A en croire les sondages, Sarkozy passera le deuxième tour avec plus de 54 % des voix.

Après avoir longtemps dragué l’électorat de l’extrême-droite, embrassant les idées d’un Le Pen sans tabou, Nicolas Sarkozy oriente maintenant la barre vers le centre, à la rencontre d’un François Bayrou traditionnellement acquis. Il va modérer ses propos, ayant volé bon nombre de voix au Front National, pour aller jusqu’à injecter plus de social dans son discours jusqu’alors protectionniste, voire nationaliste. Sans vergogne, il brasse et drague toute personne possédant une carte d’électeur. Il racle de gauche à droite, ne cherchant que le pouvoir, que la puissance, se faisant passer pour le libérateur et le sauveur de notre pays.

La France accepte le fascisme qu’elle a refusé en 2002. Il a juste changé de visage, pas d’orientation. Se laisse-t-elle berner ? Manipuler ? Est-elle aveugle ? Pourquoi la rue ne s’agite pas comme en 2002 ? Où sont les artistes, les leaders, les portes-parole ? Pourquoi les dirigeants politiques s’inclinent ou bafouillent devant la toute puissance de Sarkozy ?
Peut-être est-ce parce qu’il se présente au nom de l’UMP, un parti républicain, que la presse et la foule ne se méfie pas. Peut-être est-ce parce qu’il a passé 35 années à tisser son réseau, au travers des arts, de la culture, des médias, de l’industrie, qu’il a l’appui de nombreux journaux, groupes de médias, de lobby, de patrons. Peut-être est-ce parce qu’il contrôle la manipulation de masse, qu’il sait embraser les foules d’un simple poing levé, et que 54 % des votants sont endoctrinés par une formidable machine de guerre qui utilise et contrôle tous les vecteurs d’information, écrasant sans la moindre forme de respect ses adversaires politiques.

Tout au long de la campagne, et certaines fois au cours de ses fonctions au Ministère de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy a donné raison à Jean-Marie Le Pen. Reprenant ses idées, il a légitimé la présence du leader du Front National au second tour de 2002. Il n’a cessé de tendre à l’extrême, économiquement, socialement, mondialement. Rester muet alors qu’il va revenir lentement vers une droite plus orthodoxe, à fortiori voter pour lui au second tour, reviendrait à légitimer le fascisme et la xénophobie dont il a fait preuve pour cette première partie de campagne.

Non, n’acceptons pas que Nicolas Sarkozy utilise une voie de haine et de mépris, de protection et de nationalisme, quand bien-même celle-ci est en vogue. N’acceptons pas qu’il en revienne lentement et nous parle d’un “rêve d’une France”, d’un gouvernement d’écoute, d’union, où nous serions tous unis.
Il doit comprendre que nous aimons une France unie, tolérante, avec des valeurs d’égalité, de fraternité, de liberté. Nous aimons la France de 1789, la France de Jaurès, de Clemanceau, de Moulin, de De Gaulle. Nous aimons la France libre, avec son peuple respecté, mélangé, grandit.

Voter pour Nicolas Sarkozy au second tour, c’est voter pour Jean-Marie Le Pen, contre l’identité de la France. Voter “Sarko”, c’est légitimer le massacre social de ces 12 dernières années, c’est voter contre nos jeunes, pour les mieux lotis. C’est aussi ne pas prendre ses responsabilités avec les banlieues, se retrancher dans un nationalisme à peine déguisé, accepter que cela ré-explose pour peut-être finir plus mal.

Ne voyez pas Ségolène Royal uniquement comme la candidate du Parti Socialiste, mais également comme le pouvoir de dire “Non”, de redonner une chance à notre modèle social qui aurait pu réussir sans le sabordage de l’Intérieur.

Je n’ai pas parlé de ses manipulations pour arriver là où il est, préférant me concentrer sur son basculement dans l’extrême et le nationalisme. SI vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez consulter et partager le fichier pdf joint.