Rebondissement à la zad du carnet, les élus contre-attaquent
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Local
Thèmes : EcologieResistancesZad
Lieux : Le carnetZAD
La demande d’expulsion de la ZAD du Carnet de la part des maires des communes voisines la semaine dernière a été rejetée par la préfecture, considérant certainement le manque d’arguments favorable à notre expulsion. Cependant, les maires relancent une procédure administrative en référé qui met de nouveau les occupant·es de l’île face au risque d’expulsion.
L’argument principal avancé est l’occupation de la route départementale d’accès au site, alors que l’accès était déjà bloqué depuis des années, par le Grand Port Maritime de Nantes Saint-Nazaire (GPMNSN) par des blocs de pierres puis une clôture, avant l’installation d’un portail à code. Doit-on rappeler aussi que ces élus qui s’insurgent de la présence d’une Zone à défendre sur leur territoire, n’ont eu aucun scrupule à imposer un projet d’aménagement sur l’île du Carnet sans consulter, ni même informer leurs populations depuis plus de 10 ans ? 1
L’occupation de l’entrée au site depuis fin août continue de sensibiliser aux intentions du Grand Port. Elle a d’ailleurs déjà abouti sur le report de ce projet d’aménagement reconnu publiquement comme absurde via le moratoire d’un an et la relance des analyses sur la richesse des écosystèmes de l’île.
La vie qu’on mène au Carnet est certes critiquable mais en attendant on défend cette zone pleine d’oiseaux et franchement vous avez vu la gueule de l’estuaire Nord Loire ? Concernant les « dégradations », nous interpellons l’intercommunalité sur le fait qu’aucune solution n’ait été proposée pour l’enlèvement des déchets ménagers des centaines de personnes qui vivent sur zone.
Tant que le projet ne sera pas abandonné complètement, nous continuerons de nous battre pour préserver l’île du Carnet, et continuerons d’alerter sur les conséquences de l’industrialisation de l’estuaire de la Loire. Nous invitons comme dans nos derniers communiqués toutes les personnes se questionnant sur l’intérêt de la présence d’une ZAD, à venir en discuter avec nous, sur place ou lors des marchés et autres évènements que nous organisons, pour avancer vers une cohabitation paisible entre la ZAD et les riverain·es.
Nous restons vigilant·es face à ces menaces d’expulsion et affirmons notre solidarité pour les personnes et les collectifs qui en sont victimes.
NOUS SOMMES LA LOIRE QUI SE DÉFEND
1 Pour plus de détails concernant les raisons qui nous poussent à lutter contre ce projet néfaste pour les écosystèmes et ses habitants, humains et non-humains, lire notre communiqué faisant suite à la demande d’expulsion formulée par les élus, ainsi que la brochure où sont développés nos arguments contre la bétonisation de l’île du Carnet.
Les « zappelistes® » , comme sur l’ex zad de nddl©, exigent la réouverture de la route pour « composer® » avec les voisin-e-s, les élu-e-s etc
aujourd’hui 02 fev plusieurs compagnons et compagnes auraient été arrêté-e-s par les gendarmes locaux …
On leur envoie de la force, de la rage, de l’amour etc
Le collectif Stop Carnet dénonce les violences subies de toutes parts depuis le début de la lutte contre le projet de zone industrielle au Carnet !
Différents niveaux de violence ont malheureusement pu être observés ces derniers mois :
La violence écologique, évidemment :
Le projet de zone « éco-technologique » du Carnet prévoit la destruction de 110 ha de zone naturelle dont 51 ha de zones humides, 550 poids lourds par jour circulant autour de la zone, 550 000m3 de remblais dont la moitié issue du dragage de la Loire pour surélever le site de 50 cm. 116 espèces protégées habitent le Carnet et le projet est en zone inondable chaque année dès 2030.
L’estuaire de la Loire déjà moribond est hyper industrialisé et son industrialisation massive et ses emplois précaires provoquent 30% de cancer en plus que la moyenne nationale.
Le projet est résolument contradictoire avec l’urgence écologique et la nécessité de stopper toute artificialisation et constitue un véritable crime écocidaire.
La violence médiatique :
Le collectif dénonce un traitement médiatique souvent mensonger, partial ou qui occulte des faits. Les habitant.e.s de la Zad du Carnet sont sans cesse stigmatisé.e.s et le voyeurisme et sensationnalisme médiatiques qui se nourrissent de larmes et de sang ne sont plus acceptables.
La violence psychologique et physique :
Le week-end dernier, deux habitant.e.s de la ZAD du Carnet ont été frappé.e.s à coups de barre de fer par une milice et une tentative d’incendie d’un camion dans lequel vit un.e habitant.e a été évitée de justesse. Il s’agit donc d’une tentative d’homicide volontaire et nous saluons le sang froid et le pacifisme de la ZAD du Carnet face à cette violence effroyable.
