La confédération d’organisations de femmes du rojava, la kongreya star appelle à la solidarité contre l’invasion du rojava par la turquie.
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Catégorie : Global
Thèmes : KurdistanLibérations nationalesRojavaSyrieTurquie
Lieux : KurdistanTurquie
Par l’invasion du nord et de l’est de la Syrie, les forces d’occupation veulent une fois de plus établir leur pouvoir sur les peuples de la région du Moyen-Orient. Les menaces d’attaque contre le Rojava visent à nier et à anéantir le peuple kurde et tous les autres peuples épris de liberté dans la région. Les alliances et accords récents entre la Turquie, l’Iran, la Russie et d’autres pays reposent sur l’élimination du système d’autogestion qui a été mis en place dans la région et sont en outre motivés par la volonté de modifier la démographie de la région, afin de façonner la politique et d’utiliser la richesse de la région en fonction de leurs propres intérêts. En même temps, avec ces plans d’occupation et d’agression, ils veulent éradiquer les réalisations du Rojava pour raviver leur hégémonie dans la région.
Les peuples du nord et de l’est de la Syrie se sont préparés à toute attaque éventuelle et ont pris leurs précautions pour assurer leur défense et leur protection. Ce n’est pas seulement le peuple kurde, mais toutes les composantes du nord et de l’est de la Syrie qui créent et protègent leur système de société démocratique et les réalisations de la révolution du Rojava. En tant que pionnières et créatrices de la révolution de la liberté, les femmes en particulier expriment leur pouvoir contre ces politiques pour protéger les acquis de la révolution des femmes.
Avec la résistance à Kobanê, les expériences et les acquis de la révolution du Rojava menés par les femmes sont devenus un centre de lutte pour toutes les femmes dans le monde. Par son engagement en faveur de la liberté et de l’égalité, la révolution du Rojava est devenue une pratique et un espoir pour les femmes dans le monde. Ainsi, toutes les femmes qui luttent et résistent dans le monde doivent unir leurs voix maintenant contre ces mentalités patriarcales agressives et occupantes et contre la politique de la guerre.
En occupant la Syrie du Nord et d’Est, les forces internationales, dirigées par les Etats-Unis, veulent aujourd’hui mettre toute la région du Moyen-Orient sous leur domination et la diviser en fonction de leurs intérêts politiques. Il faut comprendre que cette guerre reflète en même temps une guerre entre les puissances de l’OTAN et les peuples. Les puissances dominantes veulent imposer à notre région une version contemporaine du Traité de Lausanne du siècle dernier. En même temps, le silence de l’ONU face aux menaces de nettoyage ethnique dans la région fait d’elle une partie de l’occupation et des massacres prévus. Cela affectera négativement le monde entier. D’autres part, la victoire du Rojava est un exemple positif pour l’avenir des femmes et de l’humanité, ouvrant la porte à une vie dans la liberté et l’égalité.
Les mentalités patriarcales et les politiques de guerre et d’anéantissement s’imposent à la révolution du Rojava et à la région sous les traits de Trump, Poutine et Erdogan. Au nom du Rojava, nous appelons toutes les femmes révolutionnaires et les peuples démocratiques de la région et du monde à lutter contre cette mentalité. Tout comme le peuple et les femmes kurdes et les peuples et les femmes du nord et de l’est de la Syrie se sont protégés les uns les autres contre les attaques jusqu’à présent, ils vont maintenant s’unir pour protéger le Rojava. Nous voulons que cette résistance unifiée soit renforcée par les femmes du monde entier. Nous devons unir nos voix et nos esprits en ce moment crucial.
Les valeurs qui ont été atteintes et obtenues au Rojava ont été défendues, à savoir la création d’une vie démocratique et libre. En ce sens, la défense du Rojava équivaut à la défense d’une vie démocratique et libre et constitue le devoir de toutes les femmes et de tous les peuples révolutionnaires du monde. Les femmes et les peuples révolutionnaires et épris de liberté doivent élever la voix et unir leurs forces pour s’opposer à l’anéantissement et à l’attaque des réalisations du Rojava. Nous devons y voir notre responsabilité historique à l’égard de notre engagement envers l’égalité et la démocratie.
C’est pourquoi, nous appelons toutes les forces démocratiques et toutes les femmes révolutionnaires du monde à descendre dans la rue dans la lutte et la solidarité.
Unissons nos voix et protégeons ensemble la liberté des peuples de la région. Nous appelons une fois de plus toutes les personnes épris de liberté à s’opposer à la mentalité de l’occupation et à défendre les acquis des peuples de la région pour une vie dans la liberté et la démocratie.
