Comment faire pour ne pas rendre compte de façon explicite de la décision d’expulsion prise par le maire de Nantes, le 27 octobre 2004, à l’encontre de trois familles étrangères (deux algériennes et une congolaise) déboutées du droit d’asile ? Comment s’y prendre pour rendre obscure la chronologie et la compréhension des faits ? Comment traiter l’information pour que les responsabilités soient diluées au point de ne plus pouvoir les imputer à quiconque ? A qui et comment donner la parole dans l’écriture d’un article pour construire a posteriori une justification des décisions municipales ?

C’est à ces questions « déontologiques » qu’ont été confrontées les rédactions des deux quotidiens nantais : Presse-Océan et Ouest-France [1]. Pourtant les faits sont là : simples, affligeants, incontestables et leur narration aisée… Trois recettes permettent pourtant de verrouiller l’information.

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