Nous sommes entrés dans la société du gâchis, celle de la tentation
excessive :
– 3€ les quatre
– 2 pour le prix d’1
– 50% de réduction,
tous ces mots magiques et sans traçabilité nous amènent à posséder pour se prouver que l’on existe.

Dans une société sans valeur morale, où politique et valeurs sociales ont été bafouées, le seul rattachement demeure celui de la consommation, mais tous ceci à quel prix ?

Victor HUGO a dit : «…à force de posséder, c’est nous même qui serons possédés… »
Mais alors comment transgresser cette norme d’intégration sociale déterminante ?

Comment se donner les moyens de consommer mieux, en cautionnant le Bio, le Commerce Équitable, et les énergies propres, tout en sachant pertinemment que les coûts sont plus élevés ?
Faut-il être à ce point aveugle pour ne pas se rendre compte, que tout ceci, n’est qu’une manoeuvre politique délibérée, et qu’un soutien de la fiscalité sur le Bio et les énergies propres pourrait nous permettre d’avoir le choix, et d’accéder à ces modes de consommations jusqu’alors onéreux ?

– La mise en place des droits de polluer est la preuve d’un échec politique, morale et surtout d’un échec de civilisation : c’est le marché qui gère l’environnement. La volonté politique doit définir ce qui est commercialisable ou non, hors de tout critère marchand. La société de consommation est devenue aveugle et boulimique, il n’est pas de croissance infinie possible sur une planète dont les ressources sont limitées. 20% des pays riches consomment 80% des ressources planétaires.
Notre niveau de consommation a un coût, c’est le pillage et l’esclavage économique de populations entières. Elle réduit l’être humain à une seule dimension : Un consommateur…

Dans un monde ou le budget de publicité du groupe Nestlé est supérieur au budget de fonctionnement de l’OMS -Organisation Mondiale de la Santé- nous sommes en droit de penser qu’il serait grand temps d’entrer dans une nouvelle ère, celle du mieux consommer, celle de la prise de conscience de l’environnement, celle du respect de l’équité des salaires, celle du partage.

Il existe pourtant des réflexions :
si notre modèle social va mal, l’économie se porte bien : la productivité, les profits ont augmenté comme jamais auparavant.
A contrario des modèles tentent de valoriser une logique de qualité de la vie, plutôt qu’une augmentation perpétuelle de la consommation et du temps de travail. Le temps devient la valeur centrale que l’on tente de préserver de toute valeur marchande.

– Recalculons l’économie libérale au lieu de recalculer des pauvres.

La mécanisation a supprimé 20% des emplois sur trente ans ! Des réflexions sont en cours pour faire cotiser les robots (la taxe ROSE) en instaurant une cotisation dans les prix de vente de tous biens et services produits ou distribués par un automate. Ce serait une taxe sur la valeur ajoutée d’origine non humaine, basée sur un ratio, une équivalence Machine / Humain, évaluant les capacités de production respectives. La machine est-elle encore au service de l’homme ? Prouvons-le !
La cotisation ROSE et facile à mettre en oeuvre, c’est un outil radical, précis et sûr, qui pourrait permettre de rehausser les minima sociaux.

– Troc en stock, de la solidarité à une alternative monétaire : la mise en place des réseaux de SEL- Système d’échange local.

Il existe actuellement 300 SEL en France. Une association SEL’idaire s’est créée afin d’amplifier les relations entre ces associations soumises à loi 1901.
Comment ça marche ? Ces réseaux d’échanges de biens ou de services fonctionnent avec une centrale où chaque membre enregistre ses offres et ses demandes. Les unités d’échange sont définies par convention, elles sont liées soit à la monnaie nationale soit au temps. Cette dernière définition peut être égalitaire (1 heure pour 1 heure) ou différenciée (1 heure de dentisterie vaut 3 heures d’un autre service, par exemple).
La base du système repose sur l’engagement de chacun des membres du réseau. Cette transmission de savoir et de compétences respectives est un moyen d’accéder à un bien, à une connaissance ou toute autre chose, sans en avoir pour autant la charge financière. Elle permet de ce fait d’éviter ou d’éliminer les problèmes liés au surendettement et permet également aux chômeurs de longue durée d’apporter la preuve qu’ils sont encore actifs et productifs.
Ces réseaux permettent de reconstituer localement de la cohésion et de la solidarité sociale à taille humaine. L’expérience des SEL est l’une des plus prometteuse qui soient aujourd’hui, elle s’inscrit comme une alternative à l’acte consumériste.

