[nantes] appel à rassemblement pour dénoncer l’éviction des petit-e-s paysan-ne-s des terres agricoles !
Thèmes : EcologieLuttes salarialesResistances
Lieux : Nantes
Toutes et tous le 14 Janvier devant le siège de la SAFER 44 !
11 Rue Pierre Adolphe Bobierre, Nantes
La SAFER a accepté il y a quelques mois l’achat de 4 fermes d’un total de 420ha à un gros agri céréalier d’Eure et Loire en écartant plusieurs petit-e-s paysans et paysannes intéressés par quelques hectares !
Voir également cet article de Ouest France du 18/12/2018 où la SAFER assume son choix de l’agro-industrie au détriment des petit-e-s paysan-ne-s.
En les décourageant au préalable, la SAFER exigeait des jeunes paysan-ne-s le rachat de matériel des cédants en plus de l’achat des terres, et ce à un prix fort (ex : pour 7 hectares de terres à 15000 euros, 20000 euros de rachat de matériel d’exigé en plus) ! Cela équivaut au cautionnement déguisé d’une spéculation sur le prix des terres (en combinant achat des terres et matériel, le prix des terres s’élevait en moyenne à 5000 euros l’ha alors que le prix réel de ces terres est à 1500 euros en moyenne !).
Comment de petit-e-s porteurs de projet peuvent acheter à ce prix des terres qui sont peu fertiles et ne permettront jamais de couvrir leur achat ?!
Comment ce genre de pratiques (chantage au rachat de matériel des cédants) peut exister dans une institution légale normalement contrôlé par l’État ?!
Faut-il rappeler les misions de la SAFER, organisme qui intervient dans toute transaction de terres agricoles ?! La SAFER est ainsi censé :
- Faciliter l’installation de jeunes agriculteurs
- Assurer la transparence du marché foncier rural et éviter la spéculation foncière
- Protéger les paysages et maintenir la diversité biologique
Or, selon le témoignage reçu par email d’un contact à la SAFER, cette politique de pas de porte digne d’une mafia (mais légalisé) n’est pas isolé et tend à se généraliser dans le 44 mais aussi ailleurs.
La conciliation via la SAFER avec un gros agriculteur permet également de passer outre la CDOA (contrôle des structures agricoles) qui permet normalement aux petit-e-s porteurs de projets d’avoir le temps de déposer des dossiers d’installation et d’être mis en accès prioritaire à l’accès aux terres.
Dixit le contact à la SAFER :
» La transmission globale d’exploitation est un secteur d’activité est en hausse à la SAFER car c’est le moyen de contourner les règles de priorité du schéma des structures (N.B : priorité aux jeunes nouveaux installés). Nous dénonçons à chaque fois cette façon de procéder, mais il se trouve malheureusement toujours une majorité (lors des commissions SAFER) pour voter ces attributions. «
L’acceptation de ce dossier d’achat par la SAFER ouvre les portes à une véritable spéculation foncière et à un accaparement des terres par quelques riches agris ou investisseurs dans le 44 !
Ce qui empêchera nombre de jeunes de s’installer, ou alors à se mettre la corde au cou d’avance !
Les collectivités locales, la chambre d’agriculture et les syndicats agricoles (dont la FNSEA), qui composent la SAFER pour les deux tiers, ont avalisé le dossier d’achat du gros agri d’Eure et Loire. Ces institutions servent-elles l’intérêt général ou seulement les intérêts de quelques riches investisseurs et agriculteurs ?!
L’urgence écologique et climatique nous impose pourtant de revenir d’urgence à une petite agriculture respectueuse de son environnement.
Tandis que notre autonomie alimentaire est des plus importantes face à la raréfaction des ressources fossiles (dont il faudra de toute manière nous passer), tandis que les habitant-e-s du territoire réclament une nourriture saine, de qualité, tandis que le bocage, les prairies permanentes et les zones humides sont détruites encore quotidiennement par l’agriculture productiviste, tandis que la pollution des eaux, des sols et de l’air est à combattre au plus vite, tandis qu’il est urgent de maintenir une vie sociale dans les campagnes garantie par l’installation de nombre de jeunes petit-e-s paysannes, la SAFER avec la complicité de la FNSEA et des collectivités locales appuie la mort de nos campagnes en favorisant l’installation de gros agriculteurs ou leur agrandissement !
