Un bras de fer est engagé depuis quelque temps entre l’Etat français et le principal syndicat du territoire (indépendantiste), l’USTKE (l’Union Syndicale des Travailleurs Kanaks et des Exploités, qui a fondé le Parti Travailliste qui a soutenu la candidature de José Bové aux élection présidentielles). Ce syndicat dénonce les inégalités d’une situation néo-coloniale, et a lancé un appel à la grève générale après plusieurs licenciements et mises à pied de syndicalistes ou activistes.

Une trentaine d’entreprises stratégiques devraient suivre cet appel. Notamment Carsud (filiale de Veolia), où un piquet de grève est installé depuis plusieurs mois. Des affrontements avaient opposé le 17 janvier 500 militants de l’USTKE et les forces de l’ordre pendant douze heures. Plusieurs blessés et incarcérations, 19 membres en procès (21 avril).

Une peine d’un an de prison, dont six mois ferme, a été requise contre le président de l’USTKE, Gérard Jodar, accusé d’être l’inspirateur des violences, même si il n’y a pas personnellement participé. Hier, une mission de l’IGPN (Inspection générale de la police nationale) est arrivée en Nouvelle-Calédonie pour enquêter sur l’action de la police durant les échauffourées. Etayés par des photos et une vidéo, les témoignages sont accablants : tabassages, tirs tendus (grenades, balles en caoutchouc, petits plombs…), menottages à des poteaux durant plusieurs heures.
Source : ICRA international.