La Commune en danger
Catégorie : Local
Thèmes : AutogestionJustice
Lieux : Rezé
Le squat La Commune (Rezé), qui en est à sa troisième adresse dans ce quartier de Pont-Rouseau et a ouvert depuis avril une maison de quartier autogérée, est assigné au tribunal par le proprio, la collectivité locale (on n’ose plus écrire la commune) de Rezé, qui demande un expulsion sans délai, et qui n’a pourtant aucun projet pour la parcelle, ni immédiat ni dans les tuyaux.
Ironie du sort : l’asso qui occupe les batiments et le terrain du 17 rue de La Commune 1871 (maison d’habitation + hangar + jardin) s’appelle “Le Bien commun·e”. La justice ne comprenant pas ce que c’est que ce point médian et ce E derrière, a retenu comme nom “le bien commun”. C’est donc juridiquement le dossier “Ville de Rezé contre le Bien commun”…
Audience jeudi 12 janvier au TGI de Nantes, 9h30. Tous les soutiens sur place sont evidemment les bienvenus. Ce n’est pas une procédure relevant du droit au logement (il n’ y a pas officiellement de personnes hébergées) mais au nom de la prétendue insalubrité et de la dangerosité supposée du lieu, selon le même registre juridique qui sert à virer les caravanes de Rroms.
Mairie de Rezé contre association Le Bien Commun·e | communiqué de presse du 9 janvier 2023
Bien sûr, accaparer le mot « citoyen » n’est jamais très heureux.
Pratiquer le dialogue, en égalité, avec tou·tes, et notamment ceux et celles qui font au quotidien, c’est mieux.
C’est pourtant une équipe municipale issue d’une liste « citoyenne », qui, malgré ses promesses et sa légitimité électorale fortement covidée, demande aujourd’hui l’expulsion de la maison de quartier autogérée de Pont-Rousseau et attaque en justice l’association le Bien Commun·e et ses 28 coprésident·es (après avoir fait condamner l’association Vivre Autour de Lamour-Les Forges, avec laquelle elle prétend avoir un dialogue).
Il est assez malheureux qu’une municipalité qui s’est fait élire sur un alléchant programme participatif aille ainsi encombrer l’institution judiciaire en attaquant ses propres habitant·es au lieu de dialoguer.
Il est affligeant de méconnaître à ce point les qualités du quartier central de Rezé, dénigré, disqualifié, volontairement dégradé depuis des décennies, sous-doté et soumis à une intense spéculation immobilière, tout comme les évolutions positives de l’aménagement urbain (urbanisme transitoire, mixité sociale, mobilisation habitante, écologie urbaine, etc.) que de nombreuses villes de taille équivalente ou même plus petites mobilisent effectivement.
À la criée soutient le projet de maison de quartier autogérée de Pont-Rousseau, projet à la fois réel et expérimental, et se joint au rassemblement de soutien jeudi prochain 12 janvier 2023 à 9 heures devant le Tribunal de Grande Instance de Nantes.
Merci.