Justice pour le breton parce que :
La France, qui se réfugie toujours derrière sa constitution, n’a à ce jour toujours pas ratifié la Charte européenne des langues minoritaires, alors que cette ratification est maintenant exigée pour les Etats souhaitant intégrer l’Union Européenne.

la France n’a pas signé l’article 27 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques adopté par l’ONU en 1966, ainsi que l’article 30 de la convention internationale des droits de l’enfant. Ces articles font référence aux minorités nationales et au respect qui leur est dû.

la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, qui constitue la référence de la quasi totalité des organisations de défense des droits de l’Homme n’est même pas respectée en France en ce qu’elle dispose en son article 26 que: « Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants. »

Au contraire, en France, on envoie les Gendarmes contre les parents d’élèves bretonnants comme à Lanquidic et l’on refuse les financements pour une crèche en breton comme à Vannes…

Le cadre autoritaire français ne peut admettre de peuples différents ou de minorités nationales au sein de la république et par conséquent ne peut tolérer l’expression de signes incontestables ( langue, histoire propre ) de l’existence de ces « minorités » . L’état français refuse donc de s’engager chez elle et au niveau international à leur promotion quand un accompagnement de leur agonie programmée lui convient bien mieux.

Aujourd’hui c’est pourtant seulement 10 400 enfants qui peuvent actuellement apprendre le Breton, soit 1,4% de la population scolaire en Bretagne. A l’heure actuelle, la demande d’un enseignement du Breton est une demande sociale forte et en progression. Environ 92%,d’après les sondages, des Bretons sont favorables à son enseignement. En comparant ces chiffres on peut mesurer le fossé qui sépare les aspirations pourtant légitimes des Bretons du peu de droits qui leur sont difficilement consentis par l’état français.

Malgré tous les efforts des parents d’élèves, de leurs associations, des trois filières d’enseignement, de différents acteurs culturels et des partis politiques bretons unanimes sur le sujet, c’est à chaque rentrée scolaire, le même constat que l’on peut faire : malgré cette demande légitime, l’appareil d’état français continue d’entraver autant que faire se peut cet enseignement. On se rend ainsi compte que les principaux blocages à l’extension de l’enseignement du breton ou en breton sont le fait de l’administration française et de ses représentants locaux (recteurs d’académie, inspecteurs de l’éducation nationale).

Face à cet état de fait, il semble nécessaire d’obtenir le plus rapidement possible le transfert des compétences dans le domaine éducatif de l’état vers la région (c’est-à-dire la région Bretagne et le département de Loire-Atlantique). Ce transfert de compétences doit nécessairement être accompagné d’un transfert de fonds (recettes fiscales) afin d’assurer le bon développement de l’enseignement. Cela afin de proposer un service d’enseignement du breton ou en breton de proximité, dans le but d’assurer l’égalité des enfants scolarisés.
Ce transfert de compétences permettrait aussi d’assurer, enfin, la formation en nombre suffisant d’enseignants en breton.

Enfin, sachant qu’une langue ne peut être sauvée par le seul biais de l’enseignement, nous souhaitons que le breton obtienne un statut de langue officielle, afin que son utilisation puisse être facilité dans tous les domaines de la vie publique, permettant ainsi aux apprenants de pratiquer la langue en dehors du strict cadre scolaire.

Il appartient aux Bretonnes et aux Bretons, qui se déclarent à chaque sondage massivement en faveur de l’enseignement de leur langue, de faire en sorte que leurs revendications soit entendues et prises en compte.
La manifestation du 31 avril à Lorient est l’ occasion de le réaffirmer haut et fort dans la rue.
M. Herjean