Jeudi et vendredi des collégien-ne-s de Forcalquier, petit bled des alpes de haute-provence, ont organisé une grève et des actions contre le CPE, s’inscrivant ainsi à leur tour dans le grand mouvement de contestation national de ces temps-ci.

A l’aide de chaînes, quelques un-es bloquent le portail de l’entrée de leur collège jeudi matin très tôt, puis se planquent dans un près pas loin, où illes voient avec dépit le personnel du collège se radiner vers 7h et enlever les chaînes et les affiches collées à coté…

Illes se retrouvent tout de même quelques 200 (sur 600) à ne pas entrer dans le collège à 8h. Puis à descendre défiler dans la ville , interpellant les passants, les voitures… Une bonne demi-cinquaine d’adultes se joignent à eux, solidarité oblige.

Quelques heures plus tard, la mairie les reçoit, leur rappelle que les manifs, le mardi c’est permis, mais là on est jeudi, vous pourriez pas faire comme tout le monde…?? Eh ben non, illes peuvent pas.
Vers midi, illes se cotisent et raquettent quelques adultes pour manger ; certain-es tentent de convaincre ceux/celles restés à l’interieur du collège de les rejoindre pour continuer des actions l’après-midi.

Plusieurs idées sont lancées : bloquer la circulation à l’entrée du bourg, défiler encore… Finalement des tracts sont distribués pour lancer une manif’ le lendemain à 10h.

Le vendredi matin, certain-es élèves sont retenu-es par leurs parents chez eux, interdit-es de manif’… D’autres retournent en cours, par crainte des sanctions, pression des parents, retrait de la scène politique… C’est donc un groupe plus restreint, mais plus dynamique encore, qui se retrouve à 10h sur la place centrale avec musique, banderoles marrantes, les habits et le corps bardés de slogans anti-CPE. La solidarité massive des adultes est encore au rendez-vous, ils sont ce matin presque 10 à être avec.

Spontanément (ou longuement concerté e ?), une action se décide : des jeunes se plantent au milieu de la route principale et bloquent les voitures jusqu’à ce que le conducteur/la conductrice klaxonne en signe d’approbation. Cette action est très gaie, les gens dans les voitures sont souvent souriant-es, à chaque coup de klaxon des cris de joie retentissent… seul-es quelques irréductibles pro-CPE oseront ne pas klaxonner et se voient finalement relâché-es sous les huées. On peut imaginer que les autres ne sont pas forcément anti-CPE pour autant, mais commencent ainsi leur journée acclamé-es à bon compte !

Peu à peu des adultes se joignent à la bande (restant prudemment sur les bords de la route, mais bon, tout de même…), la solidarité bat son plein, ils sont bien douze, voire treize.

L’action ne faiblit pas jusqu’à midi, puis à nouveau, collecte et pique-nique dans les prés. L’après-midi, il fait si beau… un groupe encore plus restreint redémarre l’action, qui durera jusqu’à 16h, heure à laquelle les flics jugent que c’est décidément trop dangereux pour ces chers petits de rester là, au milieu de la route… et viennent remettre bon ordre dans tout ce joyeux bazar.

Certain-es determiné-es veulent continuer l’action la semaine prochaine, et jusqu’à ce que le CPE soit retiré. Illes se heurtent à plusieurs difficultés : les possibles sanctions du collège, les parents pas forcément d’accord, les cours qui pendant ce temps-là continuent… si seulement tout les collégiens pouvaient se joindre au mouvement… si seulement ceux/celles dejà impliqué-es réussissaient à bloquer le collège pour de bon !! Si seulement les adultes pouvaient se joindre au mouvement pour de bon…

Mais quelle que soit la suite de l’histoire, et même si elle se termine là, c’est déjà une belle victoire : Forcalquier, premier collège à rejoindre le mouvement