A vous habitant-e-s du 44 et d’ailleurs, nous lançons un appel urgent à nous mobiliser face à la SAFER et aux institutions agricoles et institutionnelles !
Si nous n’agissons pas dès maintenant, nous allons vers une campagne vide de paysan-ne-s*, avec seulement quelques grosses sociétés agricoles tenues par des investisseurs qui n’en auront rien à faire de la préservation du territoire, de la santé, du climat et de l’environnement !
Plusieurs autres accaparements de terres de céréaliers ou maraîchers intensifs ont en lieu ou sont en cours dans le Pays de Retz (Frossay, Saint Père en Retz, Arthon en retz, etc…) au détriment de petits projets paysans ! Pour rappel, sur 420 hectares c’est par exemple 30 petit-e-s paysan-ne-s qui peuvent s’installer ! Imaginez à l’échelle du territoire, l’impact de l’accaparement des terres au main de quelques gros…
Nous vous appelons à venir nombreux-ses le lundi 14 Janvier à partir de 11h30 devant la chambre d’agriculture 44 où siège également la SAFER départementale ( 11 Rue Pierre Adolphe Bobierre, 44300 Nantes ) pour exprimer notre opposition à la mort de nos campagnes ! Ramenez de quoi pique-niquer et de quoi faire du bruit pour nous faire entendre !
Il est temps d’exiger que nous soyons intégrés dans les décisions autour des terres agricoles qui impacte chaque habitant-e du territoire et les générations futures !
Il est temps de montrer que nous ne voulons plus de leur monde mortifère !
On compte sur vous !
Le collectif Terres Communes
http://terres-communes.zici.fr/
https://www.facebook.com/terrescommunesretz/
* Dans les 10 ans à venir plus de la moitié des paysan-ne-s partent à la retraite. Face au prix des fermes qui s’envolent, à la volonté des institutions agricoles de favoriser une agriculture productiviste, à l’accroissement des investissements financiers dans l’agriculture, aux nombreux freins que l’on met face aux petit-e-s porteurs de projet (actuellement malgré le désir de milliers de jeunes de s’installer, dans le 44 on relève seulement une installation pour trois départs à la retraite), la réalité est déjà présente, nous allons d’une agriculture paysanne à une agriculture de firme ! Il est temps de réagir !
Cf cette enquête effrayante sur la mutation rapide de l’agriculture Française dans cet ouvrage
Pour aller plus loin sur ce dossier, voir le récit des faits ICI
Un paysage morne dû à l’agriculture intensive céréalière. Mais derrière tout cela c’est également la mort de toute biodiversité, des sols, de la vie sociale des territoires, la pollution de l’eau, de l’air et de nos aliments ! Voulez-vous que toutes les campagnes ressemblent à cela ? Il est temps de nous opposer à l’accaparement des terres agricoles qui est un des précurseurs de ce genre de paysage !
On peut s’opposer ici: https://www.cyberacteurs.org/cyberactions/stopalachatdeterresparedf-2691.html
Depuis le mois de septembre, nous avons appris simultanément et de plusieurs sources et sites… qu’EDF achetait des terres, notamment autour de ses installations nucléaires.
A St Laurent-des-Eaux, se sont des agriculteurs qui ont reçu un courrier de la SAFER et qui ont manifesté devant leur mairie, apprenant que 116 ha étaient convoités… A Belleville-sur Loire (18), même procédure pour 140 ha… Pour le site de Chinon, c’est au hasard d’une réunion de la commission départementale de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers qu’une personne apprend que 120 ha sont « bloqués » pour EDF.
