Manifestations du 7 mars contre le CPE : non au Contrat de Précarité et
d’Exploitation !

Le CPE contrat de première embauche, privant le jeune salarié de ses
droits les plus élémentaires, n’est qu’une étape de plus dans la
précarisation générale de la population vivant exclusivement de son
travail. Ainsi donc la boucle est presque entièrement bouclée : par le
CPE, concernant les jeunes, le CNE concernant les chômeurs, les
dispositions à l’étude concernant les seniors, ainsi que les projets
concernant l’apprentissage dès 14 ans où les plus de 50 ans, tous les âges
de la population se retrouvent dans une précarisation accentuée.

Cette précarisation générale profite intégralement au patronat qui a une
main d’œuvre à moindre coût. Le taux de chômage reste élevé en maintenant
artificiellement un marché du travail avec une demande d’emplois
supérieure à l’offre, ce qui garantit une  » paix sociale  » sous haute
vigilance du pouvoir politique. La surveillance des citoyens est ainsi
possible par un flicage généralisé de toutes les couches de la population.

Car c’est bien le pouvoir politique qui a institué la précarisation
générale par son arsenal législatif pour le plus grand profit du MEDEF. Le
pouvoir en place poursuit d’ailleurs sa politique destructrice, en
instituant également la précarisation des fonctionnaires, à grands coups
de privatisations et de contractualisation des agents de la fonction
publique. Ainsi les besoins les plus fondamentaux de la population, tels
que la santé, l’éducation, la communication, l’énergie et les transports,
se retrouvent aux mains d’investisseurs privés, motivés par le seul
profit. La démonstration est faite à ceux qui en doutaient encore : le
pouvoir politique est la courroie de transmission du capitalisme.

La précarisation généralisée ne profite donc qu’au capitalisme, et ce
n’est pas en essayant de lui donner un  » visage humain « , n’en déplaise à
la gauche parlementaire, ainsi qu’aux syndicats institutionnalisés, que
les choses changeront fondamentalement pour l’ensemble de la population.
De façon globale, le salariat est indissociable de la précarité, ils vont
de pair depuis toujours, puisque le capitalisme a besoin d’une marge de
manoeuvre pour faire pression sur les salaires.

Impossible donc d’envisager une porte de sortie de la précarité sans
envisager à terme l’abolition du salariat, donc l’égalité économique et
sociale, et la gestion par les travailleurs, les usagers, etc… des
outils de production et de distribution (l’autogestion). Le capitalisme
est l’ennemi des gens qui ne vivent que des revenus de leur travail, s’en
émanciper est une mesure de survie.

La mise à bas du capital, et de ses valets ne se fera que par l’action
directe des individu-e-s eux-mêmes. Cette action directe peut déjà
commencer par la mise en pratique de rapports solidaires concrets :
augmentations uniformes des salaires et non au pourcentage, demandes
d’égalité des droits dans et hors l’entreprise,… Il est grand temps que
chacune et chacun reprenne ses affaires en main en ne confiant plus ses
intérêts aux politiciens professionnels de tous bords, ni aux
bureaucraties syndicales plus soucieuses de leur image médiatique que des
intérêts des travailleurs qu’elles sont sensées représenter.

Fédération anarchiste

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