– Le Commerce Équitable :

Depuis quelques années, le commerce équitable s’impose comme étant une alternative possible et efficace pour redonner à l’homme sa place dans les échanges.
Aujourd’hui, le développement durable et équitable n’est pas simplement une opportunité de commerce, il constitue une voie qui s’offre à l’humanité, un développement à visage humain, s’appuyant sur la lutte contre la pauvreté par la réduction des inégalités sociales et l’amélioration des conditions de vies des populations, dans toutes les régions du monde et en particulier dans les pays les moins développés.
Le Commerce Équitable ou Commerce Solidaire c’est plus de 850 groupements de producteurs concernés, c’est aussi plus de 800 000 travailleurs qui font vivre 5 millions de personne dans environ 50 pays.

– Produire autrement, pour une économie alternative appropriée et solidaire :

Une tendance des plus notables a consisté en des tentatives de création d’entreprises de petite taille à visée socio-écolo-économique. C’était pour produire autrement. Des militants issus de Mai 68 appartenant à la mouvance écologique et contestataires de la société de consommation, ou plus précisément du productivisme, ont voulu faire des micro-structures dessinant une alternative économique pour une société d’autonomie, de moindre aliénation. L’action sur l’offre a été accompagnée d’une action sur la demande grâce à des opérations d’achats collectifs, essentiellement issus de l’agriculture biologique. Ces expériences soixante-huitardes s’apparentent à ce jour aux systèmes de coopératives participatives.

– Le réflexe éco-produits :

Tous les produits de consommation ont des impacts sur l’environnement, mais certains d’entre eux sont plus respectueux de l’environnement tout en concernant leurs qualités. Alors soyez attentif aux étiquettes :
– Selon la norme ISO 14 021, cela signifie que ce produit ou cet emballage contient 65% de matières recyclées.
– Le recyclage est une des solutions pour réduire des déchets, il contribue à la diminution des pollutions de l’air ou de l’eau.
– L’écolabel Français NF- Environnement est un gage de respect de l’environnement, de même le label FSC est issu d’une ONG internationale, il figure sur des produits utilisant du bois provenant de forêts gérées durablement.
– Les petits mots en « -able », recyclable, biodégradable, biodégradé etc. Bref, tout réside dans la nuance entre réalisable et réalisé.

– Refusez de cautionner la sur-consommation et la tentation :

Ah ! si j’avais ceci, si j’avais cela…si…
La publicité a transformé le monde en quelques décennies beaucoup plus que cela ne s’était fait en huit siècles. Chaque année, nous recevons près de 20 kilos de prospectus et publicité acheminée la plupart du temps par la Poste. Vous pouvez vous démarquer en refusant de cautionner ce flot de publicité et de gaspillage, en le signalant tout simplement sur votre boîte aux lettres ou si cela n’est pas respecté en contactant votre bureau de poste en mentionnant que vous joigniez une copie adressée à :
La Poste – 4, quai du Point du Jour – 92100 BOULOGNE-BILLANCOURT Cedex.
Par ailleurs, nous vous rappelons que … le fait de déposer, dans une boîte aux lettres, du courrier non-sollicité a été reconnu comme une violation de domicile par un tribunal, le 25 juin 2001, vous pouvez le mentionner cette précision supplémentaire demeure très persuasive.
Le refus d’agression publicitaire est un acte concret qui conduit aussi à refuser ces rituels qui nous font vivre le shopping comme un flirt avec les objets, à vivre la vie sur le mode du lèche-vitrines, à pénétrer dans les hyper marchés comme dans les Temples de la consommation à multiplier les rues piétonnes comme lieux de spectacle de la marchandise et à concevoir les soldes comme une nouvelle temporalité. La publicité annonce une société dans laquelle la part la plus humaine de l’homme serait passée aux oubliettes, elle préfigure une civilisation dans laquelle l’humanité se réduirait à la consommation.
La PUB te ment, trafique ton identité, engendre la violence, te manipule, dévore les enfants…

– Faciliter les achats écolo-nomiques :

Une réflexion sur une aide d’état concernant l’acquisition de produits économiques et écologiques est en cours. En effet comment sensibiliser les consommateurs sur un lave-vaisselle de consommation de classe A ou B, sachant que son prix de vente est supérieur à celui d’un lave-vaisselle de type C, D, E ou F qui consomme plus d’énergie. De même les choix de consommer des produits Bio ou de Commerce Équitable sont plus onéreux que des produits de type classique. Il faut pouvoir donner le choix au consommateur, sans que cela engendre un surcoût, est ceci ne peut être accompagné que par une volonté des pouvoirs publics. Il faut taxer les pollueurs et gros consommateurs d’énergie, et ré-investir sur des produits de type Bio ou Solidaire.

– Les citoyens peuvent-ils changer l’économie ?

Dans les années 60, la question de la consommation à été au coeur du mouvement écologique du parti des Verts. La société de consommation n’est pas une société de consommateur, mais elle est imposée par un modèle de société de production. Le mouvement en est venu à utiliser le mode d’action privilégié du consumérisme à l’Anglo-saxonne, le boycottage, étendu aux produits et aux sociétés ayant eu un impact jugé néfaste sur l’environnement.
Cette pratique du boycottage des Consom’acteurs s’attaque au talon d’Achille de la théorie économique libérale classique, où le client n’est plus le «Roi », dans l’optique d’un éco-consommateur, mais un sujet de la société de production. S’agissant d’un militantisme réagissant à des aspects ou à des excès du libéralisme, le consommateur-citoyen invite à privilégier des produits favorisant, le respect de l’humain et de son environnement.

