Cet anniversiare a été marqué cette année par la traditionnelle marche de commémoration et de revendications mais surtout par les actions du président Nestor Kirchner. La première fut de retirer du Collège Militaire les portraits des anciens dictateurs Videla et Bignone. Dans son discours, Kirchner declara : « Les armes ne doivent plus jamais être dirigées contre le peuple ». Mais l’acte le plus important et le plus critiqué à gauche (un musée ne peut se substituer à la justice) fut la création d’un Musée de la Mémoire en lieu et place de la ESMA (Ecole Mécanique de l’Armée) qui a été le plus grand camp de concentration d’Amérique Latine, le plus grand centre clandestin de la dernière dictature militaire. Des milliers de persones ont asiste à l’inauguration durant laquelle l’émotion et le souvenir furent intenses. Maria Isabel Prigione de HIJOS (Fil-le-s (de disparu-e-s) pour l’Identité et la Justice contre l’Oubli et le Silence) a réclamé que « tous ceux qui ont séquestré, torturé et qui se sont approprié des bébés aillent en prison », que tous les centres de détention soient utilices pour rappeler et expliquer ce qui s’est passé durant la dictature, que l’Etat récupère les archives sur la répression illégale et qu’il s’engage à rechercher les jeunes qui ont été séquestrés et qui ne connaissent toujours pas leur véritable identité » en ajoutant « qu’ils sachent que nous sommes en train de les rechercher ». Mais elle ne s’est pas contenté d’un discours sur la dictature et ses atrocités, elle a également évoqué la situation actuelle, la pauvreté et la crimilisation des mouvements sociaux. Le suel moment où Kirchner s’est abstenu d’applaudir fut lorsqu’elle a exigé le non paiement de la dette externe. Juan Cabandié a quant à lui relaté son expérience, il y a seulement deux mois, il vivait sans savoir qu’il était un enfant de disparus. Il a cherché et finit par trouver avec l’aide des Abuelas de Plaza de Mayo (grands-mères) sa véritable identité biologique. « La vérité est la liberté absolue », a-t-il proclamé, ajoutant qu’aujourd’hui il pouvait dire qu’il était « Damián et Alicia », ses parents disparus. Kirchner a quant à lui « comme Président la Nation, demandé pardon au nom de l’Etat argentin pour la honte d’avoir tu durant vingt années de démocratie de telles atrocités ».

L’après midi, des dizaines de milliers de persones ont participé à la traditionnelle marche du 24 mars, convoquée par plus de 200 organisations avec les consignes suivantes :
Prison pour les criminels d’hier et d’aujourd’hui
Restitution de leur identité aux 500 jeunes appropriés
Annulation des grâces acordes par Menem aux militaires
Aministie ou annulation des procédures judiciaires contre les activites sociaux
Non au paiement de la dette, Non à l’accord avec le FMI, Non à l’ALCA (zone de libre échange des Amériques-ZLEA).

Après la dictature militaire (1976-1983), les responsables du terrorisme d’Etat et des 30 000 disparu-e-s ont été jugés mais les lois d’impunité d’Obéissance Due et du Point Final promulgées par Raul Alfonsin dans les années 80 ainsi que des grâces présidentielles acordées par Carlos Menem dans les années 90 ont permis aux genocidas d’échapper aux condamnations. Nestor Kirchner, en 2003, décida d’impulser l’annulation des lois d’impunité et des projets ont été déposés au Parlement pour annuler les grâces de Menem, ce qui ouvrirait une période de jugement et de condamnation des militaires.