Le PS en PLS. Alors que Manuel Valls vient d’annuler son meeting prévu à Rennes, passage en revue de ces zones où le gouvernement ne va plus.

– Été 2016. Après plusieurs mois d’agitation intense contre la loi travail et son monde, le Parti Socialiste annonce qu’il tiendra son université d’été à Nantes, à la fin du mois d’août. Une assemblée s’organise pour riposter à cette provocation. Les forces qui se sont rencontrées les semaines précédentes appellent à bloquer la ville, à assiéger la grande rencontre organisée par parti au pouvoir. Les journaux s’affolent. L’université d’été est annulée.

– Automne 2016. Manuel Valls multiplie les menaces contre la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Dans les médias comme au parlement, le premier ministre annonce une attaque imminente de la zone et de ses habitants par des milliers de policiers. Le discours est martial, l’expulsion certaine. En octobre, pour la troisième fois en quelques mois, une manifestation anti-aéroport réuni plusieurs dizaines de milliers de personnes. L’expulsion est annulée.

– Janvier 2017. Manuel Valls est en campagne. Pour son déplacement dans l’Ouest de la France, il choisit de venir tenir un meeting à Rennes le 16 janvier. Immédiatement, les forces qui se sont agrégées au cours des luttes précédentes appellent à une « Farine Party ». Les médias parlent d’une « mission suicide » pour l’ancien chef du gouvernement. Le meeting est annulé.

Le Parti Socialiste est destitué de facto. Le président en fonction termine son règne avec un discrédit tel qu’il n’essaie même pas de se représenter. En parallèle, les candidats socialistes ne peuvent plus de déplacer en France sans risquer de se faire huer ou agresser, malgré une présence policières délirante. Ceux qui ont gouverné pendant 5 ans s’apprêtent à retourner aux poubelles de l’histoire avec un parti en cours de dislocation.

Ces reculs successifs des dirigeants ne peuvent que nous réjouir. Ils prouvent que la peur change de camp. Mais les monstres froids qui nous gouvernent calculent en terme de coût/avantage. Aujourd’hui, ils ont plus à perdre à maintenir un meeting, – au risque d’offrir l’occasion de rencontres, d’organisation, et de débordements – devant une assemblée famélique de courtisans en fin de règne, dans une ville militarisée, qu’à l’annuler. De même, l’université d’été du PS aurait constitué une cible évidente pour faire converger les colères et faire repartir le mouvement à la rentrée, si l’état major du Parti n’avait pas choisi, prudemment, de la faire annuler.

C’est donc à celles et ceux, innombrables, qui trouvent insupportables les élections à venir de créer de nouvelles occasions.