La nomination à la direction de TF1 de Laurent Solly, ancien membre du cabinet de campagne de Nicolas Sarkozy, est choquante. Elle rappelle les relations incestueuses que le président de la République entretient avec les médias et met en lumière la façon dont il entend diriger le pays avec des médias acquis à sa cause sinon à son service.

Les liens de Nicolas Sarkozy et de Martin Bouygues ne peuvent en aucun cas servir d’alibi à une désignation “ politique ”. Celle-ci va accroître les soupçons de mise au pas de l’information dans une chaîne déjà largement suspecte d’avoir fait la promotion du candidat de la droite ultralibérale.

Que vont devenir les journalistes de la première chaîne de télévision d’Europe qui entendent travailler en conscience ? Devront-ils subir des cas de censure comme dans le groupe Lagardère ?

C’est encore un épisode peu glorieux des relations de connivence qui unissent la droite au pouvoir et les milieux patronaux qui vient de s’écrire à TF1.

Investi depuis quelques jours seulement, Nicolas Sarkozy fait la démonstration qu’il est d’abord le représentant d’une caste, celle des nantis, c’est-à-dire celle des Bouygues, Lagardère, Bolloré, Pinault, Arnault, Minc, avant d’être le président de tous les Français comme ses actions de communication cherchent à le faire croire.

Les résistances sont cependant possibles. En effet, que Jean-Marie Colombani ait été recalé par les journalistes du Monde a aussi une signification politique et pas seulement économique.

Alain Minc, sarkozyste idolâtre, était monté au créneau la veille dans les colonnes des Echos pour défendre la candidature de son ami Colombani. Cette défaite est aussi la sienne ; elle démontre les capacités de résistance des journalistes au sein du quotidien parfois présenté comme le journal de référence.

Le SNJ-CGT souhaite que se poursuive ce sursaut citoyen de journalistes pour que les médias retrouvent liberté et indépendance, pour qu’ils remplissent leur mission d’intérêt public vis-à-vis des citoyens et cessent d’être au service d’une caste politique et d’une oligarchie fortunée omnipotentes et omniprésentes.

Montreuil, le 23 mai 2007

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