Une expulsion indigne !

Le jeudi 17 août, les forces de police ont procédé à l’expulsion, dans
des conditions qui s’apparentent à une rafle, de près d’un millier
d’habitants qui occupaient depuis plusieurs années un bâtiment de la
cité universitaire de Cachan dans le Val de Marne.

Cette opération condamne ces personnes à une précarité encore aggravée
en terme de logement, de condition de vie, et, pour ceux qui sont sans
papaiers, d’accès à la régularisation. Parmi eux, 200 enfants sont, à
deux semaines de la rentrée scolaire, privés d’école.

Alors que se multiplient les expulsions d’immigrés et que la grande
majorité des enfants sans papiers scolarisés ne vont pas être
régularisés, cette expulsion est un signe de plus donné à l’électorat
du Front national qu’il s’agit de séduire à l’approche des futures
échéances électorales. Ainsi, les habitants de Cachan sont devenus les
otages des calculs électoraux de ministre de l’Intérieur et futur
candidat à la présidentielle.

Alors que la pénurie de logements est aujourd’hui patente et que
plusieurs millions de personnes vivent dans des conditions indignes, le
gouvernement choisit cyniquement, au nom de la « sécurité », d’expulser
les occupants d’un immeuble squatté. Il n’offre en échange qu’un
relogement provisoire d’un mois sachant parfaitement qu’au bout de ce
délai les familles se retrouveront à la rue.

L’Union syndicale Solidaires exige le relogement définitif des
expulsés, leur régularisation et l’arrêt immédiat des procédures de
reconduite à la frontière. Au-delà, c’est une véritable politique du
logement qu’il faut mettre en place par une politique volontariste de
construction de logements sociaux, de réquisition des logements vides
et par un contrôle strict par la puissance publique de l’évolution des
loyers.

Le 18 août 2006