Ceux qui vous ont précédé pouvaient se targuer d’avoir mené de grandes grèves victorieuses contre les capitalistes et marqué à jamais l’Histoire de ce pays par leur implication héroïque dans la résistance contre le nazisme.

Vous, vous n’êtes plus que les restes d’une aristocratie ouvrière jetés à la voracité de managers arrivistes qui, à tous les niveaux directionnels, préparent les hold-up gigantesques que seront les privatisations de demain.

Pour laisser la place à la machine, on vous transforme en auxiliaires de police.
Mais si quelques sadiques dans vos rangs prennent du plaisir à rançonner une masse de voyageurs qui s’est majoritairement appauvrie ces 15 dernières années, la plupart d’entre vous déplorent de n’être rien d’autres que des otages de politiques répressives consistant à accompagner impitoyablement l’enlisement du salariat dans la précarité, la misère, la violence, la pollution et l’ennui.

On vous impose des horaires pénibles dans des conditions de travail toujours plus stressantes parce que vous êtes aux premières lignes d’un effondrement social et économique qui ne dit pas son nom.

On ose, sans scrupule, vous ressasser quotidiennement que vous êtes des privilégiés, en vous dépeignant comme des feignants qui gagnent des fortunes inacceptables par rapport aux forçats des boîtes privées. On vous dit que vous devriez être fiers de faire fonctionner les bijoux technologiques et organisationnels que sont les grandes entreprises publiques de transport.
Pourtant, beaucoup d’entre vous ont des difficultés financières, vont bosser à reculons, sombrent dans la dépression, et peu parviennent à échapper à une vie privée dérisoire.

En vous ôtant le droit de faire grève efficacement, par l’instauration d’un service dit « minimum », les gangsters millionnaires qui dirigent ce pays souhaitent définitivement vous museler.

En supprimant les régimes particuliers qui s’appliquent à vos retraites, les patrons font de vous les boucs émissaires de leur politique de pillage de la force de travail. Ces parasites repus estiment désormais que le rapport de force social leur est si favorable qu’ils peuvent se pavaner à leur aise et sans rendre le moindre compte. Songez à cet hystérique de SARKOZY qui n’hésite pas à s’exhiber avec ses amis milliardaires, dans la plus insupportable obscénité, tout en faisant la leçon à la populace pour qu’elle trime en silence !

Prolétaires de la RATP et de la SNCF, vous avez encore le pouvoir de frapper durement l’engeance qui nous gouverne. Vous occupez une place stratégique qui vous permet, en nuisant gravement à la circulation des marchandises et des personnes, de faire trembler ces bourgeois arrogants qui nous concoctent pour demain une catastrophe économique, sociale et écologique.

Il est l’heure de prendre conscience de votre pouvoir. Dès à présent, dépassez les mots d’ordre des directions syndicales, lesquelles s’accrochent à une humanisation impossible de cette société.

Engagez-vous dans une grève reconductible et féroce.
Occupez partout vos lieux de travail et bloquez-en l’accès à ceux qui, alléchés par la carotte, s’aveuglent à vouloir continuer de bosser.
Multipliez les prises de contact avec la population en diffusant la consigne de grève générale interprofessionnelle et illimitée.
Refusez de communiquer aux médias sans imposer vos conditions de prise de parole.

Il est temps que la peur et la détermination
changent de camp.

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