la carvane permanente c’est quoi?

GAZETTE 0 DE LA CARAVANE PERMANENTE

PRÉSENTATION ET PLATE-FORME

INTRODUCTION ET PETITE HISTOIRE DU PROJET CARAVANE :

La caravane permanente, c’est en gros un espace de vie, un projet d’actions et d’autonomisations multiples. C’est un structure collective basé sur la non-permanence et le relais qui s’arrêtera par étapes dans différents lieux. Elle doit permettre à des individus de pouvoir vivre une partie du temps en nomadisme tout en continuant à s’investir sur leurs projets locaux et lieux de vie habituels..
La caravane permanente s’élabore pour l’instant au sein de sans-titre, un réseau francophone de groupes et individus (groupiduEs pour la suite du texte). Ces groupiduEs sont variés : certains s’impliquent dans des squats et espaces autogérés urbains comme les marmottes d’amiens, l’espace autogéré des tanneries de dijon, l’ekluserie de rennes, l’observatorio de toulouse ou encore la charade de grenoble. D’autres vivent dans des projets ruraux comme longo maï. Certain-e-s sont pour l’instant assez sédentaires, d’autres nomadisent déjà une partie du temps. La plupart participent à des collectifs militants, créent et luttent au quotidien. Certains vivent en collectif, d’autres n’y consacrent qu’une partie de leur temps. La caravane vise à une diversité d’âges, d’apparences, de cultures militantes, d’idées, de choix de vie…

L’ENVIE DE CARAVANE PERMANENTE EST NÉE EN PARTIE DE L’EXPÉRIENCE D’AUTRES CARAVANES ET D’AUTRES NOMADISMES :

– la participation à la caravane intercontinentale qui, en 99, marqua le voyage en Europe de 500 habitant-es d’inde et d’ailleurs en lutte contre les multinationales de l’agro-alimentaire

– la caravane anticapitaliste qui alliait débats, théâtre de rue et actions locales dans le cadre de la mobilisation contre le sommet du FMI et de la Banque Mondiale à Prague

– les voyages renouvelés à travers les réseaux et actions d’intersquats, de Sans-titre ou encore de l’Action Mondiale des Peuples (People’s Global Action).

IL Y A BIEN SUR QUELQUES BASES POLITIQUES SUR LESQUELLES NOUS NOUS RETROUVONS, DANS LESQUELLES S’ENRACINENT LE PROJET ET QU’IL CONVIENDRA DE CONTINUER À PRÉCISER LORS DE PROCHAINES GAZETTES.

En voici quelques-unes :

– mener des actions offensives vis à vis des structures de domination capitalistes, étatiques, patriarcales ou techno-scientistes….

– travailler sur la manière dont nous avons tous et toutes intégré ces rapports de domination et d’oppression, cette marchandisation des relations. S’efforcer de se désaliéner et de déconstruire tout cela dans nos liens interpersonnels. Ancrer notre militantisme dans une transformation de notre quotidien

– promouvoir l’action concréte, la désobéissance, le détournement… Amener une critique de la revendication passive, du citoyennisme ou du lobbying

– contribuer à la création et à l’interconnection d’un archipel d’outils et d’îlots autonomisation vis à vis des pouvoirs en place : autonomie énergétique, alimentaire, culturelle, affective… Il s’agit de se réapproprier et de collectiviser des espaces, des ressources, du temps

– servir de point d’ancrage à des débats, de relais d’informations et de réflexions sur divers thèmes : de la consommation au contrôle social, de la remise en cause de la masculinité aux luttes féministes ou queer, de l’auto-construction à l’auto-organisation, de l’agriculture industrielle aux luttes paysannes.
Avoir des débats de fond sur la science, l’éthique, la société industrielle ou encore la critique de l’idée de « nature »

– véhiculer le fait que le changement social, aussi radical soit-il, est un processus complexe et parfois lent. Travailler pour que ce changement social puisse être, autant que faire ce peut, épanouissant, ludique et joyeux, qu’il puisse favoriser la confiance en soi et l’autonomie, aussi bien que l’engagement collectif.

