Lettre ouverte des élèves de l*Institut d*Etudes Politiques,

Collectif d*étudiants de l*Institut d*Etudes Politiques de Rennes, nous souhaitons affirmer notre indignation face à la loi «sur l*égalité des chances», adoptée le 10 février sur une question de confiance du Premier ministre Dominique de Villepin. Hormis les conditions de l*adoption du texte, qui procède d*un coup de force de l*exécutif, le contenu du projet est intolérable.

Le CPE (Contrat Première Embauche) nous est présenté comme une avancée mais marque l*institutionnalisation d*un grand nombre de régressions. Pendant deux ans, l*employé sera en effet corvéable par son employeur et ne pourra contester cet état de fait sans risquer de se retrouver sans emploi. Impossible donc de se projeter dans l*avenir.

Nous avons déjà pu constater les dégâts du CNE (Contrat Nouvelle Embauche), les plaintes de salariés licenciés sans raison valable s*accumulant de jour en jour. Le CPE ne fera que généraliser un peu plus cet état de fait, d*autant plus que le gouvernement projette explicitement, à terme, de fusionner CPE et CNE dans un contrat unique, transformant en norme ce qui était une exception. Cela revient à démanteler le droit du travail.

Ont été réalisées un certain nombre de mobilisations: grèves, blocages et autres actions démocratiquement décidés. Une coordination nationale, réalisée à Rennes le samedi 18 février, a réuni les représentants de 35 établissements venus de la France entière. Elle a abouti à un appel national à la manifestation jeudi 23 février, mardi 28 février et mardi 7 mars. Une nouvelle concertation est d*ores et déjà prévue pour le samedi 25 février à Toulouse. Le mouvement qui se déroule actuellement est donc réfléchi et déterminé.

Nous affirmons notre soutien à cette mobilisation et demandons à tous ceux, étudiants, lycéens, salariés, chômeurs, employeurs qui voient dans le CPE et le CNE une nouvelle étape dans la précarisation de l*emploi, de se mobiliser aux côtés des étudiants de France, pour faire comprendre qu*accroître la précarité n*est pas le bon moyen pour réduire le chômage.

Voté en Assemblée Générale le mardi 21 mars 2006