Courant alternatif #308 – mars 2021
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Global
Thèmes : Logement/squatMédias
Au sommaire :
ÉDITO page 3
SOCIAL
pages 4, 5 20 mars, Marche des solidarités
SOLIDARITÉ?
pages 6,7 Sans frontières rubrique
SOCIÉTÉ POLICIÈRE
page 8, 9, 10, 11 Abolir la société policière
BIG BROTHER pages 12,13
DOSSIER SOCIAL
pages 14, 15, 16 Télétravail, une rupture ?
BRÈVES ÉCONOMIQUES page 17
LUTTES SOCIALES
pages 18, 19, 20 EDF démantelé ?
CORONAVIRUS
pages 21,22 Razzia des vaccins
MOUVEMENTS SOCIAUX
pages 23, 24, 25, 26 Chronique d’un squat d’exilés à Lyon
EN DÉBAT
pages 27, 28, 29 L’inceste, mai 68 et le patriarcat
NOTRE MÉMOIRE
pages 30, 31 Les femmes dans la Commune de 1871
INTERNATIONAL
pages 32, 33 Palestine et apartheid
pages 34, 35, 36 Démocratie directe au Rojava
Entre l’article de Gwenola Ricordeau sur l’abolition de la police et celui de Pierre Bance sur les difficultés insurmontables de l’administration para-étatique du Rojava [après 10 ans de gestion sans partage, la bureaucratie PYD lance une offensive contre la corruption et le manque de démocratie !!], on a malheureusement bien plus l’impression de lire « Politis » ou le « Le Monde diplomatique ».
A voir :
La couverture en version papier n’est pas la même que celle qui circule sur internet. A la place du titre « Abolir la police ? », il est écrit sur la version papier « Fin de l’État au Rojava ? ». La commission journal qui a réalisé ce numéro le regrette-t-elle vraiment ? Ou bien prend-elle ses distances avec le très social-démocrate article de Pierre Bance ?
L’article sur l’inceste est aussi particulièrement problématique.
Déjà on ne comprend pas trop l’intérêt dans une publication révolutionnaire d’accorder autant de place aux propos des exploiteurs et de leurs organes de propagande.
Mais ce n’est que le début, car il s’agit ensuite de “replacer dans son contexte” une pétition écrit par un violeur pédophile (Matzneff) pour protéger des agresseurs pédophiles. Contextualisation faite en reprenant les paroles d’un psychanalyse dans l’Express.
C’est pourtant là qu’il aurait fallu introduire de la contextualisation. Rappeler que Matzneff est un violeur pédophile. Rappeler que les médias cités ont continués de publier ces tribunes alors qu’il ne cachait nullement le fait d’être un violeur pédophile puisque c’était le sujet des bouquins qu’il publiait.
Rappeler quee Kouchner,pourtant au courant des violences sexuelles commises par Duhamel n’a rien fait. Rappeler que jack lang a été accusé de violences sexuelles sur des enfants (par la crevure luc ferry). Que Philippe Solers était l’éditeur de Matzneff.
Rappeler que la psychanlyse considère les violences sexuelles sur les enfants soit comme pas grave soit comme étant du au comportement prétendument aiguicheur de l’enfant. Par exemple dans les propos que tient Françoise Dolto dans le livre “L’enfant,le juge et la psychanalyste” (publié chez gallimard évidemment). Mais c’est dès Freud que ces bêtises sont diffusées avec l’idée de l’enfant en “pervers polymorphe”.
Parce que le patriarcat ce n’est pas un système qui existe dans le vent, mais des individus, des représentations, des structures. C’est la psychanalyse, c’est la sexualisation des corps prépubères, c’est la culture du viol, c’est certaines productions culturelles, c’est la pornographie industrielle…
Écrire tout un article sur le sujet juste pour dire que certaines personnes s’en servent pour cracher sur mai 68 alors qu’il y avait mille manières de proposer des textes plus révolutionnaires, c’est tout simplement navrant.
Je suis tombé aussi sur cet article sur l’inceste et il m’a mis très mal à l’aise…
Il y a effectivement une erreur sur la couverture publié sur indymédia, c’était le premier projet, la couverture finale est ici :http://oclibertaire.lautre.net/spip.php?article2574
Les trois titres finalement choisi dans la cartouche sont :
“le 20 mars abolir la Police ?” qui permet de faire le lien entre la manifestation “Marches des solidarité- Verité Justice”du 20 mars abordé également dans le numéro, et l’article de G. Ricordeau sur le mouvement “Defund the police au Etats-Unis”.
“Inceste et patriarcat” est présenté comme un texte de débat, et montre comment les débats de société ont aussi une fonction politique : stigmatiser toute idée de changement radical.
Fin de l’état au Rojava ? qui est bien la difficile question posée par Pierre Bance, qui donne des éléments de compréhension sans mythifier la situation locale ni jeter le bébé du municipalisme kurdo-boockchinien avec l’eau du bain de la pureté révolutionnaire et de la juste ligne.
Ce sont les 3 articles intégralement en ligne sur le site de l’OCL.
La comparaison avec Politis ou le diplo est plutôt flatteuse, sauf à considérer que la presse bourgeoise est illisible car sa lecture est forcément compromettante.
Faut il ne lire que les textes et les médias avec lesquelles on est d’accord ?
La critique faite à l’article sur “Inceste, patriarcat et Mai 68” est paradoxale. Elle commence par reprocher à “une publication révolutionnaire d’accorder autant de place aux propos des exploiteurs et de leurs organes de propagande” pour ensuite demander plus de contextualisation et de critique des médias cité, ainsi que de Matzneff, de Kouchner, de Sollers, ou de la psychanalyse de Dolto ou de Freud… Toutes ces références échappent elles au monde des exploiteur et de leur propagande ?
Il y a un réel clivage entre tenter de comprendre et d’aborder la réalité telle qu’elle est pour la transformer, et le désir de l’interpréter au seul prisme de son idéologie.
C’est très exactement la césure entre matérialisme et idéalisme.Et l’ocl est du côté du matérialisme et de la lutte des classes, tout en considérant l’utopie comme un moteur nécessaire du désir révolutionnaire.
CA n’est pas un catéchisme révolutionnaire ou radical, c’est un journal d’analyses et d’informations réalisé par des militant-es révolutionnaires, sans permanent-es ni comité de rédaction, avec toutes ses imperfections et ses limites. Et on peut en discuter…
Expliquer comment la société “fabrique” l’inceste (et les violences sexuelles contre les mineurs) m’apparaît au contraire néessaire pour celleux qui veulent transformer cette réalité. En tout cas plus que de commenter les propos des réacs qui inventent en permanence des moyens de salir nos révoltes.
La première approche permet l’action car elle montre ce qu’on doit changer en nous et ailleurs. Que ce soit la psychanalyse, la presse complice, la pornographie, la mode, les religions ou autres. Cela montre de quoi est composé le patriarcat.
La seconde approche rappelle juste une position plus idéologique : l’inceste c’est mal, mai 68 c’est bien, les deux n’ont rien à voir.
Je suis d’accord avec le commentaire précédent, le texte sur l’inceste manque cruellement à minima de quelques phrases claires. La reprise des propos de personnalités ou médias dominants, sans cela, pour simplement aborder la question de l’inceste pour défendre 68 contre des remises en question de sa mémoire (sic) laisse un arrière-goût assez amer.
Pour le reste je suis moins d’accord avec celui d’OCL St Nazaire. D’abord parce qu’une partie nous ressort sans le nommer la question du « purisme » bien pratique. Mais aborder le débat comme ça peut facilement se renverser : faut-il abandonner toute clareté de positions, toute lecture un minimum partisane du monde ? Est-ce seulement possible d’ailleurs ?
L’opposition « matérialisme » vs « idéologie » (qui va souvent avec ce type de débat sur le « purisme », coucou les appelos) c’est aussi assez abstrait, binaire et réducteur. Le matérialisme posé de cette façon n’est-il pas une sorte d’idéologie d’une certaine façon ? Comme une façon de voire et procéder qui serait la seule bonne ? Comment faire des analyses, même matérialistes, sans même s’appuyer sur une certaines vision du monde, bref une certaine idéologie ? Les idéologies ne sont-elles pas (au moins pour certaines) appuyées sur une analyse matérielle du monde ? D’ailleurs puisque le matérialisme est supposé être scientifique, on ne peut pas exclure le biais inclus par la personne qui fait une analyse, c’est un principe de base des sciences. Bref c’est ce commentaire qui me parait faire de l’idéologie plus qu’autre chose, histoire de ne pas prendre en compte le retour. Si on peut en discuter, alors faisont le plutôt que de sortir direct les grosses ficelles argumentatives.
P.S : Pour ce qui est du journal « sans permanent ni comité de rédaction », il faudrait être un peu honnète, étant donné la base numéraire de l’OCL, on imagine bien que ce sont souvent les mêmes personnes qui s’occupent du courant alternatif… Ça qui n’est d’ailleurs pas grave.
P.P.S : un petit texte pas mal pour les féministes révolutionnaires au passage, qui d’ailleurs sera peut-être assez matérialiste pour elles : https://transgrrrls.wordpress.com/2018/10/20/je-ne-suis-pas-transphobe-mais-largumentaire-feministe-contre-largumentaire-feministe-contre-linclusion-des-personnes-trans/