Postface – il était une fois un appel à une réunion internationale au kurdistan…
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Global
Thèmes : Actions directesKurdistanLibérations nationalesLuttes salariales
Lieux : Kurdistan
Mais une chose est de traduire et/ou publier et diffuser des matériaux de groupes militants comme une tâche pratique pour développer ensemble la communauté prolétarienne de lutte et de critique, une autre chose est d’accepter (ou non) complètement le contenu du texte.
Depuis lors, une discussion internationale s’est développée autour de cet appel. Les lignes qui suivent sont le reflet de cette discussion, une discussion qui a également servi de base au développement de nos critiques du texte.
Lorsque nous avons reçu cet appel, nous l’avons considéré comme une initiative de notre classe, comme un effort militant visant à se centraliser et à centraliser l’action directe du prolétariat dans la région du Moyen-Orient, même s’il peut ne pas correspondre à tous nos critères, même si nous ne l’aurions pas rédigé de cette manière, même si les jalons posés ainsi que de nombreux points restent en suspens ou sont peu clairs, voire très flous, et nécessitent un approfondissement, une clarification…
Depuis ces dernières années et ces derniers mois, la lutte de classe dans la région est de plus en plus intense : manifestations, émeutes, occupations, incendies de bâtiments gouvernementaux et de ses milices, armement du prolétariat, réorganisation de ses forces… lutte contre l’exploitation et contre la dictature mondiale de la valeur qui empêche le développement et l’imposition de la dictature des besoins humains.
Il semble donc logique que les groupes prolétariens locaux essaient de s’organiser, de développer notre associationnisme de classe, de partager et de centraliser leurs activités et tout cela, non seulement dans le cadre d’un État national, mais aussi au niveau international (ce qui est important). Nous ne pouvons que saluer ces tentatives, car elles sont cruciales pour la poursuite, le développement et la propagation de la lutte de classe, d’autant plus qu’elles sont issues de la réalité locale de la lutte de classe, comme c’est le cas en Irak.
Sans tomber dans le piège d’un excès d’optimisme et de surévaluation, nous n’avons pas voulu repousser (et il n’a jamais été question pour nous de repousser) cette initiative, ce qui nous aurait fait sombrer dans l’indifférence irresponsable et liquidatrice ou dans l’autosatisfaction nombriliste… Hier, aujourd’hui et demain, les communistes ont été, sont, et seront encore, confrontés à des dizaines, des centaines d’initiatives avec peu de critères clairs, avec des perspectives floues, évasives, qu’il a fallu, qu’il faut, et qu’il faudra encore, aux éléments les plus déterminés du prolétariat en lutte, de diriger, de clarifier, d’approfondir, de coordonner, de centraliser… pour extirper le poison de la contre-révolution de nos rangs…
De tout temps, les communistes (et nous insistons une fois de plus ici sur le fait que l’appellation officielle que nous nous donnons n’est ni une garantie ni l’élément le plus déterminant dans le développement de notre lutte), les communistes donc ont toujours dû batailler ferme pour critiquer, dénoncer, briser, anéantir, éradiquer toute tendance sociale-démocrate qui se distille au sein de nos luttes, de nos structures militantes, dans nos textes, appels, manifestes… comme un poison pour les vider de leur substance subversive, pour les dévier de leur objectif final : l’abolition du travail salarié et donc du capital (et vice versa), de l’état des choses actuel et de son État…
Ce sont là essentiellement les raisons pour lesquelles nous avons décidé de publier et de diffuser l’appel.
Mais d’autre part, nous étions et sommes bien sûr conscients des faiblesses importantes de cet appel.
C’est notamment le manque de critères clairs pour les participants potentiels. Une réunion internationale et internationaliste n’est pas un débat ouvert (une conférence) où tout peut être discuté et remis en question ! Si le problème de la réunion internationale, c’est de discuter de questions aussi importantes que : comment centraliser les forces prolétariennes, comment retourner les armes contre notre propre bourgeoisie, comment transformer une guerre inter-bourgeoise en une guerre civile…, il est dès lors nécessaire de clarifier avec qui nous voulons nous centraliser et sur quelle base. Qui considérons-nous comme révolutionnaire, internationaliste, communiste ? Ceux qui prétendent l’être ou ceux dont la pratique démontre qu’ils le sont ? Nous pensons qu’une discussion internationaliste ne peut avoir lieu qu’avec les groupes qui partagent les positions fondamentales des communistes – l’internationalisme, le défaitisme révolutionnaire, la lutte contre le travail salarié, contre l’État, contre le Capital…
Nous devons également rejeter une sorte de fétichisme de la lutte armée tel qu’il apparaît dans l’appel. Si nous insistons sur le fait que le prolétariat doit s’armer, si la situation au Kurdistan l’exige comme une nécessité absolue pour la survie des prolétaires, nous pouvons difficilement défendre ou faire l’éloge d’une quelconque milice ou d’unité d’autodéfense en tant que telle, ni considérer cela comme un saut de qualité en tant que tel dans la guerre de classe. La lutte armée n’est pas révolutionnaire en tant que telle. La lutte armée ne peut être révolutionnaire que par suite d’une pratique sociale révolutionnaire du prolétariat. Et c’est cette pratique sociale qui détermine les formes de la lutte (armée). Ce qui fait la différence entre un noyau armé et l’armée rouge, c’est son contenu – son contenu de classe, son programme prolétarien assumé comme tel.
