« Matthew ne sait pas pourquoi le docteur lui a prescrit un traitement médicamenteux. Quand il en demande la raison à une infirmière elle lui répond qu’il est malade et que le médicament lui fera du bien. Matthew dit au personnel que ça ne doit pas être le bon médicament pour lui, vu qu’il se sentait bien avant de le prendre et que maintenant il se sent mal. Le médecin lui répond que le fait qu’il se sentait bien avant de prendre le médicament ne prouve pas qu’il n’était pas malade, parce que les patient-e-s en psychiatrie, souvent, ne se rendent pas compte d’être malades. Les infirmières, dans une réunion du service, lui disent qu’il devrait avoir confiance en son médecin, sachant que celui-ci est un expert dans ce domaine alors que lui ne l’est pas, et que la méfiance est un symptôme de maladie mentale. Il se sent confus. Il n’a pas confiance en celles et ceux qui lui disent qu’il était malade quand il se sentait bien et que le médicament qu’on lui donne peut l’aider à se sentir mieux alors même qu’il lui fait du mal. Il a encore moins confiance en elleux quand illes lui disent qu’il est malade s’il n’a pas confiance en elleux. Comment convaincre le médecin de changer le traitement et cacher son manque de confiance dans le traitement ? Il dit qu’illes sont en train de l’empoisonner. De cette manière il cache sa méfiance, et en même temps la révèle. Comme il ne sait pas que le docteur a fait un diagnostic de schizophrénie paranoïaque et a prescrit le médicament pour traiter cette maladie, il ne se rend pas compte qu’en disant être empoisonné il provoque ce dont il a peur, c’est-à-dire une augmentation de la dose du médicament. » (M. Shatzman)