– promouvoir et expérimenter divers modes de vie jugés dangereux et réprimés : le communautaire et le collectif, le nomadisme, la gratuité…

– sortir parfois de l’activisme et de l’urgence pour s’ouvrir à d’autres perceptions du temps

– ne pas se prendre trop au sérieux et faire preuve d’auto-dérision

– réagir sérieusement face aux comportements sexistes, racistes ou homophobes, face aux agressions physiques, verbales ou sexuelles…

PLATE-FORME
Le texte suivant a pour but de présenter le objectifs, activités et modes de fonctionnements de la caravane. Dans tout projet collectif qui vise à l’autogestion et l’horizontalité organisationelle, l’exposé clair et formel de modes de fonctionnement et leur connaissance par toutes et tous est primordial. Surtout, si comme dans le cas de la caravane, il doivent pouvoir continuellement être appropriés par de nouvelles personnes. Ces principes sont pour l’instant le fruit de réunions renouvelées dans le cadre des rencontres Sans-titre, ils sont évidemment évolutifs et destinés à être révisés régulièrement

MODES DE DÉPLACEMENT ET APPARENCE DE LA CARAVANE: ENTRE TÉTRIS ET POUPÉES RUSSES…
Elle sera bien sûre très belle, comme un grand cirque subversif et coloré, un squat sur roulette, une ferme ambulante ou un labyrinthe anticapitaliste. A terme, on souhaite qu’elle soit composée de tracteurs et roulottes. Au début et pour des raisons de permis, on commencera avec deux ou trois grands vans, escortés de vélos et autres engins cyclables collectifs. A chaque étape, la caravane se dépliera et se déploiera avec une cuisine collective, un dortoir à caravaneureuses, un espace bureau et atelier, ses infokiosques, zone de gratuité, espace de projections, dômes et marabouts… Le rythme de la caravane et des vélos sur la route devrait être lent, très lent et les moteurs des véhicules transformés pour échapper au pétrole. On y travaille…

ACTIVITÉS DE LA CARAVANE :
On a déterminé un certain nombre d’activités permanentes et que l’on souhaiterait envisageable quel que soient les indidus présents sur la caravane. Il y a aussi des activités non-permanentes, qui correspondent à des envies spécifiques de certaines personnes participantes au projet et dépendent donc de leur présence ou pas sur la caravane à un moment donné. Despersonnes référentes trvaillant à la mise en place de ces diverses activitéspeuvent être contacté-es.

LES ACTIVITÉS PERMANENTES:
Atelier d’expression et de création – spectacle de rue de présentation de la caravane et de ces luttes – soupes populaires et boulangerie, infokiosque et centre de médias alternatifs, expositions sur les divers lieux amis de la caravane – projections vidéo et vidéothèque, échanges de savoir sur des activités autonomisantes ( énergie, autoconstructions, autosuffisance alimentaire, secourisme…) ainsi que sur les modes d’organisation collective et l’autogestion – ateliers d’action directe – zone de gratuité et fripperie – création d’une gazette – encyclopédie de fiches pratiques – carpothèque ( banque de graines et semences paysannes, promotion de modes d’agricultures autonomes) – pharmacie alternative et herboristerie – journaux muraux – création d’espaces de débats, ateliers ou chantiers bricolage, mécanique, plomberie, électricité, maçonnerie, couture.

AUTRES IDÉES D’ACTIVITÉS NON-PERMANENTES:
atelier photo – chorale de chants détournés et popsong révolutionnaires – atelier sur l’histoire du capitalisme et des luttes sociales – détente, yoga, relaxation, assouplissement, accupressure – redécoration urbaine – esclade militante…

POURQUOI PASSER DU TEMPS DANS DES LIEUX ?
– découvrir, vivre ensemble, se faire des ami-es, faire de chouettes aventures – découvrir la gestion du quotidien, du personnel et les modes d’organisations collectives dans différents endroits et réseaux… – partager des savoirs et compétences, – proposer nos propres activités ou s’intégrer momentanément à des activités locales en cours – continuer à construire et aménager la caravane – faire une des cent choses ou chantier que le collectif local avait toujours rêvé de faire mais n’avait jamais pu faute de temps, matériel, personnes…

EQUILIBRE DANS L’ÉCHANGE…
On veut pouvoir transmettre une liste de ce que l’on peut faire, et expliquer par le biais de la gazette ce qui est réalisé à chaque étape par la caravane. Mais il est clair que nous ne nous voyons pas comme des prestataires de services. Nous souhaiterions être autant que possible sur un rapport égalitaire dans l’échange avec les collectifs qui nous acceuillent, qu’il y ait un travail de préparation mutuel et un intérêt réciproque. Nous souhaiterions en ce sens au possible que les groupiduEs acceuillantes puissent aussi nous faire part à l’avance de leurs compétences, envies et besoins.

