Suite à la mobilisation antifasciste du 25/02 dernier à Saint-Brévin, continuons à faire reculer l’extrême-droite si l’on ne veut pas qu’elle continue à menacer, brûler, insulter et violenter en impunité !

La nuit dernière, la maison et les voitures de Yannick Morez, le maire de Saint-Brevin, ont été incendiées probablement par des fascistes s’inscrivant dans le mouvement d’opposition local au centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA).

Le maire de Saint-Brevin, qui soutient le projet d’agrandissement du CADA dans la ville, est visé, tout comme le collectif des Brévinois attentifs et solidaires, par des menaces de morts provenant de groupes fascistes liés notamment au parti Reconquête (Zemmour) ainsi qu’à divers groupuscules de la région et au-delà.

Cette situation fait écho à ce qu’il s’est passé dans la ville de Callac fin 2022, où un projet similaire de CADA était en cours d’implantation : la mairie avait également été l’objet de menaces de mort, tout comme des journalistes de l’hebdomadaire du Centre-Bretagne Le Poher.

Après l’abandon du projet dans cette ville des Côtes d’Armor, l’extrême droite s’est attribuée la victoire et a fait de Saint-Brevin la nouvelle cible de ses combats racistes, nationalistes et xénophobes.

Le 25 février dernier, plusieurs groupes syndicaux et antifascistes se mobilisaient face à des militant.e.s d’extrême-droite, après le refus des organisations citoyennistes d’organiser leur manifestation au même moment que celle de l’extrême-droite.

Ce jour-là, des slogans et insultes racistes étaient proférés, accompagnés de saluts nazis, tandis que la police s’interposait entre l’extrême-droite et les militant.e.s antifascistes décidé.e.s à ne pas laisser les identitaires et nationalistes répandre leur haine sans conséquences.

Pendant que les fascistes osaient saluts nazis et prières de rue, les militant.e.s antifascistes étaient gazé.e.s et violenté.e.s par la police, prouvant encore que la police se range toujours du côté du fascisme.

En fin de compte, les fascistes sont venus en nombre restreint, grâce à la forte mobilisation et à l’importante communication antifasciste autour de cet évènement.

Gilbert Collard, figure de l’extrême-droite et parrain du collectif anti-CADA, a même annulé sa venue, et les différents articles de presse ayant fait suite à la journée de mobilisation évoquaient entre 200 et 500 militants présents, grand maximum.

Un score décevant pour les fascistes, compte tenu de l’ampleur de l’évènement annoncée par divers groupes fascistes (notamment Reconquête, Civitas, l’Action Française, Oriflamme (groupuscule néo-nazi de Rennes), Riposte Laïque, Breizh Info, le Parti de la France, la Caraque et Place d’Armes) qui en faisaient un rassemblement national symboliquement important.

Répétons-le : l’action antifasciste fonctionne. Elle dissuade et empêche l’extrême-droite de parader et d’agir tranquillement, ce que ne font pas les discours citoyennistes.

Récemment, on pouvait lire sur Mediapart que ” le peuple de gauche occupait le terrain à Saint-Brévin” dans un article intitulé : “À Saint-Brévin, la solidarité avec les réfugiés triomphe des fauteurs de haine” (par ailleurs d’un mépris total envers les militants antifascistes).

Ce genre de discours laisse penser que le combat est derrière nous, que les beaux discours ont eu raison des quelques préjugés qui trainaient dans le coin.

Il n’en est rien, et l’incendie de la maison de Yannick Morez montre bien que l’ardeur fasciste s’intensifie.

Ajoutons aussi que tous les médias ayant couvert l’évènement ont invisibilisé la mobilisation antifasciste, voire l’ont ridiculisée, comme Antoine Perraud sur Mediapart (https://www.mediapart.fr/journal/france/260223/saint-brevin-la-solidarite-avec-les-refugies-triomphe-des-fauteurs-de-haine).

Rappelons également qu’en plus de Callac et Saint-Brévin, d’autres communes sont visées par des mobilisations fascistes similaires : Saint-Lys (31), Grignon (78), Antibes (06), Belabre (36) Beyssenac (19)…

Si nous incitons à continuer de plus belle la magnifique mobilisation contre la réforme des retraites, n’oublions pas la loi Darmanin qui se cache juste derrière.

Si le vote de cette dernière a très récemment été reporté, elle a aussi été droitisée après son passage par la commission des lois du Sénat (voir cet article: https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/projet-de-loi-immigration-le-senat-durcit-largement-le-texte_215354.html).

Il y est notamment question de durcir à peu près toutes les conditions d’obtention de titres de séjours, de remplacer l’AME (aide médicale d’Etat) par une aide d’urgence uniquement, de faciliter les expulsions et de complexifier les conditions d’accès à la nationalité.

Contre l’État qui durcit sans-cesse les conditions d’accueil des personnes exilées et contre les fascistes  qui s’organisent et n’hésitent pas à menacer de mort et incendier délibérément des biens (et des humain.e.s) pour intimider, continuons à nous mobiliser à Saint-Brévin et partout ailleurs !

Ce samedi 25 mars, des manifestations contre cette loi fascisante sont organisées un peu partout en France. Pour l’abolition des frontières, l’accueil inconditionnel des personnes exilées et l’égalité des droits, battons-nous contre le cap de fascisation qui s’apprête à être franchi une fois de plus par la loi.

“C’est pas les migrant.e.s qui sont de trop c’est les réacs et les fachos” !