L’assemblée Sème Ta Zad tient à rappeler en premier lieu l’importance du succès de cette manifestation pour la suite de la lutte, succès largement énoncé dans les autres communiqués du mouvement. Cela étant, devant le caractère hystérique qu’a pu prendre le débat autour de la violence, largement alimenté par la presse, nous tenons à insister sur ces quelques points :

On lit ici ou là quelques absurdités insinuant qu’une distinction serait à faire entre « les militants venus reprendre la production agricole et d’autres, plus radicaux, qui luttent contre le système et font de l’affrontement avec la police une spécialité » (Le Monde, 25 février 2014, et encore, nous ne citons pas Ouest France…). Nous tenons ici à rappeler qu’il n’y a pas sur la Zad les bons et les mauvais squatteurs (ceux qui cultivent et les autres), tout comme il n’y a pas, plus largement, les bons et les mauvais opposants. Nous invitons le mouvement à être attentif ensemble à ces opérations de séparation. Le black-block n’existe pas, ni les spécialistes de l’émeute. Il existe des pratiques de lutte : certaines s’inscrivent dans le cadre légal et institutionnel, d’autres requièrent l’anonymat, d’autres encore passent par l’occupation des terres via l’habitat ou l’agriculture.

Que le mouvement se donne les moyens de faire face à la police à Nantes le 22 février comme un an auparavant dans la Forêt de Rohanne ne nous effraye pas. Nous affirmons donc sans détour que nous étions ce samedi 22 février de tout cœur auprès des dizaines de milliers de manifestants qui ont défilé dans Nantes et qui ont disputé les rues du centre à la police, et que nous serons parmi ceux qui résisteront physiquement à l’arrivée des machines ou à une nouvelle intervention.

Nous pensons aux dizaines de blessés et aux personnes interpelées ce jour par les forces de l’ordre et leurs adressons notre soutien total. Nous invitons Quentin, Damien, et tous les autres, si ce n’est déjà fait, à prendre contact avec la legalteam de la Zad (06.75.30.95.45) et avec le collectif Face Aux Armes de la Police (https://faceauxarmesdelapolice.wordpress.com/). Ces collectifs permettent, si nécessaire, de s’organiser collectivement face à la répression et de partager sa rage.

Nous sommes conscients que les propos qui cherchent à faire passer les quelques dégradations ciblées pour un saccage du centre ville ont mis à l’épreuve le mouvement. Nous pensons qu’il faut revenir sereinement sur les différents moments qui ont ponctué cette journée. Le débat sur la violence ne doit pas nous être volé par Valls ou par la presse. Il faudra à l’avenir être capable d’avoir ce débat dans le cadre strict du mouvement, donc sur un autre mode que celui des communiqués interposés.

Le combat sera encore long et dure, continuons à construire la force commune qui s’élabore ici !

Sème Ta Zad