Scandale ofup/firstream : réponse à charaix, pdg de l’ofup
Catégorie : Global
Thèmes : Archives
Lieux : NantesRennes
L’UNI (La « droite universitaire ») a publié mercredi 12 octobre, sur son site Internet, une interview de Philippe Charaix (http://www.uni.asso.fr/article.php3?id_article=424). Depuis le printemps 2005, la Fédération syndicale étudiante (FSE) mène une campagne nationale pour obtenir l’interdiction de l’OFUP à l’intérieur des Universités. Les pratiques scandaleuses de l’OFUP sont expliquées en détail sur le site Internet de la FSE Paris I : http://oxygenefse.free.fr/ofup.htm ; notre dossier va d’ailleurs s’enrichir très prochainement avec de nouvelles révélations sur l’opération « Axa-Banque » menée par l’OFUP dans les Universités.
Pour le moment, nous ne pouvons laisser les propos de M. Charaix sans réponse. L’UNI a décidé d’offrir une tribune à M. Charaix ; nous regrettons que les militants de l’UNI n’aient manifestement pas lu notre dossier. Cela leur aurait permis, de poser des questions précises, au lieu de servir de faire valoir à M. Charaix.
Avant de répondre sur le fond, quelques précisions sur le parcours professionnel de M. Charaix. M. Charaix est devenu PDG de l’OFUP en mars 2005. Celui qui se présente comme le Monsieur Propre de l’OFUP, qui affiche sa fierté pour ce qu’il présente comme sa noble mission (apporter la presse dans les campus), est un converti de fraîche date. Jusqu’en mars 2005, il a fait toute sa carrière dans les grands groupes commerciaux, notamment les groupes de télécommunication. Celui qui se présente dans Les Echos du 1er avril (mais peut-être était-ce une blague ?) comme un professionnel des Télécoms, était en effet un dirigeant de Neuf Telecom juste avant de devenir président de l’OFUP. Il est donc particulièrement bien placé pour connaître le partenariat entre Neuf Telecom et Firstream / OFUP grâce auquel les vendeurs de l’OFUP vendaient en 2004 des abonnements Neuf Telecom aux étudiants. Son compère Jean-Christophe Chopin, PDG de l’OFUP, lui transmet ensuite son mandat.
Apportons maintenant des réponses précises au plan de communication de M. Charaix.
1) Le vente de produits hors presse
M. Charaix ne dit pas un mot sur la vente de produits hors presse de l’OFUP. Pourtant, ces activités n’ont pas manqué. L’OFUP a maintes fois monnayé auprès de différentes entreprises son réseau étudiant acquis grâce à sa vitrine « presse ». La vitrine « presse » a servi d’hameçon pour intéresser les étudiants, et, à partir de là, essayer de leur vendre divers produits : abonnements Canal +, produits de téléphonie, produits bancaires, etc.
Toutes ces activités « hors-presse » – très rentables – ont été pratiquées sans aucune autorisation des Universités. En outre, à aucun moment, les éditeurs de presse n’ont été consultés sur ces pratiques : leur nom a été associé, sans leur consentement, aux diverses marchandises que l’OFUP vendait sur les universités. Est-ce cela que M. Charaix appelle la « collaboration étroite avec les éditeurs » ?
2) Les campagnes d’affichage à l’intérieur des universités pour le compte de sociétés commerciales
Il suffit de consulter les liens suivants (http://mbr.m6.fr/direct.htm, http://mbr.m6.fr/impact.htm) – voir : http://oxygenefse.free.fr/jour/juin2005/ofup-complements.htm -, pour voir comment Firstream vend son réseau étudiant aux entreprises. « Bénéficiez de la puissance de l’OFUP pour vos opérations de promotion terrain » dit une des annonces ! Autrement dit, l’OFUP dit aux entreprises : vous n’avez pas le droit de pénétrer dans les universités ; nous avons la solution : passez par l’OFUP ! Nous vous faisons profiter de notre statut exceptionnel !
Ainsi, Firstream va jusqu’à « vendre » les murs des universités pour un affichage publicitaire aux entreprises telles que GILLETTE, ou L’OREAL, et embauche à cet effet des étudiants en CDI sous le titre de « diffuseur local ». Bien entendu les bénéfices engendrés ne profitent qu’à FIRSTREAM (et pas aux universités).
A l’Université de Rennes I, ce sont ces pratiques en particulier qui ont conduit la direction de l’Université à expulser l’OFUP.
3) Quand M. Charaix appelle « conseils » la technique de vente forcée !
Selon M. Charaix, la mission des vendeurs OFUP est de fournir des « conseils personnalisés » aux étudiants, afin que les étudiants choisissent les abonnement dont ils ont réellement besoin.
La réalité est diamétralement opposée. Aux « réunions d’initiation aux techniques de vente », les formateurs transmettent une version bien particulière du « conseil » (nous nous sommes procurés les documents des formateurs). Ils apprennent par exemple comment « traiter les objections » des étudiants :
« Objectif : comprendre et lever les dernières réticences. Enjeu : rassurer le client. Moyens : poser des question ouvertes ; reformuler. Conseil : être rassurant ; positif »
Le lecteur de bonne foi l’aura compris : il ne s’agit pas de conseil, mais de technique de vente forcée. Les vendeurs OFUP utilisent plusieurs techniques pour « forcer » la vente :
– la technique de « l’ascendance universitaire » : il s’agit il s’agit d’utiliser le prestige de l’institution universitaire pour inspirer confiance à l’étudiant. L’OFUP fait tout pour apparaître aux yeux des étudiants, comme une étape légitime et obligatoire de l’inscription pour tout étudiant soucieux de ses études.
