[nantes] manif anti-raciste anti-fasciste contre la venue de dieudonné
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Local
Thèmes : AntifascismeGilets jaunesRacismeRépressionResistances
Lieux : Nantes
L’extrême droite se ramène à Nantes : après la venue de Zemmour en novembre, Dieudonné annonce un spectacle à Nantes le 19 Janvier (lieu et heure précise encore inconnus). Antisémite, homophobe et très proche de pointures d’extrême-droite, comme Soral, Dieudonné fait partie de ces personnes qui véhiculent un tas de messages politiques inacceptables sous couvert d’humour.
Sa venue s’inscrit parfaitement dans le climat actuel de montée des idéaux fascistes dans le monde. Aussi bien en Italie qu’au Brésil…l’extrême-droite arrive au pouvoir sans même avoir à cacher ce qu’elle est ! Réagissons ! L’État français mène déjà une politique qui méprise, réprime et exclut les catégories sociales les plus précaires et issues de l’immigration, avec une violente répression policière !
À Nantes, les escaliers arc-en-ciel en faveur des droits et libertés LGBT+ ont été détériorés à trois reprises, Zemmour est venu faire une conférence, des messages de haine contre les exilé-e-s s’affichent dans nos rues tandis que la Ville de Nantes ne cesse de les expulser, les menaces et les agressions se multiplient…
Plus largement, l’extrême droite tente de bénéficier du mouvement des Gilets Jaunes sous couvert d’apolitisme et de liberté d’expression. Loin de soutenir les luttes sociales, il est URGENT de refuser catégoriquement cette présence et cette sympathiede l’extrême droite qui exclut et divise ! Pas de compromis, leurs idées n’ont pas leur place dans un mouvement qui se veut populaire !
De même, les médias accordent une place importante aux personnalités d’extrême droite, dans un horizon politique où la gauche peine à exister. Les réseaux sociaux débordent de messages racistes, sexistes, homophobes…en toute impunité !
Face à cette escalade et cette banalisation de l’extrême droite, RACINE, collectif antiraciste décolonial et féministe queer, lance cet appel pour dénoncer la montée de l’extrême droite et pour que l’année 2019 débute avec une véritable force antifasciste plus que jamais mobilisée à Nantes !
Portons nos luttes ! Le sexisme, le racisme, l’homophobie, la transphobie, le validisme et tout autre oppression que subissent les populations les plus précarisées ne sont pas de simples opinions, elles détruisent et tuent au quotidien, souvent dans l’indifférence la plus totale ! Nous sommes d’emblée concerné-e-s par la montée de l’extrême droite ! Nos allié-e-s ne doivent pas cautionner mais au contraire lutter à nos côtés !
L’antifascisme doit être l’affaire de tout le monde, c’est en opposant collectivement un NON définitif à ces idées et ces actes de haine et d’oppression, que nous pourrons construire une société plus inclusive et égalitaire !
Faisons reculer l’extrême-droite !
Menons une lutte antifasciste et antiraciste, avec force et conviction !
A ce sujet, Racine fait également circuler une pétition pour informer et renforcer le refus collectif.
Il me semble très important de faire opposition à la venue de dieudoné à nantes!
Quel que soit la couleur de peau ou du gilet, on ne laisse pas de tels personnages s’accaparer une de ces couleur pour en faire de la merde puant le faschisme!
S’engueuler pendant des plombes sur le sujet et devoir pondre des fleuves d’écriture pour se faire comprendre, même si ça aide à réfléchir, ne feront apparemment pas avancer le chmilblick.
Surtout si c’est pour finir par se détester encore plus et ajouter encore plus de confusion!
La présence de nombreuses personnes est donc très importante pour dénoncer ce qui sera la première menace samedi: la réccupération des énergies de luttes par l’extrême droite.
Sans cet effort de conter la réccup des GJ par les fafs, si on tourne le dos à ces faits très réels, à cette menace des plus concrêtes, on accepte le glissement du mouvement vers sa droite.
Les GJ qui seront au meeting de dieudonné ne seront pas à Anger ni ailleurs.
Si ici dieudonné loue un zénith, ou bien c’est chouard qui en loue un làbas, tous deux sous la banière gilets jaunes, ça mérite toute notre attention et nos réactions doivent être sans concessions!
