La soirée débute par la présentation des intervenant-es.

La CNT-AIT, en tant que syndicat anarchosyndicaliste, se pose en abolitionniste de la prison, qui ne peut aller que de pair avec l’abolition du capitalisme. Ce n’est pas nouveau : la CGT-SR, notre ancêtre, l’était également. L’Envolée est un journal de critique sociale, qui parait quatre fois par an. Il publie les lettres de prisonnier-es, est réalisé par des ex-prisonnier-es ou des proches de prisonnier-es. L’émission Papillon a pour but de participer à la critique du monde carcéral et aux luttes contre les prisons, en partageant points de vue et infos sur la taule et les enfermements, en donnant la parole en priorité aux détenu-e-s et à leurs proches, notamment ceux et celles qui luttent… Illes souhaitent faire le lien entre l’intérieur et l’extérieur des lieux d’enfermement, faire circuler infos et idées, dehors, et entre les prisons… Jean Marc Rouillan, ancien détenu, emprisonné pendant près de 28 ans, abolitionniste et ancien militant d’Action Directe.

Nous (Perlinpipin et Pitufo) étions également intervenants en tant que militants CNT-AIT et abolitionnistes : l’un d’entre nous l’est devenu suite aux contacts et visites à Georges Cipriani (ex militant d’Action Directe).

La soirée fut centrée sur 2 sujets: l’histoire de l’enfermement et l’abolition non seulement de la prison, mais de toute forme d’enfermement. Les différent-es intervenant-es ont chacun-e retracé l’historie de la prison vieille seulement de 2 siècles. Car oui, la prison n’a pas toujours existée. L’enfermement est toujours relié à un système de domination. Le cachot lors du féodalisme, le bagne lors du colonialisme, et aujourd’hui on est gâté-es : la taule, les camps pour personnes en situation d’étrangismes (CRA ouverts par PS-PCF) et les HP… Et comme l’a précisé une personne du public, on vit l’enfermement depuis l’enfance : école, famille, travail (on parle de « boîte »…).

Jean Marc comme Perlinpipin ont rappelé que la question de l’abolition de la prison est essentielle dans un processus révolutionnaire de destruction de capitalisme. Cette entame permit aux nombreux public, près de 60 personnes, de réagir. A noter que la moitié des personnes présentes n’étaient pas des militant-es, ce qui ajoute au succès d’une telle soirée. C’est ainsi que nous avons pu entendre au moins 2 témoignages d’ex-taulards retraçant leur expérience et précisant bien qua la prison est une machine à broyer l’individu… Le débat s’est poursuivi sur la déshumanisation de la prison par l’intermédiaire de l’enfermement individuel du détenu le coupant de tout lien social. A ce sujet afin de mieux appréhender le quotidien des prisons, nous vous conseillons la lecture notamment de « Clairvaux, instants damnés » de Régis Schleicher ou encore « Chroniques carcérales » de Jean Marc Rouillan.

Les copines de Papillon et de l’Envolée ont présenté leur manière de lutter avec les prisonnier-es : écrire, aller aux procès, abonnements au journal, visites, et « sons contre les prisons » : des concerts avec prise de paroles retransmis en direct. La soirée n’a évidemment pas suivi le cours linéaire que nous avions prévu (ce qui ne peut que renforcer notre anarchisme…). Une question a lancé une discussion sur la future prison de Riom.

Après la pause, nous avons parlé de la nécessité d’abolir la prison, comme tout enfermement. La prison est un outil de l’Etat afin de dissuader quiconque voudrait se révolter. Sans projet abolitionniste, pas de projet révolutionnaire.

Nous avons du clôturer la soirée après 3h d’échanges. Les diverses tables de presse (l’Envolée, livres de Jean-Marc, CNT-AIT, et une anticarcérale) ont permis aux personnes présentes de repartir avec de la lecture. Encore un grand merci à Jean-Marc, l’Envolée, Papillon d’être venu-es, aux Augustes pour l’accueil. A noter qu’un journaliste de Radio Campus (émission Coupe-Gorge) a enregistré toute la soirée, qu’il en soit remercié. Si vous souhaitez recevoir l’enregistrement, ou le journal l’Envolée (nous lançons une diffusion locale), contactez-nous (cntait63@gmail.com) !

Feu à toutes prisons.

 

Perlinpipin et Pitufo.