Avec le sang des fascistes rendre plus rouge nos drapeaux!

Aujourd’hui en France, il y a un grand développement du fascisme. Le climat est lourd, tendu; le pessimisme prédomine dans les masses qui vivent comme une fatalité la décadence générale de la société capitaliste.

La violence des masses contre elles-mêmes continue, aidée par la diffusion des idéologies divisant les masses sous des prétextes ethniques ou religieux et se fondant sur la culture patriarcale de la brutalité.

Dans cette ambiance immonde, les fascistes sortent naturellement pour s’approprier un monde où ils se sentent à l’aise et où ils peuvent apparaître comme « les vrais rebelles. »

Car la bourgeoisie change sa culture dominante; la crise capitaliste amène sa décadence complète en tant que classe et les fascistes profitent justement de l’échec de la culture bourgeoise « démocratique » pour mettre en avant une idéologie en apparence ultra-radicale, hyper-révolutionnaire, totalement en rupture, authentique et romantique, etc.

Mais la petite-bourgeoisie, qui ne peut admettre la crise capitaliste, ne voit pas cela; la conception petite-bourgeoise est que lorsque la gauche est forte, la droite est faible, et vice-versa. C’est une conception électoraliste qui n’a rien à voir avec la réalité; au contraire, lorsque la révolution est forte, la contre-révolution l’est également.

Il est inévitable qu’il y ait de plus en plus de fascistes en France, car le fascisme suinte de la décadence de la bourgeoisie et de l’effondrement social de la petite-bourgeoisie.

Face au fascisme, les SCALP et autres Ras-l’front ne font donc pas le poids; ils ne l’ont d’ailleurs jamais fait; leur nature petite-bourgeoise et conciliatrice avec l’Etat, leur refus de rompre totalement avec le système capitaliste, font qu’ils ne pourront pas faire barrage à la vague fasciste.

La seule manière de lutter authentiquement contre le fascisme, c’est de lever le drapeau de la révolution – qui sinon sera approprié par les fascistes dans leur entreprise de manipuler les masses dans le cadre de la crise capitaliste.

Le fascisme se présente comme une idéologie idéaliste, anti-matérialiste; il est pour le triomphe de « l’idée », de la « volonté », il est pour le culte de la « puissance. »

Le « décalogue » du fascisme italien disait : « Le fasciste croit en la religion des martyrs et des héros »; « Le fasciste n’aime pas le bonheur du ventre et dédaigne la vie aisée; « Le fasciste aspire à la patrie comme une récompense à mériter »; « Le fascise considère le sacrifice comme une nécessité et l’obéissance comme une joie »; « Le fasciste conçoit la vie comme un effort continuel d’élevation et de conquête. »

Le fasciste se présente comme vraiment « révolutionnaire » et il le fait d’autant plus facilement que les pseudos révolutionnaires cultivant le « syndicalisme », le « mouvement social » et les élections résument leur contenu idéologique économiste à « des gommes et des crayons »; les masses voulant bouleverser leur vie quotidienne sont alors happées par le discours fasciste qui apparaît, lui, comme un véritable moyen de tout changer.

Les masses sont en effet enfermées idéologiquement dans le monde bourgeois en pleine décadence, où règne la pornographie généralisée, le culte de la violence gratuite, la vénération du principe de la concurrence, l’individualisme exacerbé.

Et si elles veulent se libérer elles sombrent dans les « voies de garage » : le repli ethnique ou religieux, local ou national.

C’est la même tendance de fond au fascisme qui amène quelqu’un à, non pas lever le drapeau de la révolution sociale, mais à aller prier un dieu ou un club de football.

Il est impératif de comprendre ce caractère essentiel du fascisme, qui est de se présenter comme « révolutionnaire » pour tromper les masses, et cela on ne peut le comprendre qu’à la lumière de l’analyse communiste de la crise capitaliste.

Le fascisme c’est d’un côté la chaîne de télévision France 2, dite de « service public », ayant le même contenu que TF1, et de l’autre la critique petite-bourgeoise de France2 sur la ligne culturelle « progressiste » Télérama – Arte – Cahiers du cinéma – Le Monde – les Inrocks, accouplé à la critique de la décadence nationale par les fascistes.

Celui qui rejette les bourgeoisie et petite-bourgeoisie « cultivées » et les fascistes ne se voient alors proposés comme alternative que la religion ou des structures politiques soit-disant révolutionnaires, mais présentes depuis tellement longtemps sans action authentique que les masses savent bien qu’elles sont institutionnalisées, à l’instar d’Arlette Laguiller et sa 6ème candidature à la présidentielle pour Lutte Ouvrière, une organisation elle-même vieille de 50 ans.