C’est pas le moment de se tirer dans les pattes entre nous!
un autre appel à manifester en réponse à celui-ci a été posté sur le net
Le collectif Racine est problématique ( épisode du slogan lors de jazz sur erdre, communiqués, alliances, soutiens et positionnements ) etc
Le minimiser ou l’invisibiliser tend à fractionner plus l’antiracisme nantais
L’image d’illustration est de l’artiste post-graffiti ( un sacré petit capitaliste) qui décora la campagne d’Obama et dont une œuvre orne l’élysée de Macron (mais aussi l’hotel Matignon ((résidence des premier-e-s ministres français-es sous Ayrault puis Valls) = art officiel ?!
Problématique aussi !
Problématique comment ? Détaille STP je ne vois pas de quoi tu parles. C’est quoi l’épisode du slogan à Jazz en erdre ?
Vraiment, le coup des références graphiques ? Mais tellement rien à battre ! Faut arrêter de chercher la petite bête tout le temps partout. Je dis pas que Racine est parfait mais faut avoir un minimum de substance et de propos dans les critiques.
pour rapppel : à l’ancienne un/e modo avait virer une brochure anti-pir sur un motif ou plutôt prétexte de la photo d’illustration
un antiracisme décolonial et féministe ça dérange ?
vous préférez un antiracisme colonial et antiféministe ?
imaginez vous des ennemi-e-s si vous le voulez
—
on n’est plusieur-E-s dans la région à ne pas être d’accord avec plusieurs de vos thèses et slogans ( sans être colonialistes ou antiféministes ou racistes etc )
La méconnaissance ou la caricature des thèses qui vous sont opposées en dit long
Ni un ni l’autre, je prefere pas des races et pas des genrisme du tout, ainsi comme je ne veux des papiers ni la prison pour personne. Ni votre morale academique d’ailleurs.
salut,
alors, c’était comment cette manif ? y aurait moyen d’avoir un compte-rendu SVP ?
Dieudonné, Soral et compagnie, hors de nos vies !
C’est en général possible d’argumenter sans froler le point godwin et comparer l’autre personne à des groupes d’extrême droite ou de droite au pouvoir…
On a caché un autre commentaire quasi similaire. Mais cette fois on avait droit au mot « racialiste » dont l’emploi est pas accepté ici quand on parle d’initiatives anti-racistes. C’était pas vraiment le seul problème du commentaire d’ailleurs.
Voilà ce qu’on répond lorsqu’on refuse certains articles :
Les articles sur l’antiracisme sont les bienvenus sur Indymedia Nantes. Cela dit, étant donné que les « débats » sur cette question sont rendus impossibles ces derniers temps, le collectif a décidé de refuser tout article qui se baserait sur les mots « racialisme » ou « anti-racialisme ». Comme nous l’avons déjà exprimé lors d’un autre commentaire collectif, nous ne pouvons cautionner l’usage de ces mots, d’origine raciste et utilisés actuellement à contre-sens. De même, les articles à propos de ou par Houria Bouteldja ou le PIR sont refusés. Le collectif souhaite que cette question importante du racisme et du vécu des personnes racisées puisse être visibilisée sans polariser autour de deux positions dans lesquelles il ne se reconnait pas, cette polarisation ne permettant pas un débat sur le fond. Il y a bien d’autres positions que celles-ci, et le collectif souhaiterait qu’elles puissent s’exprimer.
Racine agit de façon autoritaire sur la fac, pendant les ags.
En tant que libertaire leur fonctionnement me pose beaucoup de problème.
Il me semble que d’autres groupes sur la fac sont pas tellement anti-autoritaires dans leurs pratiques… Si l’idée c’est de dénoncer ces pratiques, pourquoi ne pas le faire pour tout le monde?
, d’accord, mais le fait qu’on en parle ici, c’est aussi parce que ce sont des commentaires suite à leur appel à manifester.
Article validé et commentaires cachés à priori pour éviter le trollage. Des commentaires (et donc leurs réponses) ont été cachés également pour le motif suivant :
Les articles qui accusent de « racialistes » les personnes qui s’organisent en non-mixité/construisent collectivement des luttes autour de l’analyse de la société hiérarchisée en terme de race n’ont rien à faire sur indymedia nantes. Le site permet la publication d’articles venant de personnes et de groupes qui choisissent la non-mixité comme moyen d’auto-organisation, et c’est certainement pas aux personnes non concernées de venir publier des articles pour dire a quel point c’est contre-révolutionnaire. Une identité de lutte n’a rien a voir avec un mouvement identitaire.