Par ailleurs, des habitant.e.s de Paimboeuf stigmatisent ouvertement des militant.e.s dans la rue et les menacent.
La violence politique :
Les maires des communes concernées par le projet ont été incapables de faire la moindre sensibilisation concernant le projet aux riverain.e.s en 10 ans, malgré les conséquences directes et terriblement nuisibles sur leur lieu de vie.
Les maires ont porté plainte contre le préfet auprès du tribunal administratif (l’audience a lieu ce jeudi) car le préfet ne s’est pas positionné sur une expulsion de la ZAD.
Le maire de Frossay a envoyé une lettre à Emmanuel Macron pour demander l’évacuation de la ZAD. Cette lettre mensongère stipule que la ZAD empêche le projet de zone industrielle d’attirer les investisseurs alors que le projet est une coquille vide depuis son existence.
La violence de la répression :
Depuis fin août, la lutte du Carnet est fortement réprimée et a subi un grand nombre d’intimidations.
Des boues de station d’épuration polluantes ont été épandues au Carnet la veille de notre manifestation avec la complicité de la gendarmerie nationale.
Des caméras cachée hyper sophistiquées illégales ont été retrouvées, elles filmaient les militant.e.s en direct et les images étaient retransmises à distance.
Les contrôles d’identité, les fouilles de véhicules et les rondes de gendarmerie sont monnaie courante autour de la zone.
Hier, le Peleton d’Intervention de la Gendarmerie Nationale, plusieurs camions de gendarmerie mobile et un hélicoptère ont été mobilisés pour expulser un lieu inoccupé et réquisitionné à des fins artistiques qui servait de soupape à certain.e.s habitant.e.s de la ZAD, alors qu’une remise des clés avait été négociée sans encombre. 7 personnes ont été interpellées et mises en garde à vue.
La violence de l’opinion publique :
Le mépris populaire envers les habitant.e.s de la ZAD est indigne de leur combat. Si des actes isolés sont regrettables, les habitant.e.s de la ZAD sont accusé.e.s de tous les maux de façon mensongère.
Les habitant.e.s de la ZAD subissent des conditions de vie rudes et précaires (sans eau courante, électricité et abri chauffé pour dormir pour beaucoup d’entre elleux) pour empêcher la destruction de la zone naturelle et le capitalisme vert de tout dévaster sur son passage.
Que font les personnes qui stigmatisent les zadistes pour l’écologie à part fermer les yeux sur une situation terrorisante qui met l’intégralité du monde vivant en danger ?
Nous invitons ces personnes à avoir autant de décence, d’humilité et de dignité que celles qu’elles jugent et méprisent sans même les connaître.
La violence économique :
La ZAD est un lieu de lutte et un lieu d’accueil inconditionnel, notamment pour toutes les personnes que ce système a broyé ou exclu. Comme la plupart des lieux occupés / réquisitionnés, la ZAD permet à certain.e.s d’avoir un toit autant que possible, de pouvoir se nourrir et d’obtenir un soutien collectif. Elle fait donc ce que les pouvoirs publics ont laissé de côté et refusent de voir.
La violence envers tout type d’alternatives et d’imaginaires :
Alors que de plus en plus de personnes privilégié.e.s prônent l’autonomie individuelle et le repli sur soi pour se protéger du dérèglement climatique et de l’effondrement de la biodiversité, la ZAD offre une manière alternative d’habiter le monde incroyablement riche, résiliente et résistante en favorisant l’autonomie collective.
Habitats légers en matériel de récupération, nourriture que le capitalisme gâche outrageusement récupérée, démocratie directe, réflexions collectives sur les rapports de domination (sexisme, racisme, classisme…) et expérimentation permanente… La ZAD poursuit des efforts que notre système destructeur se refuse à faire.
Le collectif Stop Carnet renouvelle sa solidarité envers la ZAD et condamne les violences à l’encontre des militant.e.s du collectif et de la ZAD, comme envers toustes les militant.e.s qui oeuvrent pour un monde plus juste et solidaire. Ces violences n’entachent en rien notre détermination et renforcent d’autant plus la solidarité que nous forgeons entre nous.
Après la lutte historique contre le projet de centrale nucléaire du Carnet avorté en 1997, ne laissons pas le Carnet être à nouveau vampirisé et bétonné par des industriels qui font passer les profits avant nos vies.
La lutte du Carnet est un combat écologiste, pour la justice sociale et pour la dignité du vivant. Notre lutte continue et nous vous invitons à nous rejoindre !
Pour que vive le Carnet libre et sauvage !
Nous sommes la Loire qui se défend !
https://stopcarnet.fr/2021/02/03/stop-carnet-denonce-les-violences-subies-depuis-le-debut-de-la-mobilisation-contre-le-projet-de-zone-industrielle-au-carnet/