La création du RSA il y a 9 mois n’a pas empêché et n’empêchera pas que des centaines de personnes meurent de misère cette année (cf. le recensement du collectif « Les morts de la rue ») ; cette mesure, pas plus que les miettes annoncées hier par Laurent Wauquiez, secrétaire d’État à l’emploi, ne règlent le sort des sur-endettés sans cesse plus nombreux.
Mesure sociale phare du gouvernement, le RSA était censé améliorer la situation des travailleurs pauvres, or il n’en est rien. Conscients qu’il s’agit d’une usine-à-gaz, ceux-ci rechignent à prendre le chemin des Caf, des Msa et d’autres services sociaux pour se retrouver fliqués pour quelques dizaines d’euros.
On nous annonce depuis des mois l’instauration d’un RSA jeunes pour lequel il faudrait avoir travaillé au moins deux ans et avoir été indemnisé un an en tant que chômeur. Avant même que la mesure soit mise en oeuvre, on sait déjà que guère plus de 3000 jeunes pourraient y accéder.
Face au déni de droits qui caractérise cette politique sociale, aujourd’hui nous proposons une autre ouverture que celle dont se prévaut le gouvernement. Depuis les locaux de l’ANSA (Agence nouvelles des solidarités actives), qui a participé aux tests effectués avant l’instauration du RSA et s’occupe actuellement de la mise en œuvre des Contrats uniques d’insertion (CUI), nous demandons au Commissaire du gouvernement Martin Hirsch, d’expérimenter à Paris un autre RSA.
D’un montant de 1000 euros, comprenant le rétablissement et l’extension des droits connexes (allocations logement, CMU, transports gratuits, exonération de la taxe d’habitation, etc.) celui-ci sera alloué à l’ensemble des personnes en âge de travailler (16 ans) ou d’être à la retraite (60 ans). Aucune prestation sociale n’ayant à être minorée à cause des ressources du ménage, aucune chômeuse, aucun précaire n’a à subir une dépendance au conjoint, l’allocation versée sera individuelle.

Pour faciliter cette expérimentation, nous demandons au secrétaire d’État à l’emploi que soit révisée la mission de Pôle emploi afin de prendre en compte les besoins et aspirations des ayants-droits.
Une réforme de cette institution doit donner la priorité à l’information et à l’accès aux droits des salariés inscrits au chômage :

– Liberté de choix de son emploi, droit à la formation, arrêt des radiations et du suivi mensuel imposé.

– Rétablissement de l’accueil dans les Pôle Emploi ainsi que des lignes directes (suppression du 3949).

– Abrogation de « l’offre raisonnable d’emploi ».

– Arrêt de la sous-traitance et de l’externalisation des services du Pôle Emploi à des opérateurs privés

– Liberté d’information et de parole dans les Pôle Emploi (arrêt des expulsions par la direction ou la police.)

– Suppression des « lampes bleues », ce dispositif de traque des sans-papiers.

Nous attendons ici une réponse à notre proposition.

Les chômeurs, intermittents et précaires occupant l’ANSA