Nous voulons également insister sur la critique du gradualisme dans la compréhension de la lutte de classe qui apparaît dans l’appel. Nous voudrions souligner ici que la lutte de classe ne se développe pas graduellement – depuis une manifestation jusqu’à l’insurrection, d’un petit groupe prolétarien au prolétariat organisé en parti mondial, mais au contraire à travers une série de ruptures organisationnelles, de clarifications programmatiques qui prendront inévitablement des formes violentes. Les communistes ne sont loyaux envers aucune organisation, groupe ou parti, ils ne sont loyaux qu’envers le programme communiste et si une structure donnée s’en écarte, les communistes devraient non seulement la quitter, mais aussi s’organiser en dehors et contre elle. Une fois encore, c’est le contenu révolutionnaire qui prévaut.
Nous ne doutons pas qu’il soit nécessaire de centraliser les activités prolétariennes dans la région du Kurdistan. Mais il y a bien sûr aussi la question de la faisabilité d’une telle réunion internationale, particulièrement en ce qui concerne la sécurité des militants y participant. Les camarades « Militants au Kurdistan, Irak » sont-ils en mesure d’assumer une telle responsabilité dans une région qui grouille de forces militaires et de services secrets de toutes les couleurs possibles ?
Si un débat sur ces questions se développe dans le milieu internationaliste, s’il existe des tentatives de clarification des problèmes susmentionnés, nous devons admettre qu’il n’y a pas beaucoup de réponses fournies par les « Militants au Kurdistan, Irak ». Est-ce dû à une dure répression ou à des problèmes techniques ? Ou avons-nous eu tort de prendre leur appel au sérieux ?
Quelle que soit la réponse, cela ne change rien au fait que les communistes doivent continuer à se charger de la décentralisation de l’action directe, des initiatives locales et régionales, du regroupement des forces militantes et des tentatives d’étendre la lutte, d’une part, et de la centralisation « politique », programmatique, par le biais de directives centrales claires qui déterminent et définissent l’objectif global à atteindre et l’ennemi à détruire, d’autre part… C’est-à-dire que la centralisation et la décentralisation ne constituent pas une contradiction, mais font partie du même processus, du même mouvement, au Kurdistan, dans le monde entier.
Guerre de classe – 24/10/2018.
Source
Puisqu’on en est à parler des nationalistes kurdes en Irak, ça pourrait être intéressant d’expliquer les dissenssions qu’il y a entre eux et le PYD, petit frère du PKK en Syrie.
Parce qu’on parle des “kurdes” en Syrie (et c’est vrai que comme tous nationalistes qui se doit, depuis 2013, date à laquelle ils ont seulement commencé à se réveiller, ils ont bien montré que seul leur sort à eux les préoccupe en Syrie), mais quand on voit l’histoire floue entre les nationalistes kurdes du PKK (et donc du PYD, qui suit le PKK) et ceux d’Iraq, ça donne envie de donner un peu plus d’infos là-dessus, pour que les gens arrêtent de dire “les kurdes” lorsqu’ils parlent des staliniens du PKK/PYD (et donc aussi, YPG/YPJ, qui sont seulement le bras armé de ces partis cocos autoritaires).
T’es sérieux là ? Le pkk est certes très critiquable. Maintenant tu m’explique qu’elle serait la situation là bas dans eux pour le peuple kurde ?? T’es bon a critiquer mais tu fais quoi ? Tu sers à quoi ?
Nan mais d’où tu sors ce premier commentaire? Tu n’as pas l’impression qu’il y a un problème dans ta façon de voir les choses? La critique telle que tu l’amènes est, à mon sens, celle d’un bon petit occidental, qui voit les choses depuis son fauteuil de paix et qui aime juger parce qu’il ne sert à rien d’autre. Tu prétends résumer en quelques phrases le PKK, le YPG, le YPJ et le YPD, comme si tu détenais la vérité sur tout ce qui se passe au Kurdistan. Tu as le culot de juger de cette façon des personnes qui sont en guerre depuis le début de leur vie, tu voudrais leur apprendre que ce n’est pas comme ça qu’on fait ou quoi? La question, là, n’est pas de dire si on peut les critiquer ou pas, mais franchement là, on dirait un petit juge bourgeois dorloté qui dit que les autres ils sont pas beaux. Tu es ridicule. J’espère que je ne te croiserai jamais dans ma vie, tu me débectes.
La “pédagogie” y’a toujours besoin d’en faire, peu importe les espaces, mais en tout cas ça peut pas se faire (ni un débat) en utilisant des expressions limites et des insultes.
