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[information libérée de la marchandisation / Ouest-France Nantes]
À Orvault, l’installation d’un camp de Roms dans un champ crée la discordeDes habitants du quartier de la Bugallière, à Orvault, près de Nantes, ont manifesté ce samedi 1er août contre l’installation d’un camp de Roms dans un champ riverain. Récit d’une impossible médiation.
- À Orvault, l’installation d’un camp de Roms dans un champ crée la discorde
Ouest-France le 02/08/2020 à 09h35 ( article complet)Des habitants du quartier de la Bugallière, à Orvault, près de Nantes, ont manifesté ce samedi 1er août contre l’installation d’un camp de Roms dans un champ riverain. Récit d’une impossible médiation.
Le ton monte et les conversations s’échauffent aussi vite que le bitume sous le soleil de l’avenue de la Bugallière, à Orvault, près de Nantes. À 15 h, ce samedi 1er août, une cinquantaine de riverains s’est réunie à quelques pas du camp de Roms, installé dans le champ voisin depuis le 11 juillet, à 23 h 30. Avec quelques pancartes, ils bloquent la circulation des bus.
D’un côté, 40 caravanes et 120 personnes qui ont élu domicile dans ce champ privé, faute d’aire d’accueil ou de solution de relogement. De l’autre, sur la route, les riverains qui réclament leur départ au plus vite. Quelques pierres, dix mètres d’herbe sèche et une tranchée creusée par la municipalité les séparent.
L’objet de la discorde ? « Les toilettes à ciel ouvert dans la forêt, les branchements illégaux, la java le soir jusqu’à pas d’heure, les chiens qui aboient la nuit… On voudrait pouvoir dormir », énumèrent les riverains de La Bugallière en colère. Sans compter le passé tendu avec d’autres familles Roms, venues s’installer au même endroit il y a deux ans. « On sait pertinemment que ce ne sont pas les mêmes personnes. Mais la confiance est rompue » , confie Rima, une voisine.
« On voudrait nous faire passer pour des racistes »
Neuf véhicules de police sont stationnés pour maintenir le calme. Les forces de l’ordre, comme les médiateurs conviés sur place, craignaient une escalade de la tension. Quelques jours avant, une invitation à une contre-manifestation pour soutenir les habitants du camp avait été glissée dans les boîtes aux lettres. Une bisbille sur fond de tract interposé s’ensuit. Mais ce samedi, la confrontation n’a pas eu lieu. Seules trois associations travaillant aux côtés des familles du camp se sont déplacées pour tenter d’instaurer le dialogue.
« On voudrait nous faire passer pour des racistes , déplore Rima. On est juste opposés à l’installation d’un camping sauvage, qu’ils soient Roms, peu importe ! ». À plusieurs reprises, certains voisins ont même tenté de tisser des liens avec les familles. « J’ai acheté des croquettes pour chien et de la viande, raconte un riverain. La colère n’est pas dirigée contre eux, on veut surtout alerter la mairie. »
Arrivées d’un terrain qu’elles occupaient à Saint-Herblain, les 120 personnes qui occupent le camp, dans des caravanes de fortune, comptent quitter le champ « avant le mois de septembre ». « Ils sont bien conscients de la tension qui règne, ils ne veulent pas rester, ils ont peur » , confie une bénévole de l’association Ceméa, qui accompagne les familles depuis plusieurs mois. De chaque côté de la tranchée, on s’accorde pour dire que la situation ne peut plus durer.
article d’origine : https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/orvault-44700/a-orvault-le-champ-de-la-discorde-6925596