Pour rappel le racialisme c’est un mouvement scientifique du 19ème et qui a créé des catégories sociales, raciales, de genre… et qui justifiait les systèmes d’oppression, la colonisation, l’exploitation de races, de classes, des femmes,… On notera aussi que ces racialistes – en plus de n »être que des blancs –, disposaient de canaux de communications larges et de positions de pouvoir comme par exemple être au gouvernement, dans les médias et facs réputées etc.
https://nantes.indymedia.org/articles/36245
De la violence médiatique
Le Monde aura beau publier à retardement article sur article documentant le saut qualitatif effectué, à l’occasion de la mobilisation des gilets jaunes, dans le registre des violences policières, violences d’Etat – cela ne changera rigoureusement rien au fait vérifiable par tous et chacun que le même journal aura publié, édito après édito, au fort du mouvement et toujours à son heure, des mots, des phrases et des sentences dont il est plus qu’urgent de dévoiler le nom : violences médiatiques.
Il ne s’agit pas de se livrer ici à une quelconque surenchère verbale mais bien, comme dirait Deleuze, de produire un concept. La ou les violence(s) médiatique(s) comme concept. La violence médiatique, ce ne sont pas seulement les mots qui blessent, les mots du mépris, de l’arrogance, de l’animosité, de ce qu’il faut bien appeler la haine de classe – ici celle des élites qui ont la main sur le discours public, à l’endroit des gens d’en bas devenus rétifs à leurs jugements et à leurs injonctions. Ces mots et ces petites phrases sont partout, dans les éditos en question : « ultraviolence », « velléités insurrectionnelles choquantes et condamnables », mouvement « médiocrement contestataire » – autant de formules à l’emporte-pièce destinées à faire oublier que ce sont les manifestants qui, et de loin, paient le plus lourd tribut des « violences », c’est-à-dire, en tout premier lieu, de l’emploi par la police d’armes de guerre civile et de la mise en œuvre d’une « violence disproportionnée »…
Au plus fort de la répression qui laisse sur le carreau des centaines de blessés et de mutilés, Les éditos du Monde font bloc avec celle-ci et l’encouragent : « Le pouvoir exécutif a donc raison de s’insurger contre la stratégie du désordre que poursuivent les plus radicaux » – c’est plus qu’un blanc-seing, une exhortation, en vue d’un nouveau tour d’écrou.
Le pire, ici, ce n’est pas la prise de position politique, qui est attendue d’un journal comme Le Monde, en pareilles circonstances, ni même le ton d’animosité – disons, versaillais – contre le populo en folie, c’est le coup du mépris, ce tour perpétuel du discours dans lequel s’entend distinctement la présomption de celui qui sait et son infinie condescendance pour cette plèbe soulevée de samedi en samedi et qui persévère à dire non, en l’absence de toute structuration visible, représentation responsable, leaders à qui parler, programme en douze points, porte-paroles patentés, etc.
Le mépris, c’est le trait distinctif des dites élites néo-libérales de tout poil, et celui-ci trouve, dans la configuration dessinée par le soulèvement des gilets jaunes, l’occasion de se manifester dans toute son étendue. La manière dont, sciemment, au jour le jour, Le Monde s’acharne à monter en épingle de ces incidents et manifestations isolés (dont il serait surprenant qu’ils ne surviennent pas à l’occasion d’un mouvement de cette ampleur et de cette diversité) dans le but d’associer les gilets jaunes in toto à l’antisémitisme, au conspirationnisme et aux menées des néo-fascistes opérant désormais à visage découvert – cela, c’est vraiment la stratégie du mépris, l’art non seulement de prendre le lecteur pour un crétin, mais de surcroît de lâcher la bride à cet affect qui vient en supplément de l’animosité naturelle que nourrit la division – le mépris sans bornes pour ceux dont la vocation est de payer ses impôts sans rechigner et de prendre pour argent comptant les éléments de langage que lui sert à domicile le pouvoir médiatique ; le mépris mêlé d’indignation que suscite la levée en masse de ces invisibles, lorsqu’ils cessent de penser dans les clous et de rester à leur place.