Ah bah voilà ce fameux campisme top chouette. Critiquer PKK ou autres = faire le jeu de la Syrie. Parfait. Très bien, le monde est divisé en deux sur tous les sujets.
Bon du coup je suis un suppot de l’Etat syrien, et jouons un peu en reculant petit à petit.
Critiquer Mélanchon = soutenir le pen
Critiquer SYRIZA = faire le jeu de Aube Dorée
plus loin ?
Critiquer le mythe de la résistance = défendre Vichy.
Les acharnistes qui ont lutté contre le front républicano-chefs de la CNT/FAI faisaient le jeu des franquistes.
Critiquer Lénine ? petit-bourgeois réactionnaire de l’armée blanche.
Critiquer Marx ? faire le jeu de la bourgeoisie (sauf du poto Engels)
etc etc etc
Quand aux tartuffes qui disent “c’est facile de critiquer depuis ton salon”, tout va bien, illes écrivent ça depuis la Syrie…
Y a une grande différence entre critiquer et dénigrer, entre conseiller et insulter, entre encourager et saboter…
Déjà, les modos d’Indy laissent des commentaires qui défendent le nationalisme, mais effacent ceux qui essaient de répondre à des non-arguments qui tentent désespérément de noyer le poisson, parce que c’est trop rebelle et héroïque de prendre la défense d’un parti Stalinien Nationaliste. Allez comprendre la logique des modos d’Indy !
Ensuite … comme je l’ai dit dans un commentaire effacé sans raison, votre position privilégiée de petits français qui ne vivent pas au Kurdistan Syrien ou Turque, ne parlent ni le kurde, l’arabe ou le turque pour comprendre un tant soit peu les débats, et ne s’intéressent même pas à l’histoire (donc, pas les livres de l’autre égocentrique clone à moustache de Staline, et une histoire plus vieille que la propagande mensongère de 2013), ne vous permet pas de vous exprimer, tout simplement. C’est un peu comme si des petits blancs venaient faire la morale à des personnes catégorisées noires parce que ces derniers refusent la nouvelle mode de la ségrégation raciale … ben ouais, ça semble super cool, mais en fait vous n’avez pas à dire aux autres ce qui est bien pour eux, ils le savent certainement mieux que vous … et donc, si vous n’êtes pas issus de “peuples sans état”, vous n’avez aucune légitimité à vous comporter d’une façon aussi grossière et idéologique et à expliquer à ceux qui sont concernés qu’ils ont tort, et que la nationalisme c’est trop libérateur … parce que si ces mouvements sont si cools, pas besoin d’aller jouer les touristes au Kurdistan, car sur le territoire de l’État français il me semble qu’il y a déjà ce genre de mouvements … Mais en effet, ETA et le FLNC sont évidemment moins sexistes que le PYD et ils n’utilisent pas ces images de femmes soldates qui vous font tous bander !
Et on en arrive là du coup à un sexisme de bas étage qui fait que tous les gauchistes apathiques d’Europe ont envie de défendre un parti stalinien, parce qu’ils fantasment sur l’image véhiculée … les femmes vous remercient pour montrer encore une fois que finalement même pour ceux qui prétendent être alliés elles ne sont qu’un corps, que des images, et pas des êtres pensants … parce que pour le coup, les soldats ne pensent pas, ils obéissent aux ordres, dans ce cas, aux ordres du PYD, un parti stalinien nationaliste qui depuis 2013 a passé son temps à faire des accords avec El Assad, celui qui a torturé et assassiné les rebelles syriens, parmis lesquels certains anarchistes (ah ouais, la propagande du PYD raconte pas ce côté de l’histoire, mais vous devriez discuter avec les réfugiés syriens en France si vous voulez être moins incultes) … donc, ces femmes sur lesquelles vous fantasmez ne sont que de simples soldates … on fait mieux en terme d’émancipation … surtout quand la pseudo théorie féministe véhiculée par ce mouvement n’est en fait qu’un gros délire qui s’appelle la Ginéologie (quelle prétention) écrite par notre moustachu stalinien … D’où mon étonnement de voir des feministes en France défendre un truc qui en fait est une vaste blague, parce que je vois pas en quoi Ocalan a la moindre légitimité à écrire une théorie féministe ! On marche sur la tête !
On a caché ton commentaire et expliqué pourquoi. Dire que ça l’a été sans raison, c’est pratique pour se positionner en tant que victime. Tu peux bien sûr intépreter cette modération à ta guise et penser qu’il s’agit d’une censure pro-nationaliste, et peu importe le motif de refus qu’on a expliqué. N’empêche que dans ton nouveau commentaire, tu fais un peu plus gaffe à ce que tu écrit et aux mots et expressions que tu utilise. Mais c’est dommage, faire preuve de mauvaise foi à ce point, ça gache un peu le message que tu veux faire passer. La vie n’est pas un complot !