L’entreprise d’Abdel Fattah Abu-Srour mérite d’être présenté et soutenue , c’est pourquoi je mets ces informations sur le site et espère vous rencontrer car la petite troupe se produit
pour la première fois le mercredi 4 juin à Juvisy, où elle jouera « Nous sommes les enfants du camp » à 20 H 30 à la Salle des Fêtes de la Mairie de Juvisy, Place du Maréchal Leclerc. (Par le RER C ou D, descendre à Juvisy (sortie côté Mairie), ou par la SNCF, descendre à Juvisy (côté Mairie).
Leur représentation sera précédée par un grand meeting, en présence notamment de Leila Shahid, d’Ahmad Dari, d’Eyal Sivan, d’AbdelFattah Abu Srour, du Président du Conseil Général de l’Essone et du Maire de Juvisy. Ce meeting débutera à 17 H 45 au même endroit.

AUTRES REPRESENTATIONS EN FRANCE
JUIN
3 : arrivée
4 : Juvisy sur Orge
5 au 9 : Région Nord (Avion, Lille, Roubaix, Hems)
10 et 11 : Grenoble-Voiron
12 : Figeac
13 et 14 : Limoges
15 au 17 : Tours
18 et 19 : Angers
20 au 30 : Bretagne (Rennes, Quimper, Laval)

JUILLET
1 au 3 : Bretagne (Douarnenez)
4 au 7 : Paris (festival Goutte d’Or)
8 au 11 : Avignon
12 au 20 : Bretagne: Festivals : Quartiers d’ete (Rennes) et Vieilles charrues (Carhaix)

Société des Amis du Théâtre al-Rowwad

Société des Amis
du Théâtre al-Rowwad
Association Loi 1901
24 rue Custine -75018 Paris
Tél. : 01 44 38 59 58 – 06 19 44 67 16
E-mail : ponsin@aol.com
Adhésion et dons : chèques à libeller au nom de la
Société des Amis du Théâtre al-Rowwad

« Tout ce qui travaille au développement de la culture
travaille aussi contre la guerre »
(Correspondance entre A. Einstein et S. Freud, 1932)

PROJET
Tournée théâtrale d’une troupe d’enfants palestiniens en France

voir aussi : Le point sur la tournée au 15 mai 2003
1. Le camp de réfugiés d’Aïda: un camp parmi d’autres

Intégré à la Cisjordanie, le camp de réfugiés d’Aïda se situe à l’entrée de Bethléem. Lorsqu’on vient de Jérusalem, il se distingue immédiatement après le tombeau de Rachel. Partagé entre les communes de Bethléem et de Beit Jala, il jouxte le camp de Beit Jibrin et avoisine un autre camp, celui de Dheisheh. La région est toujours décrite selon les accords d’Oslo -bien que pourtant caducs depuis l’offensive israélienne de juin 2002- sous la désignation «zone A».

Lieu de vie temporaire devenu permanent, le camp dénombre une population d’environ 3700 habitants répartis en 650 familles dont les noms s’inscrivent sur la longue liste des réfugiés de 1948 et de 1967. Un comité populaire autonome constitué de personnalités élues démocratiquement en assure la direction. Depuis novembre 2001, date de la deuxième incursion armée israélienne, le comité populaire bénéficie des avis d’un comité représentant les différents partis politiques en présence. L’UNRWA collabore à la gestion du camp. Locataire, de surcroît, de l’emplacement d’Aïda – et ce pour une durée de cent ans – l’Agence des Nations unies soutient les familles palestiniennes, qui bénéficient d’un habitat en dur depuis 1956.

Les réfugiés du camp d’Aïda proviennent de 35 villages situés auparavant dans la région de Beit Natif, au nord-ouest d’Hébron. Les villages dont ils sont originaires ont été presque totalement détruits par l’armée israélienne. La région de Beit Natif fait depuis partie du fief israélien. Recueillie et hébergé sur le site d’Aïda, la communauté des réfugiés d’Aïda demeure très jeune: 40% des habitants ont moins de 18 ans. Certains, employés par l’UNRWA, se chargent de l’entretien quotidien du lieu de vie commun et maintiennent l’hygiène des ruelles grossièrement cimentées. Le taux de chômage est important. Les opportunités de travail et les revenus sont exceptionnels. Au cours des douze derniers mois seul un nombre minime de chômeurs a pu bénéficier, au titre du permis de travail exigé en Israël, d’une aide ponctuelle de 600 shekels (150 euros). Les autres ne perçoivent aucune indemnité. De plus, suite au déclenchement de la dernière Intifada (septembre 2 000), la majorité des hommes qui occupaient auparavant un emploi en Israël ne sont plus autorisés à s’y rendre.

Les lieux de vie collectifs, au même titre que les structures d’enseignement, sont insuffisants. Le camp de réfugiés d’Aïda compte une école de filles, qui accepte également les garçons jusqu’à l’âge de 9 ans, et une école de garçons dont l’âge varie entre 10 et 15 ans. Depuis l’Intifada la crèche et le jardin d’enfants sont fermés. Les espaces verts sont inexistants. Les terrains de jeux absents.