– Nous sommes tous coupables, mais ils nous aident tellement !

EDF est très largement responsable du suréquipement des ménages français en chauffage électrique, et donc en pic de consommation hivernale, au travers de ses activités regroupées sous la marque Vivrélec. Greenpeace rappelle que les consommations électriques de pointes dues au chauffage électrique sont responsables chaque année de la production de 64 tonnes de combustible nucléaire usé et de l’émission de 4,9 tonnes de carbone. Ces records de consommation auront un impact écologique important. Par ailleurs, plusieurs dizaines de milliers de ménages éprouvent chaque année des difficultés douloureuses pour payer leurs factures EDF. Les factures électriques représentent aujourd’hui 15% du budget des ménages français.
La France a toujours tout misé sur le nucléaire, sans jamais chercher ou écouter les propositions alternatives de production d’énergie. A ce jour nous sommes tributaires des fluctuations du kW/h au bon gré de la péréquation État / EDF / RTE.

– Des gestes simples au quotidien :

Mieux consommer c’est également, privilégiez les produits de vente directe, ainsi que ceux issu de l’Agriculture Biologique.
De même achetez Équitable, favorisez les structures indépendantes, évitez les sur-emballages excessifs, refusez de cautionner les monticules de
prospectus, pensez au co-voiturage, pensez à limiter vos consommations électriques « machines » en heures creuses, ne laissez pas couler l’eau
inutilement, re-apprenez à réparer avant de racheter systématiquement, et pour terminer limitez l’usage de la télévision (c’est un loisir, pas une drogue), etc…
Ainsi par ces choix de, quotidiens ou ponctuels, les consom’acteurs peuvent décider et soutenir des pratiques sociales, économiques, environnementales visant au développement durable sur notre planète et le bien de tous ces habitants.

Soyons logique avec nous même :
Pourquoi sommes-nous si contradictoire ? La maxime dit : « ne faites pas aux autres, ce que vous ne voudriez pas que l’on vous fasse ».
C’est certainement ce que l’on devrait afficher à l’entrée de ces grandes surfaces ouvertes le dimanche matin, les jours fériés ou dans leurs galeries ouvertes jusqu’à 22h00. Etes vous prêts à expliquer à votre enfant, que sa maman doit travailler ce dimanche, parce-que votre voisin n’a eu que 6 jours pour pouvoir faire ses courses ?
Les Français sont heureux car la consommation augmente, ou malheureux car la consommation régresse. Bien sûr, tout cela est faux, on consomme comme on se drogue, par peur du vide. Si tout le monde vivait comme les Français, il nous faudrait trois planètes pour vivre de manière durable. Tout cela est humainement intenable ! Les actes d’achat nous donnent l’occasion de réaliser des actions concrètes de solidarité et de respect de la nature.
L’évolution des modes de consommation et de comportements de chacun, à tous les niveaux, contribue progressivement et de façon décisive à la transformation collective et à la construction d’un autre monde.
Réanimons notre conscience et traduisons nos idées au quotidien dans nos actions. Transformez-vous de Consommateurs soumis en un Consom’acteurs actifs.
Avec ce mode de consommation engagée nouveau lieu commun de la vulgate écologiste, désormais, il n’est plus possible de concilier plaisir consumériste et souci citoyen.

– Des actes qui désormais se traduisent en chiffres :

– Le co-voiturage élimine un trajet de moins, au bout d’un an vous pouvez réduire l’équivalence de 950 livres (431kg) vos émissions de CO2.
– Renoncez à un repas de boeuf par semaine, en réduisant ainsi votre consommation de viande, au bout d’un an, vous aurez permis d’économiser plus de 40 000 gallons d’eau (148 000 litres), 70 livres de céréales (31,8kg), et 3000 livres de CO2 (136kg). Sympa on ne compte même pas le boeuf.
– Refusez la paperasse postale, en réduisant seulement de moitié tous les papiers que vous recevez par la Poste, vous sauverez 1/6 d’arbre, 70 gallons d’eau (259 litres), et réduirez de 46 livres vos émissions de CO2 par année (20,9kg). etc…

Et enfin, le dernier des petits gestes, et non des moindres, mérite mention : Convertissez deux amis au programme. Résultat ?
Triplez tous les chiffres mentionnés ci-haut.

« Le peu, le très peu que l’on peut faire, il faut le faire quand même. » Théodore MONOD

Pour tous renseignements complémentaires vous pouvez contacter l’association : retz-agissons@wanadoo.fr