Nouvelles attaques contre des anarchistes en italie
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Nouvelles attaques contre des anarchistes en Italie
On se souvient que l’Etat italien avait frappé des compagnons de plusieurs villes (Pise, Gênes, Cagliari, Lecce, Rovereto, Rome-Viterbo) en été 2004 (1). Trois des anarchistes visés par l’ « opération Cervantes » du 27 juillet 2004 sont incarcérés depuis bientôt dix mois (Marco Ferruzzi, David Santini, Simone del Moro) tandis que le quatrième (Sergio Maria Stefani) est en résidence surveillée depuis peu. Quant à ceux visés dans le cadre de l’enquête sur les COR (cellules d’offensive révolutionnaire) à Pise, trois sont embastillés : Alessio depuis le 7 juin 2004, Willy depuis le 30 juillet 2004 et Francesco depuis le 11 mai 2005 à Barcelone, après neuf mois de clandestinité. Les 11 compagnons mis en examen dans cette enquête pour association subversive passeront les 23-24 et 27 mai prochains au tribunal de Florence pour les audiences préliminaires.
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Jeudi 12 mai 2005 à l’aube a débuté l’opération « Nottetempo » : 150 policiers de diverses unités (coordonnées par la direction centrale de la police antiterroriste) mènent près de 16 perquisitions d’habitations et de locaux dans toute l’Italie (Lecce, Aoste, Turin, Trente, Trieste, Chieti, Cagliari, Taranto, Catania). Cinq anarchistes de Lecce sont arrêtés pour association subversive (art. 270bis) : Saverio Pellegrino, Salvatore Signore et Cristian Paladini sont immédiatement incarcérés, Marina et Annalisa sont placées en résidence surveillée. Huit autres sont laissés en liberté mais mis sous enquête avec le même chef d’inculpation et deux autres sont sous enquête pour manifestation non autorisée.
Cette opération sur requête du procureur Giorgio Lino Bruno et signée par le juge d’instruction Antonio del Coco se base sur des micros placés dans les maisons, des écoutes téléphoniques et un émetteur GPS placé dans la voiture d’un compagnon. Les cinq anarchistes de Lecce sont incarcérés parce que le procureur les accuse d’une longue liste de délits commis dans cette ville en 2003 et 2004 : de nombreux tags, l’incendie du portail de la cathédrale le 11 juin 2003, le sabotage de plusieurs distributeurs automatiques de billets de la BancaIntesa (qui gère les comptes du centre de rétention du coin), celui de plusieurs pompes à essence Esso (qui fournit les troupes en Irak), le cocktail molotov contre la maison de la sœur de Cesare Lodeserto (curé gestionnaire du centre de rétention) le 17 août 2004, des dégâts contre Benetton (qui exproprie les Mapuche en Argentine) le 31 décembre 2003, des manifestations illégales et des incitations à la révolte dans le centre de rétention. Bref, de nombreux actes de révolte souvent anonymes qui ont pu perturber l’ordre de cette ville. La maire (Alleanza Nazionale, parti ultra-droite de la coalition gouvernementale), Adriana Poli Bortone, a aussitôt salué dans les journaux « une intervention qui restituera de la sérénité aux gens qui veulent vivre dans l’ordre et le respect des règles démocratiques ». L’association subversive est, elle, basée sur des réunions contre les centres de rétention ou les prisons.
Cette opération se déroule dans un contexte marqué à la fois par des luttes contre le centre de rétention « Regina Pacis » de Lecce (à commencer par les immigrés eux-mêmes qui ont multiplié révoltes et évasions) et dans toute l’Italie : ce même 12 mai à Turin par exemple, la police a froidement tué deux sénégalais lors d’une de ses rafles quotidiennes dans les quartiers tandis qu’une jeune slave se suicidait dans la prison de les Vallette et le 20 mai a éclaté une révolte dans le centre de rétention de cette ville (situé corso Brunelleschi). La solidarité avec les compagnons arrêtés s’est immédiatement traduite par un petit rassemblement informatif à Turin, une manifestation sous le centre de rétention de Bologne avec une dédicace aux copains et une manifestation sauvage à Lecce qui a bloqué le trafic routier. Une seconde est prévue à Lecce le samedi 21 mai suivi de débats le lendemain, et un concert de solidarité à Taranto.
Pour leur écrire :
nom
Casa Circondariale
Borgo S. Nicola, 119
73100 Lecce (LE)
Italia
Un compte est ouvert : c.c.p. N° 56391345 au nom de Marina Ferrari
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Jeudi 19 mai, la police mène l’ « opération Fraria » en effectuant 56 perquisitions, principalement en Sardaigne, mais aussi à Viterbo, Rome, Gênes et Foggia. 26 personnes sont mises sous enquête pour « association subversive » (art. 270Bis), « propagande et apologie subversive » et sept sont immédiatement arrêtées et mises en résidence surveillée. Toutes sont accusées d’être « militants ou adhérents » du centre de documentation anarchiste de Cagliari, Fraria. Ceci pour l’association subversive. L’enquête part de l’incendie du siège électoral de Forza Italia (parti de la coalition gouvernementale, auquel appartient Berlusconi) le 12 juin 2004 à Quartu Sant’Elena pendant les élections européennes et régionales. Trois des sept arrêtés (Carlo , Luca et Vinico) avaient avaient déjà passé 40 jours en prison, et 9 mois en résidence surveillée avant de passer en avril 2005 au régime du pointage au commissariat, accusés de ce même incendie. Les quatre autres sont Roberto, Caterina, Licia et Paolo.
Solidarité active avec les compagnons. Feu aux centres de rétention et aux prisons !
(1)Voir a-infos du 30 juillet 2004 et la brochure Un été italien, textes sur la répression anti-anarchiste, par Quelques complices sans patrie, janvier 2005, 32 p. (disponible sur le site de l’Agence de presse associative : http://apa.online.free.fr).
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