[rennes] appel à soutien – en mémoire de maeva
Publié le , Mis à jour le
Thèmes : Anti-répressionContrôle social
Lieux : Rennes
Devant le tribunal de grande instance de Rennes
Dans la nuit du 8 au 9 janvier 2020 à Rennes, Maëva Coldeboeuf est fauchée par une voiture de police alors qu’elle traverse un passage piéton près du pont de Châteaudun.
Le 9 au soir, un responsable syndical de la police rennaise fait part de ses émotions, en admettant que « ce qui s’est passé la nuit dernière est dramatique pour les victimes et leurs familles, bien sûr, mais aussi pour les collègues ». Aux dernières nouvelles, aucun de leur collègue n’est mort
pourtant.
Selon la loi, pour être véhicule prioritaire, les usagers doivent activer les gyrophares et la sirène, mais le responsable syndical a aussi pris le temps de préciser que si la sirène n’était pas activée, c’était parce qu’il ne fallait pas « réveiller tout un quartier ». Personne ne fut réveillé. C’est dans le silence que Maëva est décédée.
Ce silence s’est d’ailleurs beaucoup fait ressentir les jours qui ont suivi sa mort. Très peu de journaux ont parlé de la collision, trop peu. Et lorsqu’il s’agit des rares articles qui furent publiés (la majorité ayant été rédigée sans consultation au préalable avec la famille), et notamment ceux du cupide Ouest France, leurs éditeurs n’ont pas hésité à rendre la quasi-totalité de ces derniers payants sur le net.
La mort de Maëva n’est pas un accident. Maëva n’était pas là « au mauvais endroit au mauvais moment » comme a pu le prétendre la préfète de Bretagne. La sirène qui aurait dû avertir Maëva de
la présence de la voiture de police, puisque la visibilité ne le permettait pas, était éteinte volontairement ce soir là. La vitesse à laquelle les policiers roulaient était volontaire.
En mémoire de Maëva et pour un soutien à sa famille et ses proches.
? Appel au soutien le 20 octobre, jour du procès qui se tiendra au TGI de Rennes, à partir de
14h.
lien de l’évènement facebook :
https://www.facebook.com/events/2845633928999924
RENNES – MAEVA AVAIT ÉTÉ TUÉE PAR UNE VOITURE DE POLICE BANALISÉE ET SANS SIRÈNE. PRISON AVEC SURSIS, LES AGENTS FONT APPEL
– L’ancien policier de la BAC avait déjà commis 8 infractions pour excès de vitesse –
Dans la nuit du 8 au 9 janvier 2020, à Rennes. Maëva, 21 ans, animatrice périscolaire originaire du Morbihan rentre chez elle. Alors qu’elle traverse sur le passage clouté, elle est percutée de plein fouet par une voiture de police banalisée, sans gyrophare ni sirène. Projetée sur plusieurs mètres, elle décède de ses blessures peu après. Une personne qui était avec elle est aussi gravement blessée, et reçoit 30 jours d’ITT. Les agents qui ont provoqué la mort de Maëva étaient jugés hier, mardi 20 octobre.
Ils traversaient la ville de Rennes sans sirène, à toute vitesse. Ces anciens policiers de la BAC parisienne, aujourd’hui membres de la brigade canine, n’étaient pas en mission urgente. Ils avaient reçu un appel de leurs collègues pour un contrôle dans une cité, ne mentionnant pas de danger ni d’urgence manifeste. A l’audience, l’avocat de la police plaide tout de même qu’il n’y a pas eu d’homicide.
Le conducteur se justifie : « que des collègues soient deux dans un quartier où on est mal accueilli, oui, ça justifie d’accélérer ». Pourtant rappelle un magistrat, « il n’y a pas d’évocation d’une urgence, d’un danger vital ou d’un risque d’émeute », et les policiers ne peuvent déroger au Code de la route qu’en cas d’urgence « sous réserve de ne pas mettre en danger les autres usagers ».
Encore plus surréaliste, le policier affirme qu’il n’a pas mis de sirène car, lorsqu’il la met, « les gens s’interposent et les empêchent de faire leur travail car ils sont hostiles à la police ». Il n’a pas mis d’alarme pour « ne pas créer de climat anxiogène ». Hors de propos, obscène.
L’audience révèle aussi que cet agent avait déjà 8 mentions pour excès de vitesse …
Le procureur va demander une peine légère, en expliquant que les policiers agissent par « altruisme » et « pour le bien commun ». Finalement, les deux prévenus sont condamnés pour « homicide involontaire » à 12 mois de prison avec sursis, et une suspension de permis de 12 mois également. Une peine symbolique. Une tape sur les doigts. Mais les policiers font tout de même appel ce jour. Selon leur avocat, la suspension de permis équivaut à une « mort professionnelle ». Une jeune femme est vraiment morte et ne reviendra plus.