La commune de paris de 1871 nationalisa les biens religieux
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Le 20 mars 1871, à Paris comme à Versailles, le Comité Central comme le gouvernement s’organisent. Les maires d’arrondissement et les députés de la capitale tentent une première conciliation par une série de propositions de lois lors de la séance de l’Assemblée.
Le Journal Officiel passé au main du Comité Central de la Garde Nationale (et qui n’est pas encore divisé entre JO « de la Commune » et JO « de la République ») annonce des élections communales pour le 22 mars.
Le Cri du Peuple, journal de Jules Vallès interdit le 12 mars 1871, reparait. « Une nouvelle révolution pacifique et fière vient de s’accomplir. » se félicite Vallès qui est contre une attaque sur Versailles: « Si Paris a le droit de disposer de lui-même il ne peut disposer de la France »
Le 21 mars alors que les maires d’arrondissement et des députés de Paris croient encore une conciliation possible, le gouvernement de Thiers s’arme contre Paris. L’état de siège est proclamé dans le département de Seine-et-Oise (actuels Hauts-de-Seine et Yvelines).
Le 24 mars 1871 le Comité central de la Garde Nationale reprend le contrôle des quartiers bourgeois en dissidence depuis deux jours. Les maires et députés acceptent les élections communales du 26 mars ou fuient à Versailles. Paris peut se préparer à voter pour la Commune.
A la nouvelle du soulèvement de quelques bataillons bourgeois et leur installation dans les mairies des Ier, IIème et VIème arrondissement, Thiers tente d’encourager un îlot de résistance dans Paris. Il nomme le vice-amiral Saisset à la tête de la Garde Nationale de la Seine. Thiers continue à promettre des élections pour Paris mais quand les députés républicains proposent de fixer la date d’un vote le 28 mars pour la Garde Nationale et le 3 avril pour la municipalité… il renvoie en commission. Il veut surtout gagner du temps.
Pour reprendre la situation en main le Comité Central de la Garde Nationale remplace le fantasque Lullier par des hommes qui ont prouvé leur valeur le 18 mars. Brunel, Duval et Eudes sont chargés de reprendre les mairies occupées par les partisans de Versailles. Brunel se présente avec 600 gardes nationaux et de l’artillerie devant la mairie du Ier arrondissement. Aucun coup de feu ne sera tiré. La fraternisation entre gardes nationaux est immédiate. Même chose devant la mairie du IIème où il se rend ensuite. Au soir du 24 mars 1871 les négociations aboutissent, les maires acceptent les élections du 26 mars et y apportent leur soutien. Les plus opposés quittent Paris pour Versailles emportant avec eux l’amiral Saisset, troisième général de la Garde Nationale démissionnaire en une semaine.
Le 26 mars 1871, jour de vote! Une semaine à peine après la tentative de coup de force du gouvernement du traître arriviste Adolphe Thiers, Paris élit sa Commune. Quatre-vingt-douze postes de Conseillers sont à pourvoir par un scrutin de liste par arrondissement. Si la campagne a été courte elle a été libre, les maires opposés à la Commune ont pu se porter candidat. Le vote se fait dans le calme et librement d’après tous les témoignages. L’élection d’un conseil municipal est une vieille revendication à Paris. Avec 229 167 votants l’élection du 26 mars est une réussite. Le gouvernement appelait à son boycott. Un grand nombre de parisiens ont quitté la ville depuis la fin du siège (plus de 60 000) et il y a eu une fuite massive de l’administration civile et militaire depuis le 18 mars.
Les soutiens à la Commune obtiennent une large majorité! Le Comité Central voit 15 de ses membres élus (tous ne se présentaient pas). Succès aussi pour l’Internationale dont 15 membres rentrent au conseil communale alors que l’organisation avait été marginalisée depuis le 18 mars. Le « parti des maires », opposé à la Commune, compte une quinzaine d’élus. Ils sont concentrés dans les Ier, IIème, IXème et XVIème arrondissements (ceux où s’étaient concentrée la résistance au Comité Central entre le 22 et le 25 mars).
Dans le reste de Paris le soutien à la Commune est massif ce qui exclut des figures pourtant populaires comme Georges Clémenceau qui n’obtient que 752 voix dans le XVIIIème. Au delà du succès en lui-même le vote du 26 mars est une révolution sociologique. Le Conseil de la Commune va compter 33 ouvriers, une douzaine d’employés, un nombre équivalent de journalistes, 5 petits patrons. Une assemblée populaire mais strictement masculine (comme le vote). Citons pour conclure Jules Vallès, fou de bonheur dans son Cri du Peuple: « Quelle journée! […] patrie de l’honneur, cité du salut, bivac de la Révolution! Quoi qu’il arrive, dussions-nous être de nouveau vaincus et mourir demain, notre génération est consolée! »
Le 28 mars 1871 la Commune est proclamée! Devant la foule rassemblée et cent bataillons de la Garde Nationale les nouveaux élus se présentent, écharpe rouge en sautoir. Le peuple de Paris présent répond unanimement: « Vive la Commune! ». C’est Ranvier, l’un des 15 membres du Comités Central élus à la Commune, maire proscrit du XXème arrondissement, qui prend la parole: « Le Comité Central remet ses pouvoirs à la Commune. Au nom du peuple la Commune est proclamée! » On joue la Marseillaise et le Chant du départ.
Le 30 mars 1871 le premier numéro du Journal Officiel de la Commune de Paris est publié. Il contient les premiers décrets votés par la Commune et la composition de son « gouvernement ».
Les premières mesures prises par les nouveaux élus répondent aux revendications édictées par Eugène Varlin dès le 19 mars: réorganiser la Garde Nationale et combattre la détresse sociale alors que l’économie parisienne est bloquée depuis sept mois.
Les délégué.e.s de la Commune votent la fin de la conscription, système détesté par les pauvres car inégalitaire (on peut se payer un remplaçant si on tire un mauvais numéro). La Garde Nationale est la seule force armée autorisée dans Paris.
Le 31 mars 1871, la Commune décrète: « Considérant que le drapeau de la Commune est celui de la république universelle; Considérant que toute cité a le droit de donner le titre de citoyen aux étrangers qui la servent; La commission […] propose l’admission du citoyen Frankel. »
Nouvelle rassurante pour les Parisiens le 31 mars 1871. La Commune décrète que la foire au jambon devant se tenir les 4, 5 et 6 avril 1871 aura bien lieu sur le boulevard Richard-Lenoir.
Le 2 avril 1871, l’armée de Versailles lance une première attaque contre les positions de la Commune à Courbevoie. Largement inférieur en nombre (500 fédérés font face courageusement à plus de 3 000 soldats) les gardes nationaux doivent reculer derrière le pont de Neuilly.
le 2 avril 1871 au soir, les délégués de la Commune votent à la demande de Félix Pyat la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Le budget des cultes est supprimé. Les biens non dédiés au culte de l’Eglise sont déclarés « propriétés nationales ».
Le 3 avril 1871 la marche sur Versailles des bataillons de la Commune se termine en déroute. Repoussés partout les fédérés comptent des dizaines de tués (dont nombre sont fusillés après s’être rendus), 1500 prisonniers et deux généraux exécutés: Gustave Flourens et Emile Duval.
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