Depuis des semaines, des milliers de manifestant·es contre la réforme des retraites, subissent des blessures et des violences volontaires, des contrôles d’identité, ou des interpellations. À Paris, une centaine de plaintes ont été déposées pour des arrestations et détentions arbitraires. Pour la vingtaine d’avocats, représentés notamment par Mes C.Bouillon, A.Pascual, R.Kempf, et A.Baudelin, ces nombreuses interpellations et détentions «sont sans objet et visent à casser le mouvement social».

Le 23 mars dernier, à Lorient, dix manifestant·es et un travailleur précaire sont interpellé·es. Sept personnes passent en comparution immédiate. Parmi elleux, on retrouve quatre jeunes au casier judiciaire vierge. Iels sont condamnées «de 10 à 12 mois de prison, dont 6 mois avec sursis», comme le rapporte Ouest-France. Un trentenaire est également condamné à quatre mois de prison avec sursis, alors que son collègue, qui était à ses côtés, a finalement été relaxé. La dernière personne, âgé de 36 ans, sera jugé mercredi 5 avril. À ce jour, nous sommes sans nouvelle du travailleur précaire, arrêté Rue de Clisson…

Le 24 mars, les pêcheureuses en colère bloquent l’accès menant aux affaires maritimes de Lorient. Les forces de l’ordre, présentes sur le lieu, tentent d’arrêter, sans succès, un pêcheur. Face à cet acharnement, ses collègues s’interposent. Au même moment, un agent de la BAC, qui semblerait hagard, sort son arme de service, index sur le pontet et canon sous l’axe horizontal. Cet événement souligne, une nouvelle fois, la nervosité des forces de l’ordre lorientaises.

Le 28 mars, après la manifestation intersyndicale et quelques feux allumés sur la voie ferrée de Lorient, une centaine de personnes, dont de nombreux jeunes, se rendent à proximité de la sous-préfecture du Morbihan. À 13H40, les manifestant·es arrivent sur la place Glotin. Huit camions de GM protègent la sous-préfecture et l’hôtel de police. À 13H50, les gendarmes font usage de lacrymo pour disperser les dernier·ères manifestant·es et les repoussent dans les aires de jeux, Parc Jules Ferry.

À proximité de la rambla Loic Le Page, trois agents de la BAC, dont un positionné à genoux, interpellent un jeune manifestant. Sur la vidéo, on aperçoit cet agent, impulséson bras vers l’arrière, et porter un premier coup sur la tête du jeune homme. Par la suite, il frappe sa matraquetélescopique au sol pour l’ouvrir. En visionnant ces images, une réflexion nous interroge : selon la SICoP (Service d’Information et de Communication de la Police nationale) «les personnels sont obligés de mettre le brassard avec numéro d’identification dès lors qu’ils commettent une action de police : une interpellation par exemple. Concrètement, il s’agit de s’identifier le plus rapidement possible». Hors, sur cette vidéo il n’en est rien. Depuis des années, les observateurs de la Ligue des Droits de l’Homme dénoncent cela. Un autre accessoire étonne régulièrement l’ONG : la cagoule. En 2019, Michel Tubiana, président d’honneur de la LDH, expliquait : «cela rend encore plus difficile d’identifier un policier et ses éventuelles fautes». Cet accessoire, couplé à l’absence du brassard et du numéro d’identification est aussi régulièrement signalé par de nombreuses organisations !

Enfin, dans l’après-midi du 28 et 29 mars, au moins trois militants subissent des contrôles d’identité musclés. Des stickers, feutres, et drapeaux, sont confisquées par les forces de l’ordre.

Cela démontre combien la répression est importante pour mater les contestations. Le gouvernement Macron ne tient que par des outils répressifs : réquisition, droit de grève remit en cause, arrestation et détention arbitraire, nasse illégale, emploi d’arme de guerre (lacrymogène, GENL, LBD), utilisation de la BRAV-M, dissolution de collectifs comme Les Soulèvements de la Terre ou la Defco de Rennes, recours à la vidéosurveillance dite «intelligence articifielle». La liste est longue !

Ce gouvernement est à bout de souffle, il s’accroche à son monde capitaliste. Il révèle une stratégie de la terreur et du pourrissement. Souvenons-nous de cette violence exercée ces dernières années contre la jeunesse dans les quartiers populaires, contre les manifestant·es et les militant·es, ou contre le mouvement des Gilets Jaunes. Qui veut encore de leur pouvoir ?