La notion de violence médiatique prend tout son sens lorsque ce mépris infini vient s’agencer sur l’opération consistant à user de sa position plus que dominante – une hégémonie écrasante – dans l’agencement des discours sur l’événement en cours pour décrier le mouvement en étant assuré qu’aucun contrechamp ne pourra se mettre en place – l’adversaire ne disposant d’aucun moyen de riposte de même puissance. La violence médiatique c’est, dans l’ordre des discours sur l’événement en cours, l’équivalent du monopole de la maîtrise des airs que s’assure une puissance impériale lorsqu’elle affronte un ennemi rivé au sol – les Etats-Unis pendant les guerres d’Irak, la France au Sahel, etc. Une supériorité si écrasante en termes de rapports de force, de logistique et de puissance de feu que la partie hégémonique se trouve rapidement assurée qu’aucun contre-feu, qu’aucune riposte de même espèce ne risque de mettre en danger sa maîtrise de la situation.
Dans le cas de figure présent, la violence médiatique, c’est exactement cela : l’annulation de toute possibilité d’un contrechamp susceptible de faire pièce à ce qui s’impose comme le dit, le décret des élites et du pouvoir médiatique à propos de l’événement. Oh, certes, je suis libre (pour un moment encore) d’écrire sur le site confidentiel d’Ici et Ailleurs pour une philosophie nomade ou même sur LundiMatin tout le mal que je pense du dernier vibrant appel au rétablissement de l’ordre lancé par M. Fenoglio sur la dernière page du Monde, avec amorce en « une », mais c’est évidemment partir en ULM à l’assaut d’un Mirage 2000… Cause toujours, tout le monde s’en fout, tandis que l’excellent édito du susdit, lui, sera relayé par toutes les revues de presse radiophoniques du lendemain matin et dupliqué par les singes télévisuels de M. Fenoglio à longueur de journée(s)… Je peux aussi tenter le coup d’adresser une libre opinion au même journal, disant tout le mal que je pense du dernier papier du susdit encore, paré de mes titres académiques et autres… essayez – on s’en lasse vite…
La violence médiatique s’éprouve comme un tort infligé à ceux qui n’ont qu’un accès infinitésimal à la parole publique par d’autres qui se sont assuré cette « maîtrise des airs » en matière d’agencement et de profération des énoncés recevables à propos de l’événement en cours – un événement dont, précisément, le propre est de bouleverser les répartitions habituelles entre ceux qui ont vocation à parler et ceux qui sont voués à se taire : le propre d’un tel événement prolongé, c’est que, tout à coup, tout le monde a quelque chose à dire, et pas seulement l’éditorialiste du Monde, et probablement pas dans le ton de ce que cet important entend dire.
Un tort subi, donc, par la grande masse de ceux qui se sont mis en mouvement, qui se sont déplacés, qui ont brouillé les positions respectives des uns et des autres, et qui, très rapidement, apparaît comme un tort irréparable par des moyens purement discursifs – discours contre discours, mots contre mots, énoncés contre énoncés – non-violents en ce sens.
C’est dans ces conditions de radicale inégalité et asymétrie de ce qui donne « voix au chapitre » que les mots du mépris qui fleurissent sous la plume de M. Fenoglio deviennent des mots flashball, des mots qui blessent et mutilent. C’est ici, dans ces conditions, que les gens d’en-bas, ceux qui se sont mobilisés contre ce qui porte atteinte aux conditions élémentaires de la « vie vivable » se sentent insultés par l’arrogance des médias et le monopole que ceux-ci s’assurent sur la parole publique ; et qu’ils (les gens ordinaires) en viennent à éprouver le tort qui leur est infligé jour après jour, dans l’intensité de l’événement qui persévère dans son être, cette situation comme une violence vive (des voies de fait) à laquelle ils ne sauraient riposter qu’en sortant les poings de leurs poches.
Et c’est là que surviennent ces fameux incidents dont va faire son miel M. Fenoglio, ces reporters et journalistes insultés sur les ronds-points, ces caméras envoyées au diable, etc. Et il est vrai qu’il n’y a pas lieu, en principe, d’incriminer toute une profession, composée de davantage de piétons que de cavaliers de la qualité de M. Fenoglio, pour des orientations éditoriales qui sont celles d’industriels et d’idéologues, de gens de pouvoir qui se tiennent à la verticale du journaliste ordinaire… Reste qu’on a là une profession qui est fortement syndiquée et que l’on ne voit pas bien ce qui empêche les syndicats des journalistes d’un journal comme Le Monde de faire entendre leur voix lorsque les éditos de celui-ci se suivent et se ressemblent dans le registre d’une agitation qui, pour les plus avancés en âge d’entre nous, rappelle les riches heures de la presse Springer et de la presse Hersant. On ne voit pas bien ce qui les empêche – si ce n’est, comme trop souvent dans cette profession, la lâcheté ordinaire, les soucis de carrière, le fluide paralysant des avantages acquis…
La réaction spontanée de ceux d’en bas, dans le feu de l’événement, est de dire : les journaux mentent, les médias enfument, c’est l’intox à tous les étages…. Sans doute, mais il faut s’entendre sur ce qui est vraiment en cause : un journal comme Le Monde et les comparses de M. Fenoglio sur les radios et télés chiens de garde mentent rarement au sens élémentaire du mot, quand ils disent que des types vêtus d’un gilet jaune ont posé pour faire une « quenelle » collective, ils ne l’inventent pas, quand ils disent même qu’un CRS a pris un mauvais coup, c’est généralement vérifiable – le problème, c’est donc beaucoup moins le mensonge sur les faits que l’organisation, l’agencement des récits de l’événement. Le cœur du mensonge si l’on veut et, assurément, de l’intolérable, est là – dans la façon dont nous sont assénés sans relâche des récits non seulement partiaux, mais biaisés, distordus, pervers des événements – et auxquels nous (quelconque(s)) ne sommes en aucune manière en mesure de répondre, si ce n’est en tempêtant auprès de nos amis.
C’est un problème de possibilité de se faire entendre – ou non – davantage que de falsification des faits eux-mêmes, à proprement parler. C’est la raison d’ailleurs pour laquelle toute l’agitation médiatique autour des dites fake news n’est qu’une diversion. Si les médiacrates entendent discuter ce qu’il en est vraiment du fake – alors, parlons-en sérieusement : les raccourcis et les délires conspirationnistes, c’est vraiment l’arbre providentiel qui cache la forêt des « vérités » administrées par les médias industriels. Soral et ses émules ne seront jamais que des enfants crétins et turbulents auprès de ceux dont le métier est de produire, quand le feu prend à la plaine, les vérités policières, au rythme même où volent les balles en caoutchouc qui éborgnent et qui mutilent.
S’il est un journal qui a su choisir son camp et abuser en toute clarté de sa position dominante depuis le début du mouvement des gilets jaunes, c’est bien Le Monde : on en a eu un témoignage éclatant lorsque, à l’occasion d’une bévue graphique, il apparut qu’un portrait de Macron, en couverture de l’inepte magazine sur papier glacé était susceptible de suggérer que celui-ci pût trouver sa place dans la généalogie suspecte des dictateurs du XXe siècle… Ce qu’à Dieu ne plaise et le plat-ventre autocritique de Fenoglio en première page fut alors digne des plus courtisanes prosternations d’Ancien régime… L’écume aux lèvres d’un côté lorsqu’il s’agit de stigmatiser « l’ultraviolence » des gilets jaunes, le nez dans la poussière de l’autre lorsqu’il s’agit de faire acte de contrition pour un montage des plus anodins, mais n’ayant pas eu l’heur de plaire du côté du Faubourg Saint-Honoré…
Mais pourquoi tant d’acharnement contre Le Monde qui n’est évidemment en l’occurrence que le sommet de l’iceberg de la vindicte exercée par les médias, radios et télés notamment, contre le mouvement en cours ? Peut-être juste qu’on ne regarde pas la télé et qu’on continue, par habitude, à feuilleter Le Monde – tout en demeurant convaincu que le résistible Fenoglio, c’est le poil du mammouth qui conduit à des violences médiatiques de plus vastes proportions, massives et compactes, celles, précisément, que se prennent en pleine poire jour après jour ceux qui, eux, regardent la télé, par habitude aussi.
Pas la peine de tourner autour du pot : aujourd’hui, du côté de ceux-celles qui sont le corps vivant et le cœur battant de la puissance de l’événement, tout le monde hait les médias et, du coup, les journalistes qui vont avec, de la même façon exactement que tout le monde hait la police et, du coup, les flics qui en sont indissociables. Plutôt que simuler une douloureuse surprise doublée d’indignation, ceux-celles qui se trouvent ici pris dans le faisceau de lumière de l’événement et s’y voient dans le mauvais rôle sont appelés à s’approprier ce concept appelé à creuser son sillon dans les temps à venir : violence médiatique.
https://lundi.am/De-la-violence-mediatique
donc les trolls pas miux que le monde