Les 2, 3 et 4 mai prochains, le groupe « Colombie » du CICPR[1] et la CIMADE de Nantes accueillent une délégation des peuples indigènes colombiens qui fait une tournée en Europe pour faire connaître leur situation critique et rechercher des soutiens auprès des institutions politiques et auprès des simples citoyens.

Un programme de rencontres avec des élus est prévu et nous organisons aussi une réunion ouverte au public :

Le mardi 3 mai à 20 H 30

à la Maison des Citoyens du Monde

8 rue Lekain 44000 NANTES
(près de Cosmopolis)

Vous y êtes cordialement invités.

Quelques mots sur la situation des peuples indigènes en Colombie

Représentant à peine 2 % de la population totale de Colombie, les 84 peuples indigènes identifiés occupent 712 « réserves indigènes » qui couvrent environ 30 % du territoire, ce qui représente des enjeux considérables. Leurs droits collectifs sur ces territoires leur sont en principe reconnus par la Constitution colombienne de 1991, et ils jouent un rôle écologique important en protégeant ces territoires d’une exploitation intensive, mais ils sont aujourd’hui menacés par ce qu’ils qualifient de « nouvelle invasion » avec la mise en place de la ZLEA (Zone de libre-échange des Amériques). Le gouvernement URIBE est, de tous les pays de l’Amérique du sud, le meilleur soutien de cette politique qui concilie très bien le libéralisme économique et le paramilitarisme autoritaire et destructeur des libertés fondamentales.

Ils sont aussi des victimes de la guerre civile colombienne et refusent en général de prendre parti entre les belligérants (armée et paramilitaires d’un côté, guérillas de l’autre), tout en étant obligés d’assurer leur propre protection en créant des « gardes indigènes », car l’Etat colombien n’assure pas cette protection. Les formes de résistance qu’ils développent sont pacifiques et fondées sur leurs pratiques communautaires. Ils défendent leurs langues. Pour eux, la terre qu’ils considèrent comme leur mère ne peut être un objet de commerce, et ils sont donc en conflit avec les multinationales qui cherchent à les exproprier des zones pétrolifères, minières ou stratégiques pour les mégaprojets qui pullulent.

Le 3 mai, des représentants des peuples U’was, Kankuamos, Emberas… nous expliqueront leur combat (traduction assurée).

[1] CICPR : Centre international de culture paysanne et rurale dont le siège social est à la mairie de Treffieux. Une association qui cherche à mettre en valeur la culture paysanne, tout en développant des liens de solidarité avec les paysans du Sud.