– la technique de culpabilisation : le vendeur doit convaincre l’étudiant que si il veut réussir, il faut qu’il s’abonne à des revues spécifiques à sa filière. Le vendeur n’hésitera pas à lui dire qu’il n’y a pas de manuel fourni à la fac, et que pour s’en sortir lire régulièrement une revue est indispensable. Il s’agit de profiter de l’ignorance et de la vulnérabilité du nouvel étudiant pour faire du chiffre. On est là encore très loin de la quasi-mission de « service public » qui justifierait la présence de l’OFUP dans les universités.
L’utilisation de ces techniques doit permettre de vendre, non pas 1, mais un « pack » d’abonnements. Dans le catalogue national, les packs de 2-3 revues pullulent (localement, des packs ont été vendus avec encore davantage de revues, comme à l’IEP de Grenoble, avant l’interdiction de l’OFUP). Les packs sont très chers : ils peuvent atteindre jusqu’à 195,50 euros (pack architecture). Pour plus de détails, http://oxygenefse.free.fr/jour/juin2005/ofup-complements-2.htm.
Alors que les conditions de vie des étudiants sont de plus en plus difficiles, que les aides sociales stagnent alors les frais augmentent (hausse des frais d’inscription, frais d’inscription complémentaires, etc.), les dirigeants de l’OFUP n’ont qu’un seul but : le profit par tous les moyens.
4) A « l’écoute des universités » et de leurs « exigences » ?
Philippe Charaix se dit à « l’écoute des universités » et de leurs « exigences ». On croît rêver !
– L’OFUP a-t-elle demandé l’autorisation des universités pour vendre des produits bancaires ou de téléphonie ?
– L’OFUP a-t-elle demandé l’autorisation des universités pour faire la promotion, en juillet 2005 dans les universités, du Firstream Pass ?
– Les présidents de l’Université attendent des vendeurs OFUP qu’ils conseillent les étudiants. L’OFUP a-t-elle demandé l’autorisation des universités pour vendre des « packs » au moyen d’une technique de vente « forcée » et manipulatoire ?
A toutes ces questions, la réponse est NON. M. Charaix tente de séduire et de rassurer les présidents d’universités, car il sait que ses profits dépendent de leur autorisation. Mais les faits sont têtus, et les Universités commencent à prendre conscience des pratiques réelles de l’OFUP et de l’abus de confiance dont elles sont les victimes.
Déjà 11 Universités ont arrêté totalement leur collaboration avec l’OFUP : Nantes, Rennes I et II, Le Mans, Poitiers, Montpellier I, II, III, Grenoble I et II, Paris IV. Par ailleurs, des dizaines de lycées ont aussi expulsé l’OFUP.
5) Travailler à l’OFUP : une « chance » pour les étudiants … ou pour leurs exploiteurs ?
Philippe Charaix nous fournit une présentation idyllique des conditions de travail et de rémunération des étudiants travaillant pour l’OFUP. A ces belles paroles, opposons les faits.
Les étudiants de l’OFUP ne touchent aucun salaire fixe. Un des étudiants qui a travaillé pour l’OFUP en septembre 2004 a touché 161.50 euros pour 4 mois de travail ! (Voir l’intégralité de son témoignage sur http://oxygenefse.free.fr/jour/juin2005/temoignage-ofup-x.htm). De façon générale, les vendeurs qui prendraient le temps de conseiller les étudiants, seraient pénalisés. La rémunération étant strictement proportionnelle aux ventes, les vendeurs n’ont pas le choix.
Par ailleurs, l’OFUP ne fait rien pour tenir compte des horaires de cours des étudiants. Les étudiants sont bien souvent obligés de travailler pendant leurs heures de cours, comme en atteste également le témoignage que nous avons mis sur notre site : http://oxygenefse.free.fr/jour/juin2005/temoignage-ofup-x.htm
6) Le conception humaniste du management selon M. Charaix
M. Charaix cherche à apitoyer les présidents d’université : si vous interdisez l’OFUP sur votre université, vous aurez sur la conscience le licenciement de nos « 46 collaborateurs ».
Ce que M. Charaix oublie de raconter, c’est comment il a traité les salariés OFUP de l’équipe de Nantes. Dès son arrivée, au printemps 2005, il a licencié toute l’équipe de Nantes, des salariés ayant de nombreuses années d’ancienneté. Ce traitement « social » lui a valu un reportage sur « France 3 Ouest ».
M. Charaix est bien mal placé pour nous faire pleurer sur les salariés de l’OFUP dont il a démontré par le passé toute la considération qu’il leur portait. C’est M. Charaix qui doit aujourd’hui rendre des comptes aux présidents d’universités, aux étudiants, et aux anciens salariés de l’OFUP. Les soudaines pulsions humanistes de M. Charaix ne tromperont pas les personnes informées.
CONCLUSION
Contrairement à ce que nous affirme M. Charaix, les grands perdants de cette campagne ne sont pas les étudiants ou les éditeurs, mais les dirigeants et actionnaires de l’OFUP. Et c’est cela qui le préoccupe.
L’OFUP, racheté par Firstream à prix d’or, perd chaque jour de sa valeur. En cinq ans, par des pratiques honteuses, Firstream a dilapidé le capital de confiance de l’OFUP.
Derrière les discours rassurants, Firstream / OFUP poursuit sa fuite en avant : les packs, les techniques de vente forcées sont toujours d’actualité, et les replis tactiques ne tromperont plus personne.
Les pratiques réelles de l’OFUP sont désormais dévoilées au grand jour. Les présidents d’université doivent en tirer les conséquences, et protéger les étudiants de ces vautours.
Nous lançons un appel à toutes les organisations syndicales de l’enseignement supérieur à nous rejoindre dans le combat pour chasser l’OFUP de toutes les Universités de France.
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