Salutations révolutionnaires,
La coordination du Kongreya Star du Rojava
Co-auteure de l’ouvrage Burning country : au cœur de la révolution syrienne [1], Leila al-Shami livre une analyse tranchée et équilibrée sur les enjeux et les non-dits de la situation au nord-est de la Syrie après l’offensive de l’armée turque et de ses milices. Nous la traduisons pour CQFD avec son accord.
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La récente offensive turque sur le nord-est de la Syrie et le retrait des troupes américaines de la région déclenchent une nouvelle catastrophe humanitaire aux proportions colossales.
Ces derniers jours, plus de 130 000 Syriens ont fui pour sauver leur vie, dans une quête désespérée de sécurité. Des dizaines de civils ont été tués par des bombes turques et assassinés par des milices alliées des Turcs. Dans le chaos, les prisonniers de l’État islamique se sont évadés des camps de détention et sont maintenant dans la nature – beaucoup d’entre eux, y compris des enfants, sont des étrangers, ressortissants d’États qui ont refusé de les prendre sous leur responsabilité.
L’invasion turque a reçu le feu vert de Trump (et probablement de la Russie) et a vu les États-Unis abandonner leurs alliés, les Forces démocratiques syriennes (FDS, dominées par des milices kurdes), avec lesquelles ils s’étaient associés dans la guerre pour détruire l’État islamique. Ce n’est pas la première fois que les États-Unis abandonnent leurs alliés en Syrie, et il est peu probable que cette trahison tombe facilement dans l’oubli pour ceux qui en subiront les conséquences.
L’opération de la Turquie a deux objectifs. Elle espère, d’une part, écraser l’autonomie kurde dans le nord, dont une grande partie est sous le contrôle du PYD (Parti de l’union démocratique) kurde depuis 2012, un groupe lié au PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), considéré par l’État turc comme un ennemi intérieur ; et, d’autre part, établir une zone tampon pour le retour des réfugiés syriens confrontés à une hostilité et une xénophobie croissantes en Turquie. Étant donné qu’un grand nombre de réfugiés sont des Arabes et seraient renvoyés dans une région où résident de nombreuses minorités – kurdes et autres –, une telle décision entraînerait probablement d’autres bouleversements démographiques, qui constituent désormais un élément clé de la tragédie syrienne. Les groupes rebelles syriens alliés à la Turquie luttent donc pour un agenda turc qui ne ressemble en rien à la révolution syrienne pour la liberté et la dignité qui a commencé il y a huit ans.
Les habitants de la région ont de bonnes raisons de craindre une occupation turque. La ville à majorité kurde d’Afrin, qui est tombée aux mains de la Turquie et des forces alliées l’année dernière, crée un précédent terrifiant. De nombreux civils ont été déplacés et empêchés de rentrer chez eux, et leurs biens abandonnés ont fait l’objet de pillages généralisés. Il y a eu aussi des arrestations, des viols et des assassinats.
Compte tenu des craintes des Kurdes syriens face au nettoyage ethnique des forces turques et de l’absence d’alliés disposés à les défendre, le PYD n’a pas eu d’autre choix que de négocier un retour du régime, mettant fin à une expérience d’autonomie kurde qui avait permis à la population de réaliser d’importantes avancées dans de nombreux droits que le régime panarabiste leur avait longtemps déniés. Ce n’était probablement qu’une question de temps. Lorsque le régime a cédé le pouvoir au PYD, il avait probablement calculé trois éléments : 1) que ce transfert de pouvoir empêcherait les Kurdes de combattre le régime, permettant au régime de concentrer ses ressources militaires ailleurs ; 2) qu’il fragmenterait et affaiblirait ainsi l’opposition syrienne à Assad à la faveur des divisions confessionnelles ; 3) et que si le PYD devenait trop puissant, la Turquie interviendrait pour empêcher son expansion, permettant au régime de reprendre le pouvoir.
Selon certaines informations, l’accord négocié entre le régime et les FDS dominés par le PYD comprend une garantie des droits et de l’autonomie totale des Kurdes. Pourtant, il semble peu probable que le régime reconnaisse un jour l’autonomie kurde, comme il l’a signifié clairement à plusieurs reprises dans des déclarations publiques. Ailleurs en Syrie, toutes les promesses faites par le régime dans les accords de « réconciliation » ne valent même pas le papier sur lequel elles ont été écrites. Les opposants au régime, tant arabes que kurdes, risquent aujourd’hui d’être arrêtés et détenus avec la mort sous la torture comme seule issue possible. Les combattants des FDS ne sont pas non plus en sécurité. Il y a quelques jours, le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Faisal Mekdad a déclaré qu’ils avaient « trahi leur pays et commis des crimes contre lui ».
