Secundino Vallejo, dirigeant du syndicat Plateformes Unitaires des Travailleurs d’Alicante, membre du secrétariat de l’Intersyndicale Valencienne est en prison depuis le 19 juin. Condamné à six mois, il n’a pourtant pas tué, ni cambriolé, ni violé, ni fraudé, ni escroqué, ni trafiqué…; rien de tout cela. Cundi est en prison parcequ’il a écrit. Il a osé dénoncer la corruption qui s’installait au sein du syndicat des Commissions Ouvrières de la main d’Antonio Gutiérrez et ses accolytes, et il l’a fait publiquement, dans un journal, le 11 février de l’année 98. Plus de cinq ans se sont écoulés; mais la justice bourgeoise n’oublie pas: larbin du système, elle le sert en punissant ses ennemis. Mais, on se demande, écrire peut nous entrainer en prison? Oui, si le texte est considéré injurieux, si quelqu’un porte plainte, si les juges établissent la culpabilité et condamnent à une amende que l’accusé ne peut (et ne veut) payer. La plainte a été déposée par un syndicat, autrefois légendaire, les Commissions Ouvrières, lequel a aussi demandé l’emprisonnement de Secundino, « vue son insolvabilité ».
Mais, on se demande encore: n’étant pas récidiviste, ayant été condamné à moins de deux ans et n’étant pas un « criminel dangereux », la peine doit-elle s’accomplir en prison? Il parait que non, si le délit est le vol, la fraude, l’escroquerie…, et on a réglé l’amende. C’est clair: en avoir ou pas (de l’argent) determine la prison ou la liberté des citoyens suposément égaux au devant des lois.
Mais une personne honête n’est pas emprisonnée sans qu’il y ait des dommages « collatéraux ». Tous les parents souffrent quand leur enfant est emprisonné, même s’il est coupable; mais si la punition retombe sur un innocent, la souffrance des parents s’accentue. Vallejo, le vieux mineur asturien retraité, avait du mal à penser que son fils, en démocratie, connaîtrait la prison, coupable d’avoir exercé le droit constitutionnel à la libre expression. Quant à la mère, image de tendresse ahurie, ce retour subit au cauchemar de la dictature lui a fait très mal. Eux, ils voulaient payer l’amende pour éviter la prison; mais un innocent ne peut payer pour les arguties ourdies par des individus sans principes, lesquels ont renoncé au droit de réponse pour faire appel à l’État bourgeois pour « laver leur honneur » en échange de 2.000 euros (¡!).
Le père et la mère de Secundino sont morts; tous deux affligés de crises cardiaques.
Les juges ont en leur pouvoir 500 signatures revendiquant comme nôtre l’écrit de Cundi. Une centaine de ces signatures furent recueillies à Bourges lors de la 7ème Rencontre Internationale de Syndicalistes, en juin 2001. L’écrit incriminé circule dans toute l’Espagne de la main des Intersyndicales. Le site internet www.intersindical.org informe de la situation et demande la liberté du syndicaliste. On prépare des actions pour la première quinzaine de septembre.
Le syndicat Commissions Ouvrières a prétendu mater une des voix critiques du syndicalisme de lutte de classe; il n’ont réussi qu’à afféblir la déja mince confiance des travailleurs dans les stuctures syndicales bureaucratisées, instruments dociles des institutions politiques.

José Martínez Carmona. Dirigeant de P.U.T.

Adresse de Cundi en prison: Secundino Vallejo Fernández Cod. Pers. 1002053
Módulo 4, celda 50
Centro Penitenciario de Alicante II
Villena-03400 Km.66 (Alicante)
Vous pouvez écrire en français, Cundi a vécu en Belgique.
Aide économique: Caisse d’epargne: CAM 0043818779 Los Montesinos (Alicante)