Jeudi 19 février, à partir de 10 h, plusieurs organisations de chômeurs couperont les principaux accès de la ville de Buenos Aires pour la restitution de 250 000 plans de travail (sorte de CES) et contre la nouvelle réforme du droit du travail. Ces actions se déroulent au moment où le gouvernement est en négociation avec le FMI au sujet de la dette publique et adopte une posture de fermeté, en particulier sur la réduction de 75 % de ses créances détenues par des investisseurs étrangers. Mème si à plusieurs reprises, Kirchner a affirmé qu’il se refusait à réprimer les piqueteros , il affirme tout de même vouloir garantir la liberté de circulation ! Après un mois de janvier très calme, les mobilisations se succèdent. Durant six jours deux organisations piqueteras (MIJD et MST) ont occupé le hall du ministère du travail avec grève de la faim de leurs dirigeants pour protester contre la supression des 250 000 plans sociaux. A cette occasion, plusieurs organisations de piqueteros ont réitéré leur soutien au gouvernement en accusant la partie « dure » du mouvement d’être à la recherche d’ une répression pour « jouer les martyrs ».

La position gouvernementale n’empêche pas la répression de s’exprimer. Celle ci est particulièrement importante et systématique dans la province de Salta (région de gisements pétroliers et gaziers). En moins d’un an se sont produit quatre opérations policières se soldant par des arrestations, une durant les élections présidentielles de mai 2003 et trois durant la gestion de Kirchner. Jose « Pepino » Fernandez, le référent de l’UTD (Union des Travailleurs sans emploi) de Mosconi, principale organisation de piqueteros de Salta, a été, pour sa part, arrêté à trois reprise. Les piqueteros réalisaient un campement face à l’entreprise pétrolière « Refinor » -récemment acquise par l’entreprise brésilienne Petrogas- à Campo Durán, à 60 kilomètres de General Mosconi, en bloquant les entrées et les sorties des camions. L’action exigeait l’accomplissement de la promesse assumée par le gouvernement national en novembre 2003 de payer 39.500 pesos (80 000 francs) d’ indemnisations de licenciement. Les manifestants réclamaient également la re-étatisation de YPF et le contrôle ouvrier de l’entreprise.

Dans un autre registre, face aux problèmes de logements, deux organisations de chômeurs luttent actuellement pour l’octroi de terrains. Un de ces mouvements (MTR) campent depuis une semaine sur la place de Mai (face au palais présidentiel), l’autre occupe un terrain et est en attente de réponse officielle.

Buenos Aires – 17 février 2004 santelmo(arobaz)no-log.org