Alors que de nombreux Kurdes, abandonnés par les États-Unis, peuvent se sentir plus en sécurité sous Assad que sous domination turque, certains civils arabes vivants dans des zones contrôlées par les FDS telles que Deir ez-Zor et Raqqa craignent une reconquête par le régime et ses milices iraniennes en premier lieu, et se sentent plus en sécurité sous protection turque. Les Syriens sont désespérés tant leur dépendance vis-à-vis des puissances étrangères pour leur survie est grande. Des journalistes étrangers également menacés par le régime ont fui la Syrie, laissant les atrocités se dérouler hors de la vue des médias internationaux.
Les décisions qui sont prises aujourd’hui sont autant de manœuvres des puissances étrangères, et ce sont les civils syriens qui en paient le prix. Les luttes de pouvoir actuelles entre les États instrumentalisent les divisions ethniques, ce qui conduit à un sectarisme accru qui accablera probablement la Syrie dans un avenir proche. Le refus d’Assad de démissionner lorsque les Syriens l’ont exigé est à l’origine de ce bain de sang, avec l’échec répété de la communauté internationale à protéger les Syriens des massacres et l’incapacité des dirigeants de l’opposition, à la fois arabe et kurde, à mettre de côté leurs propres intérêts pour promouvoir l’unité et se débarrasser du pouvoir autoritaire. Un par un, dans tout le pays, le régime a écrasé toute expérience démocratique autonome, et la communauté internationale semble disposée à normaliser ses relations avec un régime qui s’est maintenu au pouvoir en déclenchant un massacre de masse. Ce qui se passe aujourd’hui est un désastre non seulement pour les Kurdes, mais pour tous les Syriens libres.
Une fois de plus, la situation en Syrie a mis en évidence la faillite morale de segments de la gauche entière. Nombre de ceux qui protestent contre l’assaut de la Turquie sur le nord-est de la Syrie n’ont pas réussi à se mobiliser pour condamner l’assaut continu de la Russie et du régime contre Idleb où trois millions de civils vivent dans la terreur quotidienne. En fait, ils ne se sont pas rendus compte que pendant des années, les Syriens ont été massacrés par des bombes, des armes chimiques et la torture à l’échelle industrielle. Certains de ceux qui réclament une zone d’interdiction de vol pour mettre à l’abri les civils kurdes des bombardements aériens avaient auparavant calomnié les Syriens, les traitant de bellicistes et des agents de l’impérialisme, alors que ceux-là réclamaient une protection similaire. Une fois de plus, la solidarité semble dépendre non pas de l’indignation contre les crimes de guerre, mais de l’identité de l’auteur et de la victime. Les vies syriennes sont sacrifiables dans la bataille des grands récits et des grands schémas idéologiques.
La tragédie syrienne est une tache sur la conscience de l’humanité.
Leila al-Shami
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La version originale de cet article est parue en anglais le 14 octobre sur le blog de Leila al-Shami : « On the Turkish offensive on north-eastern Syria » -> https://leilashami.wordpress.com/2019/10/14/on-the-turkish-offensive-on-north-eastern-syria/
Vague de répression à nouveau dans le Rojhelat ou Kurdistan Iranien par les brutes de l’IRGC à la solde du régime fasciste et Kurdophobe de Khamenei et Rouhani , avec des arrestations et incarcérations arbitraires d’activistes et de manifestants Kurdes Iraniens qui avaient simplement apporté leur soutien au Rojava
Iran Arrests Several People Protesting Turkish Army Incursion Into Syria
http://kurdistanhumanrights.net/en/iran-arrests-several-people-protesting-turkish-army-incursion-into-syria/
Iranian Kurdish Labour Activists Summoned for Protest Against Turkish Army Incursion Into North, East Syria
http://kurdistanhumanrights.net/en/kurdish-labour-activists-summoned-for-protest-against-turkish-army-incursion-into-north-east-syria/
Protesters Participating in Marivan Rally Against Turkish Invasion of Northeastern Syria Arrested
http://kurdistanhumanrights.net/en/protesters-participating-in-marivan-rally-against-turkish-invasion-of-northeastern-syria-arrested/
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