Comme ca on peut la renvoyer sans l’ouvrir… en barrant l’adresse et en
mettant : « retour a l’envoyeur »

Matignon, le 10 juin 2003

Madame, Mademoiselle, Monsieur,

Il est de mon devoir de m’adresser à vous pour vous dire la vérité sur
votre retraite. Le sujet est grave car il concerne le bonheur auquel chacun
a droit au terme de sa vie professionnelle.

J’ai dû engager un projet de réforme nationale car nous allions tout droit
vers l’effondrement de votre retraite, comme de celle de tous nos
compatriotes.

En effet, après 2006, les actifs, qui cotisent, seront de moins en moins
nombreux alors que les retraités qui perçoivent les pensions seront, eux,
de plus en plus nombreux.

L’avenir de votre retraite n’était pas financé à ce jour.

Mon gouvernement a négocié avec les partenaires sociaux, tous ces derniers
mois, une réforme qui, après avoir été améliorée par certains d’entre eux,
est maintenant en discussion au Parlement, lieu de la représentation
démocratique nationale.

C’est une réforme sage car elle est progressive. Elle sera mise en œuvre
sur de nombreuses années d’ici à 2020.

C’est une réforme juste car la durée de cotisation permettra
l’harmonisation entre tous les Français.

C’est une réforme sociale car les petites retraites seront augmentées.

C’est une réforme solidaire car, pour la première fois, ceux qui ont
commencé à travailler très jeunes, à 14, 15 ou 16 ans, pourront partir
avant l’âge de 60 ans.

En bâtissant cette réforme, avec l’ensemble de mes ministres, j’ai la
conviction d’avoir protégé votre avenir sans reporter le problème sur vos
enfants. La France se donne ainsi les moyens de sauver son système social,
l’un des meilleurs du monde.

Pour cela, il nous faut à la fois le courage de l’avenir et l’attachement à
la France.

J’ai confiance.

Le premier ministre

mention manuscrite « Sincèrement à vous » et signature