EN SOUTIEN AUX VOIX QUI SE SONT EXPRIMEES A GUERET

Le Réseau national des élus et collectivités hors AGCS apporte son soutien
dans la lutte qu¹engagent notamment les élus de la Creuse pour la défense du
service public. Le Réseau contribue, en effet, à dévoiler au grand jour le
danger que représente l¹Organisation Mondiale du Commerce pour le maintien et
le développement des services publics, à tous les niveaux de compétence, via
l¹Accord Général sur le Commerce des Services. Les élus regroupés dans le
Réseau n¹acceptent pas que des domaines aussi essentiels que la santé,
l¹éducation, la culture, l¹environnement, les services sociaux, la
communication (dont La Poste et les transports) se voient ouverts à la
concurrence internationale, qui plus est à leur insu. Ils souhaitent apporter
cet éclairage sur les raisons des situations décriées, entre autres, dans la
Creuse pour que toutes les responsabilités soient ciblées et, ainsi, les
meilleures ripostes engagées.

Les puissants cris de colère qui se sont élevés ce week-end à Guéret et
Vitry-le-François contre la liquidation des services publics et les
délocalisations sont révélateurs de l¹ampleur du malaise qui s¹installe au
sein de la population et du sentiment d¹abandon du monde rural.
De la même façon, les contestations des cheminots européens contre
l¹ouverture des chemins de fer à la concurrence, celles des électriciens et
gaziers, des postiers, des enseignants, des lycéens témoignent de la capacité
de rassemblement autour d¹une conception du service public perçu comme enjeu
de société permettant l¹accès de tous à des droits essentiels, contre les
logiques de rentabilité.

Les départements, les villes et les banlieues souffrent gravement de
l¹insuffisance flagrante de services publics.

Il s¹agit aujourd¹hui de dépasser les oppositions factices entre salariés et
usagers, public et privé, milieu rural et milieu urbain pour construire une
vision commune et partagée du service public.

En effet, la défense du service public dépasse le simple aspect professionnel
et engage notre vie sociale et culturelle, jusqu¹à dépasser les clivages
politiques.

De la même façon, nous voulons stopper ces logiques qui tuent le service
public.
Opposés à toutes les mesures de mise en concurrence, de déréglementation, de
privatisation partielle ou totale qui fragilisent le secteur public,
réduisent sa portée et favorisent le démantèlement systématique, nous,
élu(e)s, rejoignons ce mouvement qui contribue à faire progresser la
conscience du rôle irremplaçable des services publics dans la construction
d¹une société plus juste et plus solidaire.

L¹AGCS, qui est aujourd¹hui en cours de négociations dans les arcanes de
l¹OMC, prévoit le sabotage en règle du concept même de service public en
étendant la libéralisation à tous les secteurs. C¹est une véritable menace
sur un siècle de conquêtes sociales et sur le fondement même de la démocratie
représentative.

Tout comme les voix qui se sont élevées samedi dernier, notre réseau, le
Réseau National des élus et des collectivités – hors AGCS considère que
l¹accès aux droits fondamentaux, de la santé à l¹éducation, du travail au

logement, à l¹énergie, aux transports et aux moyens de communication,
implique des services publics modernisés et démocratisés.
Depuis plus d¹un siècle, à la faveur d¹innombrables luttes, les services
publics sont devenus, notamment sous leur forme moderne au lendemain de la
2ème guerre mondiale, une part essentielle de l¹identité française
républicaine.

Grâce à leurs principes fondateurs, ils sont devenus indispensables à toute
société se réclamant de la liberté, de l¹égalité, de la solidarité. Ils
permettent de faire passer la satisfaction des besoins essentiels de la
population avant les logiques de profit et de rentabilité financière. Ils
constituent un facteur de cohésion sociale, de redistribution des richesses,
d¹aménagement équilibré du territoire. Grâce au principe du traitement
égalitaire du citoyen dans la continuité et l¹accessibilité aux services, ils
ont permis que la satisfaction des besoins fondamentaux des populations
prenne le pas sur les seules logiques de profit et de rentabilité.

Les collectivités territoriales en sont les garantes. C¹est à ce titre que
les régions, les départements, les communes doivent pouvoir disposer d¹un
haut niveau d¹équipements et répondre aux besoins des usagers en facilitant
les politiques d¹accueil.

En lien avec les mouvements qui traversent la société civile, nous voulons
unir nos efforts pour obtenir par tous les moyens adéquats et appropriés, y
compris juridiques, le non démantèlement de tous les services publics et la
non applicabilité de l¹AGCS.

Il en va de même pour la sinistre directive Bolkestein qui légalise les
délocalisations, démolit les droits sociaux, s¹attaque à tous les services
publics et à l¹existence même des communes. Le Réseau national des élus et
collectivités hors AGCS juge que l¹Union Européenne mène une politique
dangereuse pour les valeurs fondamentales liées aux solidarités nationales et
à l¹égalité de traitement et s¹attachera à contrer tous les aspects
mercantiles néfastes à ces principes.

A Grigny, le 11 mars 2005

René BALME
Secrétire général
maire de Grigny 69520
Tél. 04 72 49 52 34 – rbalme@sitiv.fr

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