• edit du 31/08 19:20: ajout du lien vers le communiqué de la CGA
  • edit du 30/08 17:45: ajout du communiqué de barikade.info
  • edit du 30/08 12:45 : ajout appel à manif à Stuttgart et Freibourg et pétition + appel à don
  • edit 27/08 11:00 : appel à manif à Berlin à 18h ce soir.
  • edit 26/08 21:10 : ajout des gestes de soutien
  • edit 26/08 13:00: Plus d’infos sur la saisie des serveurs et la possible remise en ligne
  • edit 26/08 12:00: Ajout à propos de la saisie des serveurs, et de quelques autres précisions
  • edit 25/08 00:00: une seule source seulement parle d’une arrestation pour le moment, trop peu pour être crédible

A peine deux mois après le G20 d’Hambourg, et alors que les élections allemandes approchent, le ministre de l’intérieur Thomas De Mazière a décidé de bannir Indymedia Linksunten, allant même jusqu’à interdire son logo. Des perquisitions dans plusieurs lieux ont en outre accompagné cette attaque, dont dans un centre social de Freibourg, qui a mobilisé 250 policiers anti-émteutes pour sécuriser la ville.

Trois personnes à Freibourg ont ainsi reçu l’ordre de mettre fin aux opérations de maintenance du site Indymedia Linksunten. Selon la presse allemande, des ordinateurs et un serveur ont été saisis pendant les perquisitions. [édit] Le gouvernement allemand aurait par ailleurs demandé aux autorités française de saisir un serveur situé en France, hébergé chez OVH. Entre temps, l’équipe du site s’est occupé de transférer le site vers un autre pays, ce qui, nous l’espérons, devrait leur permettre de le remettre en ligne d’ici peu. C’est en tout cas ce qu’indique le choix du texte désormais en accueil du site « On revient bientôt… » 

La loi allemande protège en théorie les sites d’information, mais ceux qui écrivent ces lois savent aussi comment les détourner. Pour pouvoir bannir le site, l’état allemand a donc décidé de le classifier comme un « club » (sorte d’association en allemagne), ce qui le place en dehors des protections habituelles du droit de presse dans ce pays. Et bien sûr, pour faciliter ses opérations, rien de plus simpe que d’y ajouter l’adjectif « terroriste ». [édit] De fait, le collectif Indymedia Linuksunten avait une association déclarée, et selon la loi allemande qui les régit : « Les associations dont le but ou les activités contreviennent aux lois pénales, ou qui sont dirigées contre l’ordre constitutionnel […] doivent être interdites.« .

Les représentant de l’état allemand ont malgrés tout reconnu qu’un tel blocage était virtuellement impossible, et c’est sans doute pourquoi le ministre de l’intérieur a déclaré que toute reprise d’activité du site serait considéré comme une crime. Il est pourtant inutile de rappeler l’effet que provoque, systématiquement, toute attaque sur un automedia aussi suivi qu’est Indymedia en général. Comme le rappelle intelligemment RSF : « Indymedia est un réseau de sites fonctionnant sans responsable éditorial et sur lesquels les internautes postent librement leurs messages. »

Depuis son lancement en 2008 dont on peut lire le communiqué en français ici, Indymedia Linksunten est un des médias libres très utilisés en Allemagne par les anti-capitaliste pour s’informer et s’organiser, et il était certes très actif pendant le G20 d’Hambourg, publiant des comptes rendus et analyses des évènements traduits en plusieurs langues. Mais Linksunten a aussi, ce depuis des années, produit de nombreux articles et enquêtes qui ont permis de contrecarrer les mensonges et fausses vérité diffuses par les médias mainstream, dont:

  • Des fuites d’un chat internes de l’AfD (parti allemand populiste de droite), qui montre les propos nazis qui y sont dit.
  • Un article démontrant les liens entre un neonazi et la police de Leipzig.
  • La révélation de l’identité d’un icendiaire de droite qui était aussi un informateur de la police.
  • Recherche sur le Mouvement Identitaire, révélant sa structure organisationelle.
  • Des fuites sur les données des consommateurs d’une boutique en ligne néo-nazi, montrant que des parlementaires allemand y faisaient leur course.

Il est donc aussi important de se rappeler que ce ministre censeur est notamment connu pour les liens de sa famille avec le nazisme. [édit] Un texte repris par Linksunten explique d’ailleurs très bien la collusion extreme-droite et gourvernement dans l’enchainement qui a mené à la tentative de censure sur le site et la pression sur ses présumé-e-s administrateurices.

Rien d’étonnant donc que l’état allemand décide de s’attaquer à l’un des sites de publication libre les plus importants pour les collectifs et individuEs anti-capitalistes de ce pays. Ce qui compte en définitif, c’est que nous montrions que la solidarité n’est pas un vain mot pour toutes les personnes qui veulent mettre un terme à ce monde d’exploitation.

[édit] Les gestes de solidarité se multiplient en Allemagne:

  • “We are all Linksunten” ! à Karlsruhe
  • « Solidarité avec Indymedia ! » et clin d’oeil en rappel aux émeutes racistes de 1992 à Rostock à San Paoli
  • « Indymedia linksunten stay ! » à Francfort
  • Manif le jour même à Jeda
  • 250 personnes qui manifestait le soir du 26/08 à Freibourg
  • Appel à rassemblement de soutien pour Indymedia Linksunten ce dimanche 27 août à 18h à Berlin (ou lien direct en allemand ici)
  • Manif à Stuttgart le 31/08 18h
  • Pétition qui tourne en soutien à linksunten
  • Appel international à manif de soutien le 09 Septembre, déjà une de prévue à Freibourg ce jour là
  • Appel à don en soutien à Linksunten

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