Les medias s’en saisissent :
https://reporterre.net/Dans-le-Centre-EDF-cherche-mysterieusement-a-acheter-des-terrains
puis EDF prépare le terrain pour de nouveaux réacteurs
http://www.leparisien.fr/economie/edf-prepare-le-terrain-pour-de-nouveaux-reacteurs-07-11-2018-7936878.php
On apprend ensuite qu’au Bugey (Ain), à Dampierre-en-Burly (Loiret), à Cattenom (Moselle)… il en va de même. Des terrains communaux sont aussi appelés à être vendus ou échangés.
Jusqu’à un article paru dans Paris-Normandie qui évoque pas moins de 30 000ha dans le viseur d’EDF. Le délégué régional normand d’EDF allant jusqu’à dire qu’effectivement « C’est énorme ! »
https://www.paris-normandie.fr/accueil/sur-la-cote-d-albatre-edf-lorgne-sur-des-terres-agricoles-IM14185049#
Là où le bât blesse, c’est que ces achats ne sont assujettis à aucun projet clairement défini à l’heure actuelle et peuvent laisser supposer un certain nombre d’hypothèses.
C’est pourquoi des associations, concernées de près, tirent la sonnette d’alarme et ont rédigé cette pétition.
Toutes les associations et groupements, ainsi que les citoyens qui œuvrent pour la défense et la protection des espaces agricoles et naturels, pour la promotion des énergies renouvelables et contre l’hégémonie nucléaire sont invités à la signer et à la faire circuler le plus possible !
PDF à télécharger pour plus d’infos
Texte de la pétition
Monsieur le Président de la République
Monsieur le Premier Ministre
Monsieur le Ministre de la transition écologique
Mesdames, Messieurs les élus locaux
« Non à l’extension du nucléaire, oui à la protection des terres agricoles »
Depuis plusieurs semaines et en toute discrétion, EDF a acquis et cherche à acquérir, par l’intermédiaire des SAFER*, plusieurs milliers d’hectares de terres agricoles autour de la plupart des centrales nucléaires françaises : Belleville, Bugey, Cattenom, Chinon, Dampierre, Saint Laurent…
A ce jour, EDF reste très vague quant à ses intentions réelles mais une des hypothèses, la plus probable, est sa volonté d’anticiper la construction de nouveaux EPR*. On sait pourtant que celui de Flamanville n’est toujours pas en service et s’avère être un échec technologique doublé d’un gouffre financier.
Outre des terrains communaux, les terres convoitées sont – pour la grande majorité d’entre elles – des espaces agricoles utiles et exploités et donc à protéger. La plupart sont, par ailleurs, situées en zone inondable.
Par la présente pétition, nous dénonçons la stratégie du fait accompli adoptée par EDF, qui, en acquérant du foncier, poursuit sa fuite en avant avec des projets nucléaires dangereux et polluants pour des milliers d’années. Nous affirmons notre opposition à toute extension des sites nucléaires en France.
Nous demandons à ce que soit respecté le droit des populations riveraines à vivre dans un environnement préservé. Cette exigence vaut bien sûr pour les riverains des pays limitrophes, Belgique, Luxembourg, Allemagne, Suisse engagés dans des politiques qui tournent résolument le dos à l’industrie nucléaire.
Nous demandons aux collectivités locales de classer en zone agricole protégée ou en zone naturelle ces espaces afin de les préserver de l’artificialisation des sols qui gagne du terrain depuis 40 ans.
Nous exigeons que les SAFER reviennent à leurs missions premières, notamment l’installation de nouveaux agriculteurs.
Nous demandons au gouvernement français de décider que soient investies dans les énergies renouvelables, les sommes faramineuses dépensées actuellement pour le nucléaire.
* EPR : Evolutionary Power Reactor (il s’agit de réacteur « dit » de troisième génération)
* SAFER : Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural
Premiers signataires :
Association pour la Sauvegarde de la Vallée de la Moselle (ASVM), Cattenom Non Merci, Comité Stop Bure 41, Sortir Du Nucléaire 41, SDN Berry-Giennois-Puisaye, SDN Touraine, Sortons du nucléaire Moselle, ACIRAD-Centre…