Les soldats ont également confisqué* une cabane en tôle en place depuis plus de deux ans, ainsi qu’un générateur d’électricité et des sacs de sable et de ciment. Quatre palettes de parpaings destinées aux planchers des tentes ont été emportées et quatre autres démolies.

Alors que le monde entier est confronté à une crise sanitaire sans précédent et paralysante, l’armée israélienne consacre du temps et des ressources à harceler les communautés palestiniennes les plus vulnérables de Cisjordanie , qu’Israël tente de chasser de la région depuis des décennies. L’arrêt d’une initiative communautaire de premiers secours lors d’une crise sanitaire est un exemple particulièrement cruel des abus réguliers infligés à ces communautés, et qui vont à l’encontre des principes humains et humanitaires de base lors d’une situation d’urgence. Contrairement aux politiques d’Israël, cette pandémie ne fait pas de discrimination fondée sur la nationalité, l’ethnie ou la religion. Il est grand temps que le gouvernement et l’armée reconnaissent qu’aujourd’hui, de tous temps, Israël est responsable de la santé et du bien-être des cinq millions de Palestiniens qui vivent sous son contrôle dans les territoires occupés.

En plus de la destruction choquante de la clinique en construction, l’administration civile poursuit sa routine de démolition. Aujourd’hui, elle a démoli trois maisons saisonnières d’agriculteurs résidant à Jérusalem, dans le village de ‘Ein a-Duyuk a-Tahta, à l’ouest de Jéricho.

Contexte des communautés palestiniennes confrontées à l’expulsion

Des dizaines de communautés d’agriculteurs et d’éleveurs, où vivent des milliers de Palestiniens, parsèment les 60 % de la Cisjordanie désignés comme zone C. Depuis des décennies, les autorités israéliennes mènent une politique visant à chasser ces communautés en rendant les conditions de vie intolérables pour tenter de faire partir les résidents, apparemment de leur plein gré. Ce comportement illégal est motivé par l’ambition politique, publiquement affichée par divers responsables, d’établir les faits sur le terrain et de s’emparer de ces zones dans le cadre d’une annexion de facto qui faciliterait l’annexion effective à Israël dans le cadre d’un accord sur le statut final.

* ‘confiscate’ est le mot utilisé par B’Tselem, qui se traduit en français pas « confisquer ». Les militants d’ISM utilisent plutôt le mot « voler » pour nommer ces opérations de rafle menées par les voyous terroristes israéliens.

http://www.ism-france.org/temoignages/Pendant-la-crise-du-Coronavirus-Israel-confisque-les-tentes-destinees-a-une-clinique-dans-le-nord-de-la-Cisjordanie-article-21093<code></code>

Voir aussi sur les crimes de l’occupation en période de pandémie : “Ce ne sont pas des êtres humains, mais seulement des Palestiniens” par Gideon Levy

https://blogs.mediapart.fr/edition/palestine/article/230220/ce-ne-sont-pas-des-etres-humains-mais-seulement-des-palestiniens