Les fascistes ont beau jeu alors de mettre en avant leur anti-conformisme et de s’affirmer comme une « force nouvelle »! Critiquant l’ancienne culture bourgeoise dominante, ils critiquent le train-train de la société de consommation pour mettre en avant l’aventure individuelle et collective, afin d’obtenir « un sens à sa vie. »

Chez tous ceux qui refusent l’analyse léniniste de la putréfaction de l’impérialisme, on retrouve la même logique des « valeurs contre la société de consommation ».

Ainsi chez Cornélius Castoriadis, une figure de proue historique des intellectuels ayant forgé le concept anti-dialectique de « totalitarisme » affirme que « L’effondrement graduel des idéologies de gauche, le triomphe de la société de consommation, la crise des significations imaginaires de la société moderne manifeste une crise du sens et c’est cette crise du sens qui permet aux éléments conjoncturels de jouer le rôle qu’ils jouent… Nous vivons une phase de décomposition. » (Cornélius Castoriadis, “Contre le conformisme généralisé”, Le Monde diplomatique, août, 1997.)

Et de la même manière, le terme fasciste de « ploutocrate » est allégrement repris par certains altermondialistes d’Indymédia; chez tous ces gens le capitalisme a battu le communisme, et la question est : qu’est-ce qu’on fait maintenant? C’est la même chose avec le développement des idéologies « anti-politiques », anarchistes et syndicalistes, qui prétendent « faire mieux et différemment que les marxistes. »

L’historien Zeev Sternhell répond ici à cette question importante de l’historie des idées : « Comment expliquez-vous que la révision anti-matérialiste du marxisme soit le filon fondamental de l’émergence de l’idéologie fasciste? C’est ici qu’intervient George Sorel (1847-1922). Ce socialiste français joue un rôle essentiel dans la poussée de la synthèse fasciste en ce qu’il est le premier à lancer une révision “révolutionnaire” du marxisme.

Il préconise une révolution en dehors de la matrice marxiste traditionnelle.

Puisque le capitalisme ne s’effondre pas et que les masses ne marchent pas à coups de raisonnements, Sorel remplace le contenu rationaliste et matérialiste du marxisme par le culte de l’énergie, l’intuition et la violence.

Il entend donc corriger le marxisme en y introduisant des éléments irrationnels. » (Interview à http://www.resistances.be)

Comment ne pas voir le rapport entre les discours anti-communistes d’une partie de l’extrême-gauche et le slogan fasciste « Ni trust ni Soviet »?

Comment ne pas voir le lien entre les luttes parcellaires, le culte du syndicat local, le refus du collectivisme organisé, et l’idée fasciste du pouvoir aux corporations, la conception fasciste d’une société décentralisée en mini unités plus ou moins indépendantes mais unies par l’Etat national?

Les royalistes n’ont-ils pas comme slogan : « Le royalisme c’est l’anarchie plus un », sous-entendu le roi, garantie de l’unité?

Pour faire avancer la lutte antifasciste, il faut donc maintenir bien haut le drapeau rouge et ne céder en rien aux idéologies petites-bourgeoises, qui à terme rejoindront le fascisme; il faut également montrer aux couches petites-bourgeoises que le drapeau sous lequel elles prétendent s’opposer au fascisme n’est pas le bon, car notre époque est celle de la révolution, de la guerre populaire mondiale.

Ce n’est qu’ainsi qu’on parviendra à une lutte antifasciste qui ne combat pas des chimères, mais le fascisme et donc également les fascistes : il n’y aura pas de lutte antifasciste tant que les trotskystes auront une influence.

Les trotskystes sont à la base de la culture sclérosée, légaliste, syndicale-économiste, anti-communiste.

Il faut inlassablement souligner le rôle contre-révolutionnaire des trotskystes et de leur refus de ce qu’ils appellent « la violence individuelle », il faut rappeler sans cesse qu’ils se sont opposés à la Résistance pendant la seconde guerre mondiale, que pour eux les résistantEs étaient des « terroristes. »

De la même manière que la Résistance en France a été mené hier par les communistes, la résistance au fascisme le sera demain, mais cette fois le travail sera terminé, le peuple en armes prendra tout le pouvoir, il ne rendra pas les armes et donc le pouvoir, il écrasera le fascisme et les fascistes, il avancera dans la guerre populaire jusqu’au communisme.

Derrière le fascisme se cache le capital !
Vive la résistance populaire à la violence fasciste!
Avec les communistes, contre les fascistes!
La guerre populaire vaincra le fascisme !
La guerre populaire vaincra les fascistes!

Pour le PCMLM, décembre 2006.