Adishatz,

Après la décision du Conseil Constitutionnel, la direction choisit par le gouvernement est claire : provoquer une radicalisation violente du mouvement qui occupe totalement les médias, qui écarte les CPE/CNE/Précarité du débat et qui justifie encore plus l’écrasement du mouvement dans sa base : facs et lycées.

Déjà de nombreuses interpellations ont eu lieu, de nouvelles suivront vu l’attitude de la police un peu partout. Et la répression ne s’arrête pas à 2 coups de matraques et à une garde à vue. Derrière il peut y avoir le procès et la prison. Celà implique de l’argent pour l’avocat, la communication sur l’affaire, les mandats mensuels pour l’emprisonné-e, le soutien à la famille…

Il est devenu urgent de lancer un peu partout des caisses de soutien et commencer à récolter de l’argent.

Autre axe : contacter vers chez vous des avocat-es qui acceptent de se bouger rapidement. Préparer avec eux un minimum le fond politique de cette lutte. Mais n’oubliez pas que la majorité des avocat-es sont des technicien-nes juridiques avant d’être des militant-es. N’attendez pas tout d’eux. C’est une évidence pour les plus politisés d’entre nous, mais pour un jeune qui se retrouve avec un avocat commis d’office ce n’est pas évident.

Un moyen est de se mettre d’accord avec un avocat pour que vous puissiez diffuser son contact avant les manifs. Celà peut permettre la mise en place de défense collective. Dans le style de ce qui a été mis en place par les faucheurs volontaires d’OGM pour ceux et celles qui connaissent.

Celà dit, je pense que les CRS et autres « on obéit aux ordres » sont des murs. Reste à voir entre taper dans le mur ou le contourner.

Je pense que la volonté de voir le maximum de manifs finir en affrontements est un choix politico-médiatique afin de couper le mouvement de son soutien populaire, de la sympathie des gens pour la luttes des « jeunes ». Et ça a déjà commencé avec les reportages etc.. sur les casseurs, sur les connards qui dépouillent des lycéens ou qui tombent à 10 contre 1 sur des gamins, comme les CRS d’ailleurs.

Une baston de rue finit toujours par une dissolution et la reprise de cette rue par la police. Et elle génére aussi toujours des matraquages sauvages, des arrestations (et leur cortège d’humiliations, violences), des procès et de belles photos et de beaux reportages pour la presse.

A mon avis, des solutions sont a trouver dans l’organisation en amont des manifs et dans la non-violence active. Celà n’empêche en rien la violence policière mais celà met en place un cadre totalement différent vis à vis de la population et vis à vis d’un juge en cas de procès. On peut se défendre de façon bien plus politique. Non pas que le jet d’un pavet ne soit pas politique, mais il résonne comme : « violence », « casseurs » et à défendre c’est une autre affaire.

Je n’ai pas de recettes magiques, mais je suis persuadé que nous ne devons pas nous faire piéger au jeu de la violence/baston. Nous y perdrons dans tous les sens du terme. Renforçons plutôt les AG, les actions, la solidarité, le travail d’information et de débat avec les gens…

Contournons les murs pour l’instant.

Bon courage à toutes et tous. Siatz los de qui cau e visca la luta !