Depuis une semaine les salariés de Saupiquet tout personnel confondus sont en grève illimitée. Ils luttent contre la fermeture programmée du siège social de Nantes. Alors que Saupiquet peut faire des bénéfices substantiels, les dividendes touchés ne lui semble toujours pas assez important pour assouvir son appetit de requin. Comme cadeau de Noël, les salariés de Nantes avait eu un nouveau directeur, qui ressemble plus à un liquidateur qu’à une personne soucieuse du bien être de ses employés et de la bonne marche de son établissement. Les décisions prises vont plus à la hausse des portefeuille d’actions que de celui des emplois. Pour ce qui est de Nantes, sur environ soixant-dix emplois, plus de la moitié seront licenciés et le reste reclasser (mobilité forcée) soit sur Vannes ou encore Paris. A Paris d’ailleurs ou la pérénnité de l’emploi semble très mal parti. La section commercial déménage de Paris pour Courbevoie, avec au passage quelques licenciements. D’autre part l’usine d’Abdijan a été fermée. Donc au niveau industriel l’avenir est plutot sombre. De la meme manière que pour Paris, les personnes délocalisées à Vannes ne seront pas sur d’avoir de nouveau un emploi stable. La plupart des salariés de Nantes sont agès de plus de quarante-cinq ans avec parfois des dizaines d’années d’ancienneté. On plonge donc dans l’incertitude et la précarité des dizaines de personnes pour le petit bonheur de quelques actionnaires aux poches bien remplis. Etre muter ou licencier lorsqu’on a une famille et donc un quant-à-soi qui s’est construit autour de cet emploi, est dramatique. Comme peuvent le dire certains, le coeur n’y est plus. On a y cru, mais on nous roule dans la farine, on y croit plus. Comment dans ces conditions se projeter dans une avenir incertain, ou le risque d’un nouveau licenciement est présent ? C’est sans doute ça les joies de l’actionnariat. De plus, alors que le personnel de Nantes possède un savoir-faire important, comment reconstuire ce savoir-faire ? Encore un problème dont la direction ne se soucie guère. Ca sent la chronique d’une mort annoncée.
Comme peuvent le dire certains, c’est un peu la transformation d’un société industriel en société commercial. Comme Nike, qui ne possède aucune usine mais achetent à des sous-traitants (bien souvent des quasi-negrier employant des enfants pour des salaires de misère et des conditions de travail dégradantes , 12 heures par jour, surveillée par des para-militaire), et n’est qu’un marque qu’on l’on vend à coup de pub, Saupiquet semble prendre ce chemin. On vire les gens, petits à petits en casse l’outil de production, et on se recentre sur de la pub et de l’activité commercial pure. Des dizaines de personnes sur le carreau, des familles qui perdent leur croute, voilà à la sauce à laquelle Bolton veut manger les salariés

Aujourd’hui se tient un comité d’entreprise ou est discutée le plan social, le maintien n’est pas sur la table. Les délégués du personnel sont en réunion. A priori on en sera plus en fin d’après-midi. Sinon les piquets de grève tiennent bien. Plusieurs dizaines de personnes sont là et se relaient toute la journée. Des assemblées générales sont organisés lorsque des décisions sont à prendre. Hier, une délégation est aller interpeller les élus qui inauguraient, ironie ou cynisme du sort, une série de conférence intitulée « fermeture de boites, et après ?« . Tout un programme.

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