FORMALISME ET PASSION – DU SUBTIL LIEN ENTRE PRÉPARATION ACHARNÉE ET SPONTANÉISME DÉBRIDÉ… Nous souhaiterions proposer à chaque étape : – des évènement décidés à l’avance et qui puissent être annoncés publiquement en tant que tel. – des évènements décidés et organisés sur place et plus à l’arrache au gré des envies communes entre caravaneureuses et groupes et personnes rencontrées. Les évènements décidés à l’avance seraient plutôt prévu en milieu de séjour, afin de laisser préalablement aux caravaneureuses la possibilité de s’installer, de se lier avec leurs acceuillant-es et de les impliquer dans ces évènements. Cela nous laisse aussi une certaine latitude, au gré des aventures, d’arriver plus tard que prévu ou de partir plus tôt. Les chantiers de construction conséquent sont typiquement des activités qui demanderont beaucoup d’organisation préalable.

LA CARAVANE VISE À FAIRE ÉTAPES DANS DES LIEUX EXTRÊMEMENT VARIÉS
projets ruraux – villages – camps d’actions – squats – zone autonome permanentes -chez des ami-e-s -chez des inconnu-e-s – dans des lieux encore inexistants que l’on peut aider à se créer- à la plage…

SORTIR DU GHETTO…
La caravane fera étape dans des lieux qui ne s’étiquettent pas précisément autour d’un engagement politique ou alternatif. On souhaite par ailleurs pouvoir au fil du parcours et entre deux grandes étapes, s’arrêter, un jour ou deux ou plus, dans des villages, le temps d’un spectacle, d’un débat, d’un atelier ou d’une bouffe populaire. Des éclaireureuses pourront y annoncer l’arrivée de la caravane et y créer des contacts préalables.

SORTIR DE LA TRIBU…
Si l’on n’est pas extrêmement vigilant-e-s, le fait de débarquer en collectif dans un lieu peut renvoyer un effet « tribu », impressioner et intimider les personnes chez qui l’on arrive, créer des barrières à la communication. On veut pas se réfugier dans une confortable « bande caravane » mais s’impliquer le plus vite possible, avec les gens du lieux dans leurs activités quotidiennes, ainsi qu’impliquer, suivant leurs disponibilités, les gens du lieu dans les diverses activités de la caravane.

PETITS ET GRANDS ESPACES….
A priori, la caravane, c’est un paquet de personnes qui débarquent dans votre vie et de l’espace nécessaire pour se poser. De ce point de vue, cela peut être difficile, pour des lieux collectifs relativement petits, de voir leur nombre de personne doubler pendant une, deux, trois semaines…. Des lieux urbains disposant d’espaces restreint ne devraient pour autant pas être exclus du parcours de la caravane. Il est de ce fait primordial que la caravane dispose d’une autonomie suffisante (dôme, tentes, cuisine collective) et trouve au coup par coup des solutions de terrains pour se poser.

SUIVRE LA CARAVANE, MÊME EN N’Y ÉTANT PAS…
On veut pouvoir envoyer régulièrement, aux contacts caravane, la gazette de la caravane et faire en sorte que les personnes des lieux dans lesquels on s’est arrêtés puissent venir après coup, si elles le souhaitent, aux réunions caravanes et y participer. On prévoit aussi une grande fête chaque année, et une adresse mail et postale fixe où les groupiduEs puissent nous contacter en permanence.

DE LA NON-SPÉCIALISATION ET DE L’ENGAGEMENT…
Il y aura des personnes référentes pour divers aspects de la caravane à chaque étape. Le but étant qu’elles tournent et d’éviter au maximum qu’une même personne soit référente pour trop de projets ou se rende indispensable sur un aspect clef de la caravane. Un processus d’échanges de savoir continu se mettra en place pour que tout-e-s les caravaneureuses puissent posséder les diverses compétences liées aux activités permanentes et les connaissances mécaniques, juridiques, médicales plus généralement utiles au fonctionnement d’un tel projet. Il s’agit bien sur, par ces processus, de lutter contre la spécialisation sur laquelle se basent les rapports sociaux et salariés dans la société capitaliste et notamment les rapports de dépendance qu’elle entraine.
Néanmoins, nous rejetons le spontanéisme total et revendiquons certains formes intermédiaires de spécialisation et de délégations précises de tâches : – pour se permettre d’approfondir et de se laisser aller à ses passions d’un temps ou de toujours – parce qu’avoir des référents clairs p