Inauguré par la préfète Nicole Klein, responsable, entre-autre, de la plus grande opération répressive depuis mai 68, sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, l’événement vise à promouvoir les « professions de la sécurité ». Sous des tentes et sur des tables, on peut donc contempler la panoplie des armes de la police, du Flash-Ball au fusil d’assaut. Des enfants montent sur des motos de gendarmes.Les passants assistent ébahis à l’arrestation sans ménagement d’un faux malfaiteur par un chien policier. Des militaires paradent avec leur armement complet. Le tout ponctué par les exclamations d’un speaker surexcité, qui invite les nantais à regarder spectacle.

Encore une fois, on remarquera qu’aucune autre profession ne bénéficie d’une telle publicité, dans les médias, dans les films et les séries, ou encore dans l’espace public, que les professions qui répriment.

Ce « village de la sécurité » résonnait comme une provocation pour beaucoup, alors que la semaine qui vient de s’écouler a été d’une rare violence : expulsions d’exilés, arrestations violentes, attaque d’une manifestation par les gendarmes, chasse à l’homme délirante contre les « enfarineurs » présumés de la maire de Nantes, gardes à vue …

Des trublions sont donc allé perturber le spectacle. Après avoir été, pour certains, plaqués contre un mur et fouillés – un coup de pression mais aussi une démonstration policière en condition réelle –, plusieurs personnes ont distribué des tracts, collé des affiches montrant des personnes mutilées par la police et même glissé quelques autocollants à des endroits impromptus.

Globalement, alors que le centre-ville était bondé, ce « village de la sécurité » a été un flop en terme de fréquentation. Surtout au vu de l’argent public qu’il a du coûter. Selon nos reporters, les passants paraissaient réceptifs vis à vis des tracts distribués contre les violences policières. Parmi les réactions, un jeune : «c’est bon, ils cassent les c*** je les ai assez vu, maintenant je les calcule plus ». Un autre : « C’est inadmissible ce qu’ils ont fait avec les chiens », puis un monsieur âgé : « ah c’est utile ce que vous faites, merci pour vos informations ! »

Une façon de ne pas laisser le monopole de l’espace et du discours à la propagande sécuritaire. A suivre !