Onze camarades salariés bulgares détachés en sous-traitance sur le site de STX pour le compte de la société lituanienne LITANA sont en grève pour exiger le paiement de leurs salaires.

Les salariés en lutte travaillent comme soudeurs à bord du paquebot en construction MSC Magnifica et effectuent 51 heures par semaine au tarif de 2.88 € de l’heure, montant indiqué sur leur contrat alors que verbalement on leur a promis entre 9,50 et 11 €.

Présente sur le site naval depuis 2007, la société LITANA intervient sur des travaux de tuyauterie en sous-traitant direct de STX.

Depuis le 3 mai, ces onze salariés ont cessé le travail pour obtenir le paiement des mois de mars et avril. Certains salariés n’ont pas perçu de salaire depuis deux mois, d’autres se plaignent de ne pas percevoir ce qui avait été accordé à leur départ de Bulgarie.

Ils travaillent 51 heures par semaine sans aucune majoration des heures supplémentaires

Les salariés de LITANA ne perçoivent aucune indemnité de déplacement et la nourriture est à leur charge, contrairement à la législation française et européenne.

Aujourd’hui, le non paiement des salaires et le manque de garanties sur leur versement ont une nouvelle fois déclenché l’action collective.

De plus, les salariés exigent le versement des congés payés, la majoration légale des heures supplémentaires et le remboursement des frais de nourriture avec l’application des indemnités de grand déplacement prévue par la convention collective de la métallurgie française.

La société LITANA multiplie pressions et menaces et tente, en vain, de les rapatrier de force par voie aérienne. Soutenus par la CGT, les salariés ont refusé de quitter le territoire tant que leurs salaires ne seront pas versés intégralement dans les conditions prévues par le Code du travail français.

Le donneur d’ordre, STX est interpellé par la CGT ainsi que les pouvoirs publics.

Recrutés massivement en sous-traitance sur différents chantiers navals et terrestres d’Ukraine, Pologne, Scandinavie et actuellement de France, les salariés bulgares sont les proies faciles d’employeurs sans scrupules en provenance de Pologne et de pays baltes.

Le récent classement sans suite de la part du Parquet des infractions relevées par l’inspection du travail contre la société allemande ELBE en 2008, et priver ainsi les salariés lésés, de réclamer des poursuites contre leur employeur, est un signe encourageant pour ces bandits de tout poil.

La CGT met une nouvelle fois en garde les pouvoirs publics et la Direction de STX sur l’impunité dont bénéficient ces entreprises hors-la-loi.

La CGT exige des pouvoirs publics la fin du « travail forcé » sur le site naval, l’application ferme des garanties collectives et des sanctions sévères à l’encontre de ces marchands d’hommes qui trouvent dans les pratiques dénoncées un commerce humain particulièrement juteux.

USM CGT Saint-Nazaire