Si leur prêter main forte alors qu’ils sont en butte à la xénophobie d’état est pour nous une évidence, cette hospitalité ne va pas sans difficultés.

D’une part nous n’avons pas les moyens de subvenir aux besoins (alimentation, hygiène, santé) de ces exilés.

D’autre part, cet hébergement par la coordination ne peut être qu’extrêmement provisoire.

Bien que la Ville de Paris ne nous ait toujours pas proposé un relogement correspondant à nos activités comme elle s’y est engagée, la coordination est en effet sur le point de quitter le bâtiment du quai de Charente. Notre éviction étant imminente, nous venons de conclure un accord avec elle afin d’éviter l’expulsion et le paiement d’une astreinte d’occupation qui se monte à ce jour à près de 100 000 euros. Cet accord prévoit que nous déménagions nos affaires ce mercredi 4 mai pour en installer transitoirement une partie dans un local de deux pièces de 68m2, bd de Strasbourg, dans l’attente d’un relogement correspondant au cahier des charges, que nous rendions le local du quai de charente au plus tard ce vendredi 6 mai, ainsi que l’engagement de la mairie à renoncer à recouvrer l’astreinte d’occupation.

Nous avons donc expliqué aux exilés tunisiens que nous comptions respecter l’accord qui nous lie à la Mairie de Paris et que leur séjour quai de charente ne pourrait excéder les quelques jours qui viennent.

La première de leur revendication, telle qu’il nous l’ont transmise, est de disposer d’un lieu qui leur soit propre afin de dormir à l’abri, de s’organiser pour vivre et pour obtenir leur régularisation. Or la Mairie de Paris dispose de lieux vacants qui pourraient leur convenir. C’est pourquoi nous appuyons les démarches en cours auprès de la Mairie de Paris afin que cette dernière aille au delà des légitimes déclarations de soutien et leur fournisse un lieu d’hébergement.

Nous faisons appel à la solidarité de tous afin que ces tunisiens en exil ne restent pas isolés et pourchassés alors même qu’une large partie de la population de ce pays et de tant d’autres regarde avec enthousiasme les soulèvements populaires que la révolte tunisienne de décembre 2010 a initié.

Coordination des intermittents et précaires
http://www.cip-idf.org/