Rentrée impossible au lycée autogéré de paris
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Global
Thèmes : Education
Lieux : Paris
Le rectorat de Paris a décidé de diminuer la dotation horaire du LAP de 11heures pour l’année 2020-2021. Cela correspond à plus d’un demi poste sur les 25 du LAP. Cette baisse serait la conséquence mécanique de la mise en place de la réforme du lycée. Nous avons pourtant rappelé nos besoins spécifiques en personnels enseignants, tels que la prise en charge de fonctions autres que les cours. Nous avons aussi précisé l’offre en spécialités qui permet l’accueil d’élèves de divers horizons. Malgré cette réalité, ces 11 heures ne nous ont toujours pas été restituées.
A cette privation de moyens et au mépris de notre fonctionnement autogestionnaire, s’ajoutent deux problèmes d’affectations empêchant deux de nos collègues d’effectuer leur rentrée.
En effet, Nicolas DEBONS, titulaire de l’académie de Créteil, n’a toujours pas obtenu son autorisation de détachement de cette dernière. Il nous est opposé les nécessités de service en Sciences physiques sur l’académie d’origine. Il semble envisageable pour certains responsables de l’académie de laisser le LAP commencer l’année avec des élèves sans professeur de physique. La plus grande académie de France ne pourrait pas détacher un enseignant de sciences physiques alors que nous accueillons chaque année des dizaines d’élèves qui en sont issus. L’affectation des enseignants au LAP se fait depuis 1982 avec des enseignants volontaires qui partagent le projet pédagogique de notre expérience par le biais d’une cooptation. Cette procédure fait l’objet d’une convention signée depuis plus de 10 ans entre le LAP, le lycée de rattachement et le Rectorat de Paris. Comment imaginer passer outre cet accord en pleine semaine de rentrée ? Comment ne pas prendre en compte l’enjeu que cela représente pour la communauté du LAP ?
Par ailleurs, Dionyssia PSYCHOYOS, enseignante titulaire de mathématiques du ministère de l’Education Grecque n’est, elle non plus, toujours pas autorisée à travailler au LAP. Pourtant, durant l’année 2019-2020, elle y a exercé, embauchée par l’académie de Paris comme contractuelle et non comme titulaire, au motif de la période restreinte pour les demandes de détachements. Cette non prise en compte de son statut et des possibilités de travail pour les fonctionnaires au sein de la communauté européenne se double d’un imbroglio pour la rentrée 2020. Après avoir échangé avec les services du rectorat de Paris pour mettre en place un détachement annuel et lui permettre de travailler au LAP en tant que titulaire, il lui est actuellement proposé un statut de professeure stagiaire. Cette méprise de statut s’accompagne actuellement d’un refus d’exercice au LAP au motif que ce lieu expérimental ne permettrait pas d’évaluation… Là encore l’intérêt des élèves du LAP et de l’équipe semble bien éloigné de toutes ces considérations.
Depuis cet été et particulièrement depuis la pré-rentrée, nous ne cessons de tenter de discuter avec les responsables : multiples tentatives d’appels, courriels sans réponses, déplacements avec des attentes de plusieurs heures à l’accueil du rectorat de Paris… La situation sanitaire est évoquée pour expliquer les difficultés administratives de cette rentrée. Pourtant, si les détachements avaient été validés dès début juillet, cela aurait simplifié le travail de tous.
Il ne nous est pas possible de commencer l’année avec une diminution horaire de 11 heures et deux enseignants non encore affectés. Nous n’envisageons pas non plus de laisser de côté des enseignants qui s’engagent depuis des mois dans notre projet. Aussi nous décidons de nous mettre en grève à compter de ce jour, jusqu’à la restitution des moyens et des personnes nécessaires à notre lycée. “
Et c’est la même chose partout en france, dans l’immense majorité des établissements.
La question est de savoir si le LAP veut que ses postes à lui, juste à lui, soient fournis.
Ou de savoir s’il y a encore une revendication collective pour avoir les postes nécessaires fournis partout.