Dans un document publié le 13 décembre 2005 et intitulé «Sexe, travail, droits/changer les lois pénales du Canada pour protéger la santé et les droits humains des travailleurs et travailleuses du sexe», le Réseau juridique canadien VIH/sida, un organisme communautaire, formule dix recommandations en faveur de la décriminalisation totale de la prostitution. La recherche s’étalant sur deux ans a pu être réalisée grâce au financement obtenu de l’Agence de santé publique du Canada. L’emploi, en tout ou en partie, de subventions destinées à la lutte contre le sida pour promouvoir la légalisation ou la décriminalisation de la prostitution n’est pas chose nouvelle ni propre au Canada.

Le Réseau dit avoir tiré ses données des témoignages de «travailleuses et travailleurs du sexe » ainsi que de « recherches fiables». En réalité, il n’a consulté que les données fournies par les seuls organismes et chercheur-es universitaires qui légitiment le « travail du sexe » et proposent de le décriminaliser. Il réhabilite le proxénétisme en faisant ressortir ses soi-disant «aspects positifs» et va même jusqu’à dire qu’on n’a «aucune donnée crédible et vérifiable sur l’implication du crime organisé dans le domaine de la prostitution». Les auteurs du document ne voient aucun problème à mettre à la disposition des hommes un «marché» de femmes et d’enfants de plus en plus vaste, sans même s’interroger sur la légitimité d’une telle exigence masculine et sur les retombées qu’elle pourrait avoir pour les femmes et l’ensemble de la société. En particulier, de priver de tout recours les personnes qui réclament de l’aide pour quitter la prostitution. «Feu vert aux proxénètes et aux prostitueurs», par Élaine Audet et Micheline Carrier – Lire l’article complet.

* «La décriminalisation de la prostitution porterait préjudice aux femmes asiatiques», par Cheryl Rossi, journaliste au Vancouver Courier

Une coalition de femmes asiatiques demande au Sous-comité parlementaire chargé de l’examen des lois sur le racolage de ne pas recommander une décriminalisation généralisée de la prostitution. La coalition qualifie la décriminalisation de mesure raciste et sexiste qui porterait préjudice aux femmes asiatiques de Vancouver, du Canada et du monde entier.
(Traduction: Martin Dufresne) – Lire l’article complet.

* «Ni coupables, ni victimes: libres? Oui, libres de toute prostitution», par Malka Marcovich

Une réplique à des écrivaines pro-prostitution (mais non prostituées elles-mêmes) que le journal « Le Monde » a refusé de publier.

(…) En faisant la distinction entre liberté et contrainte, vous faites porter la charge de la preuve sur les personnes prostituées. Au nom de quelques-unes – toujours et sempiternellement les mêmes qui font la une de nos médias – vous empêchez la grande majorité des personnes en situation de prostitution de dénoncer le système dont elles se sentent les victimes. Vous les enfermez plus encore dans le silence et leur interdisez toute parole de dénonciation. Vous n’êtes à l’écoute que de celles qui présentent une vision conformiste des rapports de sexe. Toutes les autres devront désormais justifier la violence qu’elles subissent pour trouver grâce à vos yeux. Vous stigmatisez justement celles que vous prétendez défendre. – Lire l’article complet.

* «Prostitution, système proxénète et liberté: des concepts à définir», par Marie-Victoire Louis, chercheuse CNRS

(…) Je considère que toute «réglementation de la prostitution» est, hier comme aujourd’hui, une légitimation du système proxénète, quelles qu’en soient les modalités d’«exercice», et que le système proxénète conforte le système patriarcal dont il est une des manifestations. Dès lors, je considère que non seulement les positions que vous évoquez ne peuvent être qualifiées de «féministes», mais plus encore, que ces positions doivent être clairement, et sans aucune ambiguïté, considérées comme «anti-féministes». Et qu’elles auraient dû l’être depuis longtemps. (…) Interview avec Marie-Victoire Louis par Maïtena Chalmette – Lire l’article complet.

* «Le système de la prostitution: une violence à l’encontre des femmes», par Malka Marcovich, directrice du CATW pour l’Europe et membre du Mouvement pour l’abolition de la prostitution et de la pornographie

(…) Depuis plusieurs années, en effet, en raison des divergences fondamentales d’approche entre les pays de l’Union européenne, le mot prostitution est évité et tend même à disparaître des textes pour ne pas risquer de casser un nécessaire consensus. Le sursaut politique de la France, lors des négociations à Vienne, a permis d’insuffler un élan générateur de nouvelles interrogations sur la prostitution et la traite des êtres humains aux fins d’exploitation sexuelle. Lors de cette négociation ardue, la France a été soutenue dans ses positions par de nombreux pays d’Asie, d’Amérique Latine et d’Afrique. Cent quarante ONG des Droits humains et des Droits des femmes, sous l’égide du Réseau international des droits humains, se sont mobilisées à travers le monde afin d’empêcher que cette nouvelle convention internationale ne soit en contradiction avec les textes universels existants. (…)
Rapport de la Commission nationale contre les violences envers les femmes (2002) en France dont Malka Marcovich était rapporteure. – Lire l’extrait et télécharger le document complet (word).

* «La prostitution est de la violence faite aux femmes», par l’Association canadienne des centres contre les agressions à caractère sexuel

L’Association canadienne des centres contre les agressions à caractère sexuel (ACCCCACS) est solidaire de toutes les personnes sexuellement exploitées.
* Nous croyons en un monde libre de prostitution et de toutes les formes d’exploitation sexuelle.
* Nous déclarons que le système prostitutionnel est profondément sexiste et raciste. Il se fonde sur les inégalités actuelles entre hommes et femmes, entre adultes et enfants, entre riches et pauvres et entre pays du Nord et du Sud, et sur les inégalités racisées. Lire l’article complet.
* Prostitution is Violence Against Women, Canadian Association of Sexual Assault Centers (CASAC): Lire la version anglaise.

* «La marchandisation du corps humain est une violation des droits fondamentaux de la personne», par la Coordination lesbienne en France

(…) Nous, lesbiennes féministes, qui luttons:
* pour l’égalité des femmes avec les hommes dans tous les domaines, publics et privés, sur les plans économique, social, culturel et politique;
* pour l’épanouissement de la sexualité des femmes et des lesbiennes contre tout assujettissement imposé par les violences sexistes.
Nous réaffirmons notre position abolitionniste et demandons que la prostitution soit placée au coeur des politiques de lutte contre la violence à l’encontre des femmes. – Lire l’article complet.

* Dossier complet de Sisyphe (quelques centaines d’articles sur la prostitution, la pornographie et la traite)
* Voir aussi quelques articles en anglais
* Position du centre Rape Relief et de l’ACCCACS
* Position de la FFQ (2002)
* Position de la Concertation des luttes sur l’exploitation sexuelle (CLES)

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