Les enfants sont les premières victimes de la violence liée aux opérations répressives menées par l’armée israélienne. Outre les blessures physiques, tous présentent des signes de souffrance psychologique: retard scolaire, énurésie, nervosité etc. Témoins des humiliations intolérables que subissent leurs parents à l’occasion des nombreux contrôles de l’armée israélienne, ils sont envahis d’une colère profonde que la guerre des pierres ne peut apaiser.

2. Le Centre al-Rowwad œuvre en faveur de la culture

Le Centre al-Rowwad [les pionniers] «travaille au développement de la culture» mais «aussi contre la guerre». De fait, il propose aux enfants, âgés de 10 à 15 ans, des activités de théâtre et d’arts plastiques mais aussi une formation à l’outil informatique. Une petite bibliothèque est à leur disposition, et depuis peu ils peuvent s’initier à la fabrication et au spectacle de marionnettes.

Le Centre al-Rowwad est une institution indépendante, non gouvernementale, créé en 1998. Il n’est affilié à aucun parti politique et à aucune organisation confessionnelle. Il est animé par une équipe de bénévoles que dirige avec passion Abdel Fattah Abu-Srour. Francophone accompli, Abdel Fattah est titulaire d’un doctorat en génie biologique et médical préparé et soutenu en France. Abdel Fattah est né, il y a 38 ans, dans le camp d’Aïda où il est revenu dès l’obtention de son diplôme.
En collaboration avec le Comité populaire du camp d’Aïda, le Centre al-Rowwad participe aux nécessités du camp tout autant en matière d’urgence qu’en faveur des projets de création d’emploi et de développement local. Il a su faire valoir son rôle à ce titre et bénéficier de subventions de l’UNRWA et de l’UNDP (structures des Nations Unies) pour financer les travaux d’entretien. Mais son fonctionnement (eau, électricité, frais des bénévoles) est assuré par des subventions privées. Le Centre cherche en priorité à favoriser la promotion et le développement durable des activités culturelles. De fait, une autre ambition est de pourvoir aux besoins en équipements divers et d’accéder à une forme de fonctionnement logistique et financier autonome.

Parmi les activités et tentatives d’organisation récentes qui ont un grand succès auprès des enfants ou qui sont motivés par les nécessités premières qu’imposent les actions militaires israéliennes, signalons:

* Une tournée de la troupe théâtrale en Suède et au Danemark: présentation de la pièce «Nous sommes les enfants du camp»
* Cinq stages d’animation avec le «Theater Day Production»: atelier de dessin animé
* Accueil des «Clowns sans frontières» espagnols en collaboration avec le «Bethléem Peace Center»
* Diverses activités culturelles en collaboration avec l’UNRWA: projection de films vidéo et présentation d’une pièce de théâtre dans les deux écoles du camp d’Aïda
* Création d’un espace informatique: actuellement 9 ordinateurs
* Cours d’anglais en collaboration avec le centre de documentation des réfugiés (Badil Center)
* Cours de français dispensés par Abdel Fattah ou par les visiteurs français de passage à Aïda
* Stages de dessin, peinture, mosaïque et peinture murale avec le support financier de l’UNRWA, du «Badil Center» et du «Deutsch Representative Office» de Ramallah
* Mise en place d’un espace bibliothèque grâce à l’aide de particuliers palestiniens, canadiens et français.

Et, dernièrement:

* Journées d’apprentissage aux soins médicaux avec le Croissant rouge et formation à la mise en place d’un dispensaire de soins médicaux d’urgence en prévision des incursions militaires israéliennes ou des couvre-feu imposés. Le camp a d’ores et déjà éprouvé de telles situations et le Centre al-Rowwad a dû mettre à contribution ses locaux et ses petites mains, à défaut de toute autre solution.

Dans un contexte sociopolitique critique car dramatique, le Centre al-Rowwad se distingue par le rôle de tout premier plan qu’il occupe spécifiquement auprès des enfants. Il revendique l’accès à la culture et vise à leur assurer le droit de vivre une véritable enfance. L’action menée aspire à offrir aux enfants un environnement sain pour les aider à surmonter le stress engendré par la violence ambiante, et à leur fournir un lieu d’expression artistique où ils peuvent goûter à une vie «normalement humaine».

3. La Société des Amis du Théâtre

La Société des Amis du Théâtre al-Rowwad est une association déclarée sous le régime de la loi 1901. Elle regroupe et accueille des personnes concernées au plus haut point par la question israélo-palestinienne. Le soutien à la culture palestinienne – particulièrement lorsqu’il œuvre en faveur des enfants – et sa diffusion sont un facteur crucial dans le processus de paix.

Le Centre al-Rowwad se veut pionnier dans cette entreprise. De fait, les enfants qui le fréquentent sont témoins d’un temps. Ils subissent les événements. Ils sont acteurs et… artistes.

La Société des Amis du Théâtre accepte d’être le passeur et le promoteur du message culturel qu’ils veulent transmettre. Elle désire inscrire dans la durée les relations entre artistes professionnels français et artistes en herbe palestiniens. Elle aspire à mettre en place un réseau d’échanges entre enfants français et enfants de la Palestine.

De nombreux visiteurs de diverses régions de France ont eu, par esprit de solidarité, le privilège de séjourner dans le camp d’Aïda. Ils sont venus dans le cadre de groupes de solidarité tels que l’AFPS, le CAPJPO, le CCIPPP ou à leur propre initiative. Ils ont côtoyé et observé les enfants qui fréquentent assidûment le centre al-Rowwad. Les témoignages sont unanimes: accueil chaleureux dans un lieu de vie et d’expression artistique ambitieux. Charme certain. Dessins, jeux sur ordinateur, chants, sourires et rires. Répétitions théâtrales. Expressions et comportements spontanés d’enfants du monde. Seuls quelques clignements d’œil ou bégaiements, signes d’un relatif manque d’assurance, laissent à penser le pire. Les observateurs sont unanimes face à la gentillesse, la spontanéité et l’espièglerie de ces enfants qui aspirent à connaître un jour la paix. Tous les visiteurs ont été frappés par le décalage qui existe entre cette réalité et les images ou discours formatés par certains politiques, médias ou intellectuels.

Plutôt que de participer à des débats souvent stériles – la réalité et le vécu des uns s’opposent à l’idéologie et aux intérêts des autres -, nous préférons laisser la place au témoignage et à l’expression artistique des enfants.

Le cœur du projet que nous cherchons à promouvoir abrite une œuvre de création théâtrale. Le besoin de s’exprimer s’y greffe spontanément puisqu’il devient théâtre de scène et non pas théâtre de rue ou spectacle à l’usage de ceux qui font et écrivent aujourd’hui l’histoire. Le camp de réfugiés, si on ne lui demande pas seulement de témoigner de la question des transferts de populations et des conditions de survie des palestiniens, est dès lors, mis en valeur. Il devient vecteur d’histoire et d’identité. Élément de paix à n’en pas douter. Les enfants d’Aïda ont le droit de vouloir métamorphoser les heurts et malheurs qu’ils vivent… en bonheur. Ils témoignent d’un engouement à exprimer des émotions fortes sur une scène de théâtre et non pas sur une scène de rue… Les inviter à faire une tournée en France, n’est-ce pas le meilleur moyen de les aider à se resocialiser?

Nous souhaitons transmettre notre admiration pour de tels artistes en herbe, susciter une confrontation entre un public français, jeunes ou moins jeunes, réputé pour son attachement aux valeurs et au patrimoine culturels et un premier groupe d’enfants palestiniens qui aspirent à une telle rencontre. Irriguer ou aménager des liens qui existent d’ores et déjà est essentiel. Perdurer la relation est tout aussi primordial.

Tournée théâtrale en France de la troupe al-Rowwad

1. L’œuvre de création

La première activité du centre al-Rowwad a été l’initiation au théâtre des enfants du camp et du voisinage immédiat. Les multiples répétitions, outre l’engouement général, ont donné lieu à un début de professionnalisme. La petite troupe théâtrale du centre al-Rowwad nous propose deux pièces dont l’une a d’ores et déjà été produite avec succès:

«Nous sommes les enfants du camp» conte l’histoire d’Aïda de 1948 à nos jours. Les enfants y jouent les rôles de leurs grands-parents, de leurs parents et finalement leur propre histoire.

«C’est la faute au loup», adaptation d’une pièce de l’auteur américain Douglas Love «Blame it on the wolf», se destine à aiguiser l’esprit critique en reprenant les contes traditionnels, dont le «Petit chaperon rouge». Le coupable n’est pas toujours celui que désigne la vox populi.

La tournée française de notre petite troupe théâtrale est fixée en juin et juillet 2003 pendant un mois et demi. La première représentation est programmée pour le 4 juin à la salle des fêtes de Juvisy (Essonne).Outre diverses autres représentations, la troupe participera aux festivals d’Avignon et de la Goutte d’Or (Paris). La dernière représentation est prévue en Bretagne au festival des Vieilles charrues.
L’ambassadeur de Palestine en France demande par ailleurs à l’Institut du Monde Arabe et à l’Unesco d’accueillir la troupe pour une représentation.

Le théâtre est fait pour apprendre aux gens
qu’il y a autre chose que ce qui se passe autour d’eux,
que ce qu’ils croient voir ou entendre,
qu’il y a un envers à ce qu’ils croient l’endroit des choses et des êtres,
pour les révéler à eux-mêmes,
pour leur faire deviner qu’ils ont un esprit et une âmes immortels.

Louis Jouvet
Pour plus d’informations sur AL Rowwad voir le site « solidarite-palestine .org »