La manifestation de plusieurs milliers de personne démarre place Bretagne pour se rendre place Aristide Briand. Alors que les manifestants défilaient tranquillement, la place est bloquée une première fois, puis une deuxième, par la police devant le Lycée Jules Verne. Les manifestants qui se sont approchés ont été directement la cible de salves de grenades lacrymogènes et au moins une grenade désencerclante lancée sur les porteurs de la banderole. Des manifestants aveuglés par la densité du gaz tombent, se prennent des obstacles. Une personne est blessée à la tête et une jeune fille a fait un malaise, rapidement pris en charge.

La manifestation poursuit malgré tout sa route dans une atmosphère encore plus déterminée.
C’est ensuite devant la préfecture que le cortège est brutalement séparé par de nombreuses grenades lacrymogènes dont certaines en tir tendu, ainsi que la lance à eau : au moins 4 personnes blessées sont aux cuisses et au ventre, un hématome au coude, un à la main au niveau du pouce. Des centaines de personnes sont prises dans les gaz. Lors du recul vers 50 otages, on dénombre encore : une personne blessée au niveau du nez qui saignait abondement, une personne blessée au pied par un tir tendu, une personne blessée par LBD dans la fesse, une au genou, et personne mineure avec une plaie à l’arrière du crâne qui a été orientée au CHU.

L’autre partie du cortège, elle, est poursuivie par la BAC cours Saint Pierre où de nouvelles grenades lacrymogènes sont gratuitement lancées sur les manifestants qui quittent pourtant les lieux. Rendu à Commerce, ce même cortège est à nouveau la cible de lacrymogènes sans raison ainsi que de menaces directe au LBD hauteur de tête par la BAC embusquée dans chaque coin de rue qu’ils trouvent. L’intensité du gaz au carrefour mène à une nouvelle séparation des manifestants dont certains rejoignent les autres manifestants rendus cours des 50 otages.
Une cinquantaine de personnes pourchassées se retrouvent jusqu’à Médiathèque. Une personne vomissait suite à l’intoxication par les gaz.

Pendant ce temps, le gros de la manifestation s’est reformé cours des 50 otages. Certains passent par la place Royale, d’autre montent la rue du calvaire. Près de la place royale, d’énièmes grenades lacrymogènes sont lancées, sans pitié pour la fanfare et ses spectateurs qui se produisaient à cet endroit. On soigne une personne avec une plaie de l’arcade, et une détresse respiratoire parmi toutes les personnes massivement gazées.

Arrivés à hauteur de la rue Lafayette, les manifestants sont brutalement dispersés par grenades lacrymogènes et désencerclantes. La BAC, qui a finalement laissé l’autre cortège à commerce, se lâche à son tour à coup de grenades désencerclantes et de matraques. On compte ainsi de nombreuses personnes blessées. Touchées par grenades désencerclantes : deux personnes avec des plaies au niveau de l’oreille, plusieurs dans le dos, les épaules ; certaines personnes ont reçu plusieurs éclats à différentes parties du corps. D’autre ont reçu des tirs tendus de grenades lacrymogènes tandis que nous avons constaté au mois 4 personnes frappées par matraque téléscopiques : deux à la main dont une avec suspicion de fracture, une à la tête avec hémorragie (interpellée, que nous n’avons pas pu prendre en charge), une dans le flanc.

Les personnes reviennent vers 50 otages et la croisée des trams. Alors que le calme semble revenu et que nous soignons encore des blessés, la police décide à nouveau d’attaquer un cortège d’une centaine de personnes arrivée place du cirque avec -encore – de nombreuses grenades desencerclantes (manifestement leur arme préférée ce jour là). Bilan de cette attaque gratuite : plaie ouverte tibia au gauche (orientée urgence pour sutures), plaie au doigt avec un saignement important, de nombreux hématomes dans le dos, le vendre, les jambes. Nous soignons également plusieurs personnes en difficultés respiratoire à cause de la saturation en lacrymogènes.

Plusieurs groupes se forment pendant la fin de la manifestation dont une centaine de personnes qui sont repoussées par la police jusqu’au CHU. Une personne y est justement transportée pour un traumatisme de la cheville suite à un projectile de la police ; une autre personne a reçu un palet brûlant de lacrymogène sur le doigt occasionnant une brûlure. Malgré la présence de personnes calmes et d’enfants parfois très jeunes alentours, la police poursuit la charge jusqu’à noyer les abords de la maternité et le pont dans le gaz. Des personnes sont repoussées jusque sur l’île de Nantes.

Parallèlement, un autre groupe se trouve vers Bouffay et le chateau et tente d’éviter les charges policières.

En fin de journée, tout le monde tente de revenir à commerce. La BAC tire plusieurs fois au LBD40, puis lance une nouvelle fois son stock de désencerclantes dont les détonations retentissent dans tout le centre ville.
Au LBD, on compte des personnes touchées au genou, à la main, 4 personnes à la cuisse dont une deux fois, dans les deux jambes.
D’autre ont reçu des coups de matraque au niveau des cuisses et des mains et au moins 3 personnes sont blessées par les grenades lacrymogènes et désencerclantes à la cheville, au pied.

puis la CDI tire des gaz lacrymogènes à plusieurs reprise alors qu’une centaine de personnes reste pacifiquement à la croisée des trams. Ils continueront leur salves de lacrymogènes jusqu’à gazer la moitié des bars de la place Bouffay, par plaisir visiblement (on n’a pas d’autre explications).

Enfin, on nous a transmis qu’une personne a été touchée à la tête par un tir ; consciente mais saignant par l’oreille elle a été transportée au CHU ; on a également notion d’une personne qui aurait eu 2 doigts cassés, que nous n’avons pas pris en charge.

On compte de nombreuses personnes touchées qui ne nous ont pas sollicitées et dont on ne sait pas dans quelles circonstances elles ont été blessées.

Au final on compte au minimum une soixantaine de personnes prises en charge. Cela ne compte évidemment pas les personnes blessées qui n’ont pas fait appel ou pas souhaité de soins, dont de nombreuses personnes qui ont pris des coups ou des projectiles de grenades sans en faire part.

On remarque que la police a bien testé son nouveau joujou à 6 coups et n’a pas lésiné sur les grenades désencerclantes. En fin de journée, des dizaines de munitions de ces armes jonchaient les rues.

Messages subsidiaires :
On remercie les gens qui nous ont filé un brancard. C’est cool <3
Il y avait beaucoup de nouveaux medics qu’on remercie pour leur présence. On tient toutefois a rappeler que le consentement des blessés est primordial ! et qu’il ne suffit pas de se revendiquer médic pour pouvoir tout faire.
On veut aussi rappeler que les lancers de projectiles censés viser la police ne devraient pas atteindre les passants ni les camarades, merci !