El libertario du venezuela
Catégorie : Global
Thèmes : ArchivesPrisons / Centres de rétention
Le CRA est un groupe affinitaire, c’est-à dire composé de personnes qui partagent l’idéal libertaire et qui recherchent la construction d’une société basée sur la démocratie directe, la justice sociale, l’autogestion, l’entraide, etc.
Le CRA est composé de jeunes et de moins jeunes, de féministes, d’étudiants ou d’ouvriers, d’universitaires, etc. qui réalisent ensemble le bimensuel El libertario. Il faut noter que dans les activités du CRA, le journal est un outil, au même titre que le site internet, ou encore le récent centre social qui a ouvert à Caracas.
« Autogéré à 110 % », le journal affiche une profession de foi très simple et très claire: « Chaque numéro est réalisé par la coopération volontaire de ceux qui croient important de faire entendre une voix pédagogique de contre-information, que nous élaborons de façon autonome, sans recevoir de subsides d’aucune structure de pouvoir, et sur la base de l’accord libre de ceux qui le réalisent. Lecteur, tu es invité à faire partie de cette expérience. Ici, il n’y a ni leader ni patron, mais il y a un processus d’apprentissage et de débat permanent pour renforcer un réseau horizontal et antiautoritaire d’action sociale transformatrice. Nous voulons informer sur la théorie et la pratique des anarchistes en Amérique latine et dans le monde entier, mais aussi appuyer ce que les mouvements sociaux autour de nous ont de libertaire. »
Ce journal, qui tire actuellement à 2500 exemplaires, ne vit que de ses ventes et des concerts de soutien de groupes de rock, et a réalisé en novembre 2004 un quarantième numéro. Ce numéro spécial avait pour objet de marquer neuf ans de parution ininterrompue du journal. Il rassemble des signatures en provenance de toute la planète libertaire, ce qui montre le rayonnement du journal: Marianne Enckell, Octavio Alberola, Franck Mintz, Daniel Barrett, Eduardo Colombo, etc.
Dans sa forme plus habituelle, El libertario, qui a un format tabloïde, comporte seize pages rigoureusement rubriquées.
Ces rubriques sont le reflet de la composition de l’équipe qui réalise le journal. De façon régulière, on trouve donc des pages consacrées au Venezuela, à l’Amérique latine, à la globalisation, à l’environnement, au féminisme, aux prisonniers, à la contre-culture, etc.
En pages centrales, une affiche est conçue pour être placardée et, depuis quelques numéros, une bande dessinée est publiée, qui reprend l’histoire de George Orwell, la Ferme des animaux.
El Libertario a développé son lectorat, au fil du temps, et amélioré sa diffusion.
Bien répandu au Venezuela, il est lu sur tout le continent, et bien au-delà, jusqu’en Europe. Il faut dire que ce journal est un des rares de la région à avoir cette double qualité que sont la régularité et la qualité des contributions. Les articles portent sur des sujets d’actualités, essentiellement: « Les autoritaires en guerre contre l’enfance », «Architecture de l’insécurité », « La culture de la pauvreté » , « La résistance au militarisme en Amérique latine », etc. et sont écrits par des auteurs argentins, chiliens, espagnols…
Il est très lu dans les universités de Caracas, il est très connu dans les milieux anarcho-punks puisque le journal doit beaucoup à cette sensibilité libertaire de contre-culture, il est proposé dans des kiosques, sur des stands tenus dans la rue… Pour le plus grand bienfait du mouvement anarchiste continental, il faut souhaiter longue vie à El libertario!
Le journal est consultable sur le site Internet wvw.nodo50.org/ellibertario (espagnol/anglais) et on peut écrire à: Raul F., Apartado postal 128, Carmelitas, Caracas, Venezuela.
1. Il existait déjà, et encore aujourd’hui, un autre El libertario, mais à parution assez irrégulière, nous voulons nommer le journal de la Fédération libertaire argentine (FLA, section locale de (Internationale des fédérations anarchistes).
2. Angel Cappellétti, universitaire argentin qui enseigna au Venezuela, écrivit près de quatre-vingts ouvrages. Décédé en 1995 à Rosario (Argentine), il est une des grandes figures du mouvement anarchiste sud-américain. Son oeuvre pourtant riche reste inconnue en Europe.
[Le Monde libertaire #1390 du 17